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Beaucoup d’enthousiasme pour la seconde conférence du cycle « Pourquoi Trotsky ? »
CCR du NPA

Comité de rédaction de Révolution Permamente

Source : http://www.ccr4.org/Beaucoup-d-enthousiasme-pour-la-seconde-conference-du-cycle-Pourquoi-Trotsky

L’enthousiasme ne s’est pas démenti pour cette seconde séance consacrée à la Théorie de la Révolution Permanente et au printemps arabe. La salle de la librairie Résistances, dans le XVII° arrondissement de Paris, était encore plus remplie qu’il y a quinze jours, avec un peu moins d’une centaine de participants.



Ecoutez les audios de la deuxième séance ICI



Face à un public très jeune en général, mais également composé de camarades et de militants ayant davantage d’expérience, JP Clech s’est attaché à illustrer l’actualité des mécanismes de la Théorie de la Révolution Permanente à la lumière de la dynamique révolutionnaire que continue à vivre le monde arabe dans son ensemble ; une dynamique qui est loin d’être close, malgré certains reculs et reflux, à commencer par la Libye et actuellement la Syrie, avec la menace d’intervention impérialiste.

Dans un premier temps, ce qui a retenu notre attention, c’est le débat sur la révolution dans les « pays périphériques », à savoir les pays coloniaux et semi-coloniaux, tel qu’il était posé au sein de la social-démocratie internationale à la fin du XIX et du début du XX. Face aux deux conceptions défendues, dans le cas russe, par les mencheviks et les bolcheviks, cela nous a permis de montrer le caractère véritablement révolutionnaire des thèses « hérétiques » que commence à défendre Trotsky à partir de 1905 et 1907, corroborées par la suite par la Révolution d’Octobre.

Ce premier point, insistant sur le premier aspect de la Théorie de la Révolution Permanente -à savoir le rôle moteur de la classe ouvrière, y compris dans les pays périphérique, et la nécessité d’une transcroissance de la révolution démocratique en révolution sociale de façon à commencer à résoudre réellement les problèmes structurels dans les pays semi-coloniaux- a permis de passer à un premier bilan du processus en cours aujourd’hui dans le monde arabe. Cela a permis de mieux comprendre pourquoi d’un côté certains pays continuaient à connaître des processus plus intenses, notamment en raison de l’entrée en scène du mouvement ouvrier, et pourquoi dans d’autres pays, c’est au contraire la réaction qui avait réussi à reprendre la main, à l’image de ce qui s’est passé en Libye.

Pour finir, la présentation a essayé de montrer combien la logique permanentiste de notre époque voulait également dire que l’onde de choc des printemps arabes, des flux et des reflux du processus, mais également l’agressivité de l’impérialisme, avaient des conséquences centrales pour les positions de notre classe, dans les pays impérialistes eux-mêmes. Par rapport à ce dernier aspect de la Théorie de la révolution permanente -indiquant combien selon Trotsky, la révolution est « une chaine non continue de révolutions nationales, chacune nourrissant les autres de ses succès et, en retour, souffrant de leurs échecs »-, nous avons essayé de montrer dans quelle mesure il était central pour les intérêts du mouvement ouvrier et de la jeunesse, dans l’Hexagone, de lutter politiquement et dans la pratique pour la défaite de « notre » impérialisme.

Le débat qui a suivi a fait état d’une certaine attente dans le public et chez les militants, tant du point de vue théorique que de l’analyse des faits et du processus révolutionnaire en cours aujourd’hui dans le monde arabe. Plusieurs camarades sont intervenus pour défendre leur point de vue ou poser des questions, par rapport à la nécessaire indépendance politique des révolutionnaires et du mouvement ouvrier dans les pays semi-coloniaux ou encore par rapport à la question de la menace que fait peser l’impérialisme sur les processus en cours, au nom de son soutien aux « transitions démocratiques » ou en raison des menaces latentes d’intervention. D’autres camarades n’ont pas hésité à faire le lien entre la situation actuelle et l’histoire plus large du mouvement communiste, ainsi que des expériences passées, plus récentes, dans les années 1968, lors du dernier cycle d’insubordination ouvrière et populaire qui a également secoué la région, ou à la fin des années 1980, au cours de ce qui avait déjà été, en Afrique en général et dans les pays du Maghreb et du Machrek, un premier « printemps ».

L’ensemble des points soulevés au cours de la présentation et du débat n’ont pas été épuisés, loin de là , mais la discussion confirme à nouveau que les idées du marxisme révolutionnaire, loin d’être un repoussoir pour les jeunes générations ou les militants du mouvement ouvrier, peuvent au contraire être vues et comprises comme des armes précieuses pour organiser notre classe, mieux comprendre les enjeux qui se posent à nous et essayer d’être à la hauteur des défis que nous pose la situation.

Nombreux sont les camarades qui ont déjà confirmé leur présence pour le prochain débat : « Licenciements, chômage, précarité : la crise et le Programme de Transition ». Il y a fort à parier que la discussion sera encore plus nourrie.

01/11/12

 
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