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Les cibles coupables de Sarkozy ou la Suite dans les Idées.
Luis LERA

Alors que j’attendais mon tour devant un étal de fruits et légumes au Marché des Halles de Pau, je vis une femme s’arrêter à côté de moi et regarder les oranges. C’est là que je l’ai reconnue. « Bonjour madame » - étonnée, elle releva la tête et me fit un sourire : « bonjour monsieur ». Je n’étais pas pour elle un inconnu et pour moi elle était la maman de trois solides gaillards : Bébé et Roco et…(ça m’échappe à présent ) ainsi que la grand-mère de bien beaux petits enfants. Je connaissais aussi le mari, décédé quelques années auparavant. Nous nous écartons sur le coté afin ne pas gêner le passage et pour continuer notre conversation. C’est alors qu’elle me dit « merci ». Etonné, je lui demande pourquoi elle me remercie. « Merci pour faire ce que vous faites ». C’est à dire ? « D’oser faire ce que personne ne fait, de parler avec moi en public. Figurez-vous qu’ici je connais beaucoup de monde et aujourd’hui je vois passer tout ce monde que j’ai connu jadis il y a une cinquantaine d’années, et c’est fou les efforts qu’ils font pour ne pas croiser mon regard, Ils ont honte de ce que je représente. Je suis Manouche ! Ca fait mal de voir ça ! Vous le savez aussi bien que moi. »

Arrivés en France il y a 6 siècles : ils sont chez eux en France. Bébe, Roco... sont français après tout, mais pas Français pour tout, ni Français pour tous. Stigmatiser, vilipender…

Je ne pense pas que le terme « gens du voyage » ait été choisi par eux. De la même façon qu’une grande majorité des « Gadjos » (ceux qui ne sont pas Tsiganes) n’aiment pas leurs regards, pour eux naturellement « voleur », le regard des Manouches c’est tout simplement une réponse au Regard méprisant et supérieur du gadjo.

La dénomination de Tsigane fait me semble-t-il l’unanimité « culturelle » parmi eux, elle embrasse toute la communauté riche des singularités qui les situent dans une Europe historique et culturelle. Les Gitans pour l’Espagne, les Manouches pour la France, les Roms pour la Roumanie, les Bohémiens pour la Bohème (Tchécoslovaquie L’Allemagne), les Tsiganes pour la Hongrie.

Tsigane reste un bon générique après leur départ du nord de d’Inde d’où la langue des Tsiganes est originaire.

Les connaissons-nous ? Non ! Ils sont arrivés en France depuis près de 600 ans. Nous ne connaissons rien d’eux si ce n’est que la légende, et quelle légende ? Nous ne regardons jamais dans leur direction de peur de croiser leurs regards. Qui a peur de qui ? Et pourquoi la peur arrive « chez nous » par des « on-dit » diffamatoires, et des rumeurs discriminatoires ? Les Tsiganes forment la communauté sur qui repose la plus grande suspicion et qui subit l’arbitraire le plus illicite en matière de dérapage du droit français. Quant au respect de leurs pleine citoyenneté cette population bouc émissaire de tous les maux a depuis des siècles intégré un creuset à la fois de culpabilité et de ressentiments.

Nous perdons le sens même du mot liberté qui dans la société, une fois légué à nos enfants, peut disparaître pour ériger des murs de protection si nous continuons à écouter des bonimenteurs battant pavillon de complaisance pour un monde policé, sécurisé et uniformisé.

La liberté c’est aussi la libre circulation des hommes et des idées. Le jour où les Manouches seront tous sédentarisés, le libéralisme aménagera pour tous des espaces sans liberté de circuler et encore moins de penser autrement que les écrits immondes de racisme embusqué, sans égalité dans une société de profit démesuré.

Pour le seul fait de leurs origines et par complaisance pour l’Allemagne Nazie, la France de 39/45 a enfermé les nomades dans les camps. Nous savons depuis qu’au même moment dans les camps d’extermination, les Tsiganes ont fait l’objet de manipulations génétiques, ils ont servi de cobayes pour des experts en biologie raciale, pour ensuite subir le même génocide ethnique que les juifs. Stigmatisés depuis des siècles, ils ont continué après la guerre à subir ragots, rumeurs, méfiance, exclusion... Les conditions n’ont jamais été réunies pour que leur soit reconnu le droit des victimes. Leurs silences n’ont jamais alarmé personne et même quand le message arrivait jusqu’à nous il avait déjà perdu toute sa résonance. Il faut dire que cette information n’a jamais été portée par les médias. Aucun drapeau, aucun tambour. Où sont les anniversaires, les plaques commémoratives, les fanfares et défilés pour porter la mémoire et dénoncer le crime ? Il y a du travail pour bousculer les silences et les légendes qui se nourrissent de haine et d’exclusion.

Les puissants monopoles et les multinationales, ceux qui gouvernent et jonglent avec les milliards, décident tout de la politique. Ils envisagent à coup de réformes de régler un contentieux déjà ancien contre les travailleurs. Cela remonte au front populaire et la repetita en 1945.

Les capitalistes ont décidé de reprendre, avec des intérêts substantiels, tout ce qu’ils on du céder devant les luttes des travailleurs. Malheureusement, les medias, la presse et la télévision sèment à tour de bras la pensée officielle et franchouillarde. Pauvre France qui ne voit pas sa propre déchéance subir les irresponsabilités d’un gouvernement aux mains de la voyoucratie antisociale.

Luis Lera

 
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