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Ils font passer LBJ pour un petit joueur.
Qui se souvient des "guns and butter" de l’époque ?
Paul Craig ROBERTS

La politique de dépenses publiques du président Lyndon B. Johnson à la fois pour son programme de "grande société" ("Great Society") et pour la guerre du Vietnam a été accusée d’être responsable de l’inflation croissante qui a persisté aux Etats-Unis jusqu’à ce qu’elle soit maîtrisée grâce à la politique de l’offre de Ronald Reagan.

A l’époque de Johnson, l’économie américaine et le dollar US étaient forts, et il n’y avait pas de déficit de la balance commerciale. Toutefois, la politique budgétaire de "guns and butter" ("canons et beurre" - dépenses militaires et sociales, NDT) qu’avait menée Johnson a eu des conséquences durables.

Mais, la politique de "guns and butter" du XXI° siècle de Bush/Obama fait passer Johnson pour un petit joueur.

Les déficits budgétaires fédéraux de 2009 et 2010 vont être monstrueux, même si on exclut les dépenses militaires. Or, Obama compte (apparemment) retirer les troupes d’Irak dans le but d’engager deux, voire trois, autres guerres.

Obama a annoncé qu’il allait doubler les effectifs militaires en Afghanistan. Intensifier cette guerre nécessitera pour les Etats-Unis d’occuper, ou de tenter de le faire, une partie du Pakistan. Le mépris pour la souveraineté du Pakistan aura pour conséquence une plus grande radicalisation de ce grand pays qui possède l’arme nucléaire. Et amener le Pakistan, ou du moins une partie, à s’engager dans un conflit armé contre les US.

Comme si ce n’était pas suffisant pour une nouvelle guerre, le président Obama (et le directeur de la CIA, nouvellement nommé, Leon Panetta) a accusé l’Iran de développer un armement nucléaire, accusation sans fondement qui contredit les conclusions du "National Intelligence Estimate" (évaluations officielles émises par les services secrets nationaux, NDT) qui indiquent que l’Iran a cessé tout programme d’armement nucléaire il y a des années de cela. Un remake des "armes de destruction massive" et des "ils ont des liens avec Al-Qaida !".

L’administration Bush et les médias US complices persistaient à accuser Saddam Hussein de posséder des armes de destruction massive, des armes à propos desquelles le premier ministre britannique Tony Blair, connu également sous le nom de "caniche de Bush", avait déclaré qu’elles pouvaient être opérationnelles en "45 minutes". Condi Rice, conseillère du Département de Sécurité Nationale et le vice président Cheney agitaient la menace d’éventuels "champignons atomiques " au-dessus des villes Etats-Unis.

Tous ces mensonges étaient débités en dépit des preuves irréfutables établies par les inspecteurs de l’armement qui avaient enquêté sur le terrain en Irak et qui affirmaient qu’il n’y existait pas d’armes de destruction massive.

Et maintenant, Obama utilise la même tactique, engendrant la peur sur des armes nucléaires en Iran inexistantes.

Même sans les dépenses publiques engagées dans les divers plans de relance, les Etats-Unis sont incapables de mener des guerres au Pakistan, en Afghanistan, et en Iran. Un conflit en Iran amènerait l’Irak, actuellement aux mains des Shiites alliés à l’Iran, à entrer dans le conflit. Si on considère que les Etats-Unis ont dû mettre un terme à la guerre en Irak en payant les insurgés sunnites pour qu’ils cessent les combats et en acceptant un accord de retrait des troupes dicté par le gouvernement shiite, il n’y a aucune perspective de réussite pour les Etats-Unis dans un nouveau conflit à une si grande échelle.

Avant d’engager inconsidérément les Etats-Unis à la fois financièrement et militairement, Obama devrait s’entourer de conseillers plus compétents. A vouloir trop en faire, on va atteindre des sommets qui mettront le pays à genoux.

Le déficit le plus important, conséquence de la politique "guns and butter" de Bush, était de 455 milliards de dollars. Le déficit budgétaire d’Obama en 2009 s’élèvera à deux mille milliards de dollars minimum, c’est-à -dire qu’en un an, cette somme aura été multipliée par cinq, et en 2010 le déficit sera encore plus énorme.

Les Etats-Unis n’ont jamais eu besoin de trouver des financements aussi massifs à court terme, et encore moins dans une période où le reste du monde est en plein marasme économique et peu amène vis-à -vis des Etats-Unis.

Obama a besoin de se confronter aux réalités et d’échapper aux prétentions démesurées de Washington. Si les Etats-Unis ne peuvent pas financer ces déficits monstrueux sauf à imprimer de l’argent, cela signifie la fin du dollar comme monnaie de réserve et la fin de la puissance des Etats-Unis.

Monsieur le Président, comme vous l’avez déclaré lors de votre première conférence de presse, le 9 février : la fête est bel et bien terminée.

Paul Craig Roberts a été, au début des années 1980, sous- secrétaire d’état au Trésor de Reagan.

Article original : http://www.counterpunch.org/roberts02162009.html

Traduction Des bassines et du zèle http://blog.emceebeulogue.fr/

pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

 
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