Dimanche 17 juillet 2011, Gyöngyöspata, Hongrie. C’est la douche froide. Ce village dont le nom est apparu il y a quelques temps dans les médias francophones et européens vient de voir un maire d’extrême droite remporter les élections municipales anticipées, après que le candidat rom s’est retiré. La majorité de sa population rom (qui sont, eux même, en majorité dans le village) avait été évacuée pendant quelques jours au printemps dernier par la croix rouge à la suite de défilés d’intimidation venant de la part d’une milice « vederö », étroitement liée au parti d’extrême droite Jobbik. Voir le reportage à ce sujet effectué par le site OWNI : http://owni.fr/2011/05/09/hongrie-garda-nationalisme-extreme-droite-racisme-1/

Le Jobbik, le parti du nouveau maire de ce village à majorité rom, a promis de remettre les Roms du village « au travail », vieux thème de propagande profondément ancré dans la population du pays depuis des dizaines d’années, les Roms étant les premiers touchés par la désindustrialisation dans les régions ou ils représentent une minorité importante (le nord-est du pays).
Avec plus de 10% de taux de chômage structurel présent en Hongrie, on se demande tout de même ou les emplois vont être trouvés voir même crées.
Deux indices cependant : La visite officielle du premier ministre Chinois de début juillet, et l’annonce du premier ministre Orban Viktor de créer des sortes de camps de travail a proximité de chantiers publics qui débuteront prochainement, pour les bénéficiaires des minima sociaux, la majorité de ces derniers étant issus de la population Rom, massivement au chômage.

Les promesses d’investissement faites par la Chine portent en partie sur des travaux de construction, par exemple le stade de Debrecen, et cela ne sonne pas si mal de se voir offrir dans le pays d’accueil de la main d’oeuvre très bon marché. En cas de rébellion, des milices fascistes telle celle qui a fait ses preuves à Gyöngyöspata au printemps ne semblerait pas être inutile.

Sauf que, qui sait ce qui se passera une fois ce dangereux cap rappelant les heures sombres du XXème siècle européen, sera franchi ? Exploiter de la sorte une frange de la population du pays pour des raisons racistes risque de donner des ambitions encore plus dangereuses aux cousins et amis fascistes qui se retrouvent sur le devant de la scène médiatique partout en Europe.

Souhaitons en tous cas bon courage aux peuples grec et espagnol dans leur lutte présente, pour bien signifier aux autres peuples d’Europe tentés ou pas par ce nouveau type de régime tel celui qu’on voit se développer en Hongrie, n’est pas la solution à leurs maux. Loin de là .