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Les élites de la finance n’ont aucune honte (Toronto Star)
Linda McQUAIG

Imaginez un instant ce qui se dirait aujourd’hui si la crise économique actuelle avait été provoquée par l’action des syndicats. Autrement dit, essayez d’imaginer un scénario où les dirigeants syndicaux - au lieu des patrons de la finance - se seraient rendus coupables de négligences telles que des sociétés de Wall Street auraient fait faillite et auraient provoqué une récession mondiale.

Cela va sans dire mais il est difficile d’imaginer un dirigeant syndical être désigné pour superviser un renflouement de syndicats, comme l’a été Henry Paulson, ancien Directeur de Golman Sachs, pour superviser le renflouement de ses anciens collègues de Wall Street pour un montant de 700 milliards de dollars. Je voudrais simplement souligner combien il est étrange de voir les milieux financiers s’en sortir sans une égratignure malgré leur responsabilité écrasante dans l’effondrement qui a provoqué des ravages dans l’économie mondiale.

Evidemment, ce ne sont pas tous les membres de la communauté financière qui se sont rendus coupables de pratiques financières irresponsables. Mais la communauté financière, dans son ensemble, des deux côtés de la frontière (Canada/Etats-Unis - NDT), a très certainement tout fait pour réduire le rôle de l’état et laisser les marchés financiers s’autoréguler et épargner aux citoyens (principalement les gros investisseurs) le fardeau d’impôts à payer. (…)

On aurait pu penser que ceux qui ont encouragé une telle politique avec autant d’enthousiasme se sentent aujourd’hui un tout petit peu gênés. Mais l’influence de l’élite de la finance est telle - au sein des groupes de réflexion et des secteurs économiques - qu’ils continuent de passer à la télé pour prodiguer, d’un air confiant, leurs conseils comme s’ils n’avaient absolument aucune responsabilité dans la mise en place du système économique de ces 25 dernières années.

Evidemment, on nous dit qu’ils ont changé, qu’ils sont désormais nombreux à être favorables aux déficits budgétaires publics, au nom de la relance économique. Et bien que cela puisse paraitre comme une rupture par rapport à l’hystérie anti-déficit des années 90, un examen plus détaillé nous montre qu’ils n’ont pas changé tant que ça. En fait, ces messieurs de la finance ont toujours accepté l’idée de déficits - chaque fois que cela arrangait leurs affaires. Ce qui explique l’absence de protestations devant les gigantesques déficits de George W. Bush qui ont été provoqués par les réductions d’impôts pour les riches et les guerres extravagantes à l’étranger. Ce qu’ils n’aiment pas c’est de voir le gouvernement recourir aux déficits pour venir en aide aux citoyens ordinaires - en créant des emplois ou pour financer l’aide sociale.

La communauté financière canadienne encourage l’adoption de paquets fiscaux qui consistent principalement à accorder des réductions d’impôts, malgré le fait que des dépenses directes du gouvernement relanceraient bien mieux l’économie et aideraient les plus démunis. Si notre gouvernement suit les conseils des milieux financiers, nous ne ferons que nous enfoncer sur le chemin de la révolution antiétatique lancée par Ronald Reagan au début des années 80. Les réductions d’impôts et les dérèglementations sont deux facettes d’une même politique qui vise à réduire le pouvoir du gouvernement et sa capacité d’agir au nom de l’intérêt général.

Le temps est venu de reconsidérer ce refus de voir un gouvernement agir pour le bien de tous. Et le temps est peut être venu aussi pour un peu d’humilité chez ces élites de la finance, qui ont longtemeps fait l’objet d’une déférence pour finalement se révéler comme spectaculairement incompétentes.

Linda McQUAIG

Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

ARTICLE ORIGINAL
http://www.thestar.com/comment/article/577649

 
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