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Soutien à la police : seconde sommation

Sur toutes les chaînes en continu, les membres du gouvernement font la retape et pour la police et pour l’action mirifique du gouvernement en la matière.

Il est fréquent de voir diffuser en direct sur les chaînes de garde en continu les discours de campagne des candidats à la présidentielle et bientôt aux régionales. Encore que les temps de parole et les fenêtres médiatiques soient d’inégale répartition. Toutes les chaînes s’offrent à diffuser le moindre discours ou prise de parole publique du RN, y compris les chaînes payées par mes impôts et, a contrario, une seule LCI pour diffuser le premier discours de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Il n’est pas rare également, lors des émissions politiques du dimanche midi d’assister à la monopolisation des 3 chaînes en continu par les membres du gouvernement, les élus de sa majorité ou les sympathisants récompensés (Thierry Breton, François Bayrou). Ces derniers interrogés par des journalistes bien moins hargneux et bien plus déférents que lorsqu’il est question d’interroger l’un de ces affreux « islamo-gauchistes » à qui on aura beau jeu par la suite de reprocher leurs mouvements d’humeur. Quant à Cnouille et l’heure des pro, un parterre composé de « journalistes » et de commentateurs de droite et d’extrême droite, s’écharpe dans un entre soi de bon aloi pour savoir qui sera le plus virulent contre la peste Insoumise, le plus neo-libéral et le réac possible sans contradicteur, c’est plus commode.

La scène à laquelle nous assistons ce matin est exceptionnelle et s’inscrit dans la continuité de la belle unanimité qui a précédé la « manifestation d’hommage » des policiers. Loin de reconnaître que cet « hommage » était en fait une manifestation de revendications syndicales et anti-démocratiques, relayée par tous les médias, d’ailleurs aux abonnés absents lors des récentes mobilisations des soignants (que chacun se devait honorer de ses applaudissements pendant le 1er confinement pour se donner bonne conscience à pas cher), au lieu de questionner comme il convient de le faire le chahut, soigneusement passé sous silence de l’arrivée du ministre de la police, les raisons de la défiance à l’égard de la police par la population ou de l’ensauvagement des policiers, on a droit au spectacle du minable porte-parole du gouvernement sur une chaîne et en direct live sur 2 autres du Beauvau de la sécurité avec en guest- stars les dupont et dupond de la sécurité, Gérald et Eric. J’ai coupé le son, la propagande à haute dose provoque des nausées insupportables.

Cette séquence inédite arrive après que Cnouille nous a gratifiés d’un sondage à sa façon, à savoir un taux record de défiance à l’égard de la justice, aux alentours de 80 %. Comme il est d’usage les journalistes neutres et indépendants ne disent pas « les sondés », dont on ignore toujours le nombre et la composition, mais les « Français ». L’analyse s’arrête à la répartition des opinions selon les catégories politiques et c’est déjà beaucoup. Sur le fond on ne dira pas que les condamnations à de la prison ferme de gilets-jaunes au casier judiciaire vierge dans des conditions expéditives alors que le sieur Benalla va enfin être jugé après 3 ans et que l’affaire des comptes de campagne de l’ancien président à talonnettes aura elle aussi pris son temps, ont pu heurter les gueux ou du moins les faire s’interroger.

Si je prends les gilets-jaunes en référence, c’est qu’ils sont à mon sens bien plus représentatifs de la population française que tous les échantillons de sondés des instituts. Alors s’ils ont pu faire la démonstration de leur intelligence lorsqu’on donnait enfin la parole publique à ces invisibles et si, depuis, on la leur a prestement retirée (ça devenait dangereux ces gueux tellement plus intelligents que l’élite), la classe médiatico-politique aurait tort de croire qu’ils sont aveugles au point de ne pas avoir vu la différence dans le traitement judiciaire. Les primo manifestants ont pu mesurer, parfois dans leur chair, ce qu’était une violence policière illégitime et les condamnés toucher du doigt ce qu’est une justice à 2 vitesses.

Au lieu de quoi, loin de tirer les leçons qui s’imposent, alors que la radicalisation de la société qui, grâce au bienveillant support des médias guidés en sous main par un président qui fait tout ce qu’il peut pour un nouveau second tour 2017, profite si bien au RN, loin de viser à restaurer un semblant d’équité de nature à ramener le calme, le gouvernement joue de la surenchère répressive.

C’est que ce jeu malsain de la surenchère violente entre la population, celle qui ne vit ni dans les beaux quartiers ni à Paris, et ceux qui ont confondu service public et service du pouvoir, a déjà si bien servi le grand manipulateur en chef qu’il pense pouvoir rejouer le même tour en 2022.

Alors au lieu de passer à des questions hautement stratégiques comme savent si bien le faire les médias de propagande, « écriture inclusive », hymne des bleus à l’euro de foot, mcfly et carlito, etc... et alors que la manifestation des policiers a bien été la démonstration d’une attaque contre les institutions françaises dans laquelle des élus de « gauche » ont fait de la preuve au mieux de leur méconnaissance de la séparation des pouvoirs au pire de leur indifférence à l’État de droit (dans lequel l’État est soumis aux lois en vigueur), ils poursuivent la stratégie de déploiement d’un État totalitaire, tant elle est devenue indispensable au maintien du capitalisme néo-libéral dont la brutalité va s’accentuer dans les mois à venir.

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Palestine, photographies de Rogério Ferrari
Préface, Dominique Vidal - Texte, Leïla Khaled Rogério Ferrari n’est pas un reporter-photographe. Il ne scrute pas, ne témoigne pas, n’écrit pas d’images. Il s’emploie à rendre au plus grand nombre ce qu’il a reçu en partage : l’humanité tenace de celles et ceux à qui elle est déniée. Existences-Résistances est un alcool fort, dont l’alambic n’a pas de secret ; il lui a suffit de vivre avec celles et ceux qui en composent le bouquet. Au bout de ces images, point d’ivresse. Mais un (…)
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Dans toute idée, il faut chercher à qui elle s’adresse et de qui elle vient ; alors seulement on comprend son efficacité.

Bertolt Brecht

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