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Souriez ! Vous êtes irradiés !!

Devant mon étonnement face au silence des grands journaux français sur le débat de fond posé par le nucléaire, un ami me disait : "Mais ma chère, ne sais-tu pas que le seul pays qui compte en France, c’est la France ?"
Certes.
J’exagère à peine, silence n’est pas mutisme et il y a des articles, de temps à autres, sur le sujet... mais je n’ai tout de même pas le sentiment depuis Fukushima que les rédactions soient franchement mobilisées par la question à laquelle est quand même suspendu l’avenir de mes compères hexagonaux et européens.

43 des 54 réacteurs nucléaires japonais sont arrêtés et c’est ainsi que l’un des pays le plus technologiques, modernes, avancés et tout ce qu’on voudra, se trouve à côtoyer Cuba et sa pénurie d’énergie chronique, que Tokyo flirte avec Bamako et ses coupures d’électricité quotidiennes.
Est-ce possible ?
Oui, le Japon vit ce que tous les pays riches (ou presque) vivront à mesure que la déplétion du pétrole se fera plus sentir et/ou que flancheront des réacteurs nucléaires vieillissants. Oui, les Japonais apprennent les économies d’énergie et pourtant la question de l’énergie ne rejoint pourtant pas (encore) le coeur de nos débats.

Ce n’était qu’une dépêche AFP mais tout de même : 60 000 Japonais ont manifesté à Tokyo le 19 septembre dernier pour demander l’arrêt des centrales (source ici).

Et pour les en consoler, quoi de mieux qu’une bonne rigolade à laquelle le professeur Shunichi Yamashita, de l’université de Nagasaki, les invite dans la bonne ville de Fukushima. En effet, ce vénérable coquin a semble-t-il professé dans le colloque qu’il organisa mi-septembre, que l’irradiation relèverait de l’auto-suggestion et que la meilleure façon de s’en prémunir serait de... garder le sourire (ici) ! Les bras m’en sont déjà tombés il y a quelques jours avec l’EnviropigTM alors je reste sans voix. C’est Vassili Nesterenko qui doit se retourner de douleur dans sa tombe, lui qui consacra vingt ans de sa vie à étudier les conséquences de Tchernobyl sur les populations !

Et pendant ce temps, en Allemagne, une énorme nouvelle n’a pas encore percé le mur du Rhin (à part une mention dans L’Express et Les Echos) : Siemens, l’un des maousses géants du nucléaire, a annoncé qu’il n’investissait plus un euro dans cette industrie (article source en anglais ici). Ce n’est pas tout à fait rien.

Alors, nous autres en France, nous pouvons signer la pétition pour l’instauration d’un tribunal Russell (ici) qui se propose de juger les crimes nucléaires civils comme le fit le tribunal du même nom monté, entre autres, par Sartre et Russell en 1966 pour juger les crimes des USA au Viet-Nam. Comment fonctionna ce tribunal ? Je ne le sais pas encore. Quels en furent les effets ? Je ne sais pas. Mais nous sommes en France, on parle, on pétitionne, on signe et je n’ai que ça à vous mettre sous la main, pour l’instant.

Eva Wissenz
www.naturalwriters.org

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1914-1918 La Grande Guerre des Classes
Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse (…)
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« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

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