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Sur l’agression des États-Unis et de l’OTAN dans le Caucase (communiqué du PC du Canada)

Le conflit armé meurtrier déclenché dans le Caucase est non seulement une catastrophe humanitaire, qui a déjà coûté la vie à environ 2000 personnes, mais aussi une menace très réelle d’éclatement de guerres plus étendues dans la région. Les préparatifs et les agressions militaires menés par l’impérialisme en Géorgie sont des étincelles qui pourraient finir par déclencher une guerre beaucoup plus vaste. Ils exigent la plus ferme condamnation de la part du mouvement syndical international, ainsi que de toutes les forces de paix et des forces anti-impérialistes.

Sans l’entrave que constituait le puissant bloc de pays socialistes, les pays impérialistes, placés sous la direction des États-Unis au sein de l’alliance militaire qu’est l’OTAN, utilisent la Géorgie pour préparer de futures agressions, violant ainsi les principes fondamentaux du droit international, entre autres ceux de la Charte des Nations Unies.

Le Parti communiste du Canada dénonce l’invasion géorgienne perpétrée le 7 août, et les bombardements aériens de zones résidentielles, d’hôpitaux et d’écoles de Tskhinvali, capitale de l’Ossétie du Sud, comme étant une agression ne répondant à aucune provocation, qui a plongé le Caucase dans la guerre. Nous appuyons pleinement les appels lancés par de nombreux pays en vue du retrait total des forces géorgiennes de l’Ossétie du Sud, mesure qui constituerait le premier pas vers une solution pacifique de ce conflit, qui ne devrait pas être autorisé pour éviter qu’il ne se développe au point de devenir une confrontation généralisée au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Nous constatons également, contrairement aux déclarations des médias occidentaux et du régime Bush, qu’il ne s’agit pas d’une "agression russe". La source des tensions croissantes survenant dans le Caucase n’est pas la présence de troupes russes. Celles-ci étaient entrées en Ossétie du Sud au début des années 1990, en tant que gardiens de la paix, après la tentative par la Géorgie d’annexer par la force la région, ce qui avait conduit une grande partie de la population à traverser la frontière pour se rendre en Ossétie du Nord, qui continue de faire partie de la Russie.

La véritable cause de ce conflit réside dans l’expansionnisme des politiques impérialistes des États-Unis et de l’OTAN. Depuis des décennies, en commençant par la guerre froide, les États-Unis ont cherché à encercler militairement leur rival, l’Union soviétique, à affaiblir ses alliés et, plus tard, la Russie elle-même, en mettant en place des régimes soi-disant "pro-occidentaux", qui permettent l’établissement de bases états-uniennes sur leur territoire et dépendent fortement de la coopération et de l’aide militaires des États-Unis. La Russie, se souvenant de l’invasion nazie, qui a coûté au pays plus d’une vingtaine de millions de vies, s’oppose fermement à un tel encerclement impérialiste.

C’est le cas de la Géorgie, devenue cliente des États-Unis au moment de la guerre illégale menée par l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999. Israël, principal allié des États-Unis dans la région, a également établi des liens politiques et économiques étroits avec le gouvernement géorgien. Il semble évident, en raison du niveau élevé d’intégration militaire entre les États-Unis, l’OTAN, Israël et la Géorgie, que l’agression du 7 août était déjà connue à l’avance et avait été approuvée par les gouvernements Bush et Olmert. Ce point de vue semble être confirmé par la décision prise le 9 août par les États-Unis de fournir des avions de transport militaire afin de dépêcher une importante partie du contingent de 2000 soldats géorgiens postés en Irak et de les envoyer combattre dans leur pays.

L’offensive impérialiste visant le pillage du pétrole et des autres ressources vitales constitue un facteur-clé de la déstabilisation de la région. En particulier le pipeline BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) permet le transport de pétrole et de gaz à travers la Géorgie vers la Méditerranée orientale, dont une grande partie du pétrole importé de l’Azerbaïdjan par Israël. Contrôlé par la British Petroleum et construit avec l’aide des États-Unis, le pipeline BTC est un élément essentiel du bloc militaire et politique constitué par l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie et Israël, jugé indispensable par les États-Unis pour contrebalancer l’influence de la Russie et la Chine dans la région.

Tenant compte de la guerre menée par les États-Unis et le Royaume Uni contre l’Iraq et des efforts continuels déployés par les forces d’occupation pour remettre les vastes richesses pétrolières de l’Irak aux sociétés transnationales, personne ne devrait sous-estimer la volonté de la clique d’extrême droite qui gravite autour de Bush, de Cheney et des autres faucons républicains d’utiliser les événements du Moyen-Orient et de Asie centrale pour accroître cette offensive stratégique. Dans ce contexte, l’agression de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud, qui a rapidement dû faire face à une puissante résistance russe, semble avoir été une provocation visant à créer de meilleures conditions pour l’expansion de la présence militaire des États-Unis et de l’OTAN dans la région.

La guerre du Caucase pourrait également influer sur les élections présidentielles états-uniennes, en augmentant l’appui des électeurs au candidat républicain John McCain. Ces événements visent, sans l’ombre d’un doute, à préparer le terrain en vue d’une attaque des États-Unis contre l’Iran, et, à long terme, de la saisie impérialiste des réserves de pétrole de ce pays. Une telle attaque pourrait déclencher une guerre aux dimensions imprévisibles, au coût de millions de vies, et pourrait s’étendre bien au-delà des frontières du Moyen-Orient.

Engagé dans la poursuite de l’hégémonie mondiale, l’impérialisme joue avec le feu, et l’agression récente perpétrée par la Géorgie fait partie de ce vaste plan. Le Parti communiste du Canada demande instamment un plein appui aux tentatives internationales de circonscrire et d’éteindre ce conflit et de mettre fin à toutes les tentatives impérialistes d’ingérence dans le Caucase.

Déclaration émise par le Comité exécutif central du

Parti communiste du Canada

Le 14 août 2008

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