Beaucoup de ce qui a été dit de Staline et de ce qui est encore dit sur lui date des années 30 et vient directement de la propagande de Goebbels. Cela ne fait pas de Staline un saint, loin de là , mais aide à comprendre pourquoi il est toujours très populaire en Russie. Un autre élément de réponse est que quand il a pris la Russie, les paysans n’avaient pas de tracteurs, ils faisaient tout à la main. Staline a développé l’industrie russe et à ainsi donné du travail à beaucoup de gens, ainsi que de meilleures conditions. Ceci dans un contexte ou l’Europe de l’ouest et notamment l’Allemagne hitlérienne était très agressive. Quand le 3ème Reich est entré en guerre contre la Russie, il a été très facile et rapide de convertir les usines de tracteurs en usines de tanks. Ces usines furent aussi déménagées en même temps que les troupes allemandes avançaient. La suite on connait tous : l’Allemagne a commencé à reculé après avoir perdu la bataille de Stalingrad, bataille qui fut le véritable tournant de la guerre et qui forçat les USA à entrer en guerre contre l’Allemagne en Europe. Il s’agissait pour les USA surtout de stopper l’avancée des russes.
En effet, les médias conservateurs des USA relayait la propagande anticommuniste de Goebbels, propagande qui fut reprise telle qu’elle par les médias européens après la fin de la 2ème guerre mondiale.
Quand à Trotsky, c’était loin d’être un saint aussi. Ses admirateurs prétendent que son procès était truqué, alors qu’autant l’ouverture des archives de l’URSS après sa chute que les observateurs internationaux qui ont assisté à son procès attestent du contraire. Sur ces sujets, voir l’URSS c’était comment ?
Sur la personnalité de Trotsky, il faut lire Julius Markov dans A bas la peine de mort ! :
« Voyez comment on a jugé le capitaine Stchastny.
On l’a accusé d’avoir ourdi un complot contre le pouvoir des Soviets.
Le capitaine Stchastny a nié sa culpabilité.
Il a demandé qu’on interroge des témoins, y compris les commissaires bolchevistes qui avaient été chargés de le surveiller. Qui donc pouvait savoir mieux s’il avait intrigué contre le pouvoir des Soviets ?
Le tribunal a refusé de faire venir ces témoins. Il a refusé à l’inculpé ce droit que tout tribunal - sauf la cour martiale de Stolypine - accorde au pire des criminels.
Pourtant il y allait de la vie ou de la mort d’un homme …
De la vie et de la mort d’un homme qui avait mérité l’affection et la confiance de ses hommes, les marins de la flotte Baltique, qui avait protesté contre son arrestation.
D’une homme qui avait rendu un grand service au peuple, qui avait accompli un exploit pénible - qui avait sorti de Helsingfors, les sauvant ainsi des gardes-blancs finlandais, toutes les unités de la flotte Baltique.
...
Ce ne sont pas les gardes-blancs finlandais, ni les impérialistes allemands qui ont, par rancune, fusillé cet homme : ceux qui l’ont exécuté sont des socialistes russes ou qui se font passer pour tels : MM. Medvedev, Brouno, Kareline, Vesselovsky, Peterson, juges au tribunal révolutionnaire suprême.
Stchastny s’est vu refuser le droit dont dispose tout voleur, tout assassin - celui de faire venir des témoins. Aucun de ses témoins n’a été admis. Par contre, on a entendu le témoin de l’accusation.
Et ce témoin fut Trotsky.
Le même Trotsky qui, en sa qualité de membre du Conseil des Commissaires du peuple, avait ordonné que Stchastny fût jugé par ce même tribunal, le Tribunal Suprême, créé pour prononcer des verdicts de mort.
Au procès, Trotsky a comparu non comme témoin, mais comme accusateur. Comme accusateur, il affirmait : cet homme est coupable, condamnez-le ! - et cela après avoir bâillonné cet homme en lui interdisant de citer des témoins capables de réfuter l’accusation.
Il ne faut pas beaucoup de courage pour combattre ainsi un adversaire - après l’avoir garrotté et bâillonné.
Ni beaucoup de probité et de générosité. Non, ce n’est pas un jugement, c’est une comédie de jugement !
Il n’y a pas de jugement là où le verdict est prononcé par des juges qui dépendent du pouvoir.
Dans le tribunal révolutionnaire suprême il n’y a pas de jury élu par le peuple, il n’y a que des fonctionnaires, payés par le Trésor de l’Etat, qui est entre les mains de Trotsky et d’autres commissaires du peuple.
Ce n’est pas un tribunal, puisque sous le masque de témoin se présente le représentant du pouvoir suprême, et, comme membre du gouvernement, ordonne aux juges : crucifiez-le !
Et ce non-tribunal a prononcé le verdict de mort qui fut exécuté à la hâte avant que les hommes indignés et bouleversés par cet ordre d’assassinat, aient pu entreprendre quelque chose pour sauver la victime.
Au temps de Nicolas II, en faisant ressortir la cruauté monstrueuse du verdict, on réussissait parfois à arracher la victime des mains du bourreau.
Au temps de Vladimir Oulianov (Lénine) cela même est impossible. Les hommes et les femmes qui sont à la tête du parti bolcheviste, dormaient du sommeil des justes lorsque quelque part, dans le silence nocturne, on tuait clandestinement le premier homme condamné par leur tribunal.
Personne ne savait qui et comment commettait cet assassinat, comme au temps des tsars, les noms des bourreaux sont cachés au peuple. Personne ne sait si Trotsky, qui d’un bout à l’autre avait pris part à toute cette comédie de la justice, est venu en personne surveiller et diriger l’exécution.
Peut-être lui aussi dormait-il tranquillement, voyant en rêve le prolétariat mondial lui faire fête comme au libérateur de l’humanité, comme au chef de la révolution socialiste mondiale !
Car c’est au nom du socialisme, en ton nom, prolétariat, que des aveugles insensés et des sots vaniteux ont joué cette sanglante comédie d’homicide à tête reposée ! »