Avant toute chose nous avons une pensée pour toute les victimes et leurs familles, nous sommes de tout coeur avec le peuple belge dans ce drame, comme nous étions solidaires, il y a peu, du peuple ivoirien, malien, syrien, libanais, turque, de notre peuple, tous victimes de la barbarie terroriste.
A l’heure où ces lignes sont rédigées le bilan fait état de plusieurs dizaines de morts et de plusieurs centaines de blessés dont certains entre la vie et la mort. Tôt ce matin, alors qu’aéroports et métros sont remplis de personnes se rendant à l’école ou au travail, trois bombes explosent. Les deux premières dans l’aéroport international de Bruxelles, vraisemblablement déclenchées par au moins un kamikaze. Puis, une heure plus tard c’est une station de métro qui est touchée. Dans les deux cas c’est l’horreur et l’incompréhension qui prennent le dessus.
La situation est grave, désormais à n’importe quel moment des commandos terroristes peuvent frapper l’Europe, comme ils ont pris l’habitude de frapper les grandes villes du Moyen-Orient depuis plusieurs années déjà. Ce ne sont pas des cibles symboliques qui sont visées, ou bien des personnalités importantes, mais de simples citoyens qui n’avaient rien demandé à personne.
Ces actes nous obligent cependant à chercher des causes, et à déterminer pourquoi il y a depuis 2012 et les attentats de Merah, un regain de terrorisme sur notre continent.
Il apparaît clair que le slogan "vos guerres, nos morts" est parfaitement adapté à l’actuelle situation. Nous le savons, la déstabilisation de pays comme la Libye ou la Syrie, qui, malgré toutes les critiques que l’on peut émettre à leur égard et à leurs dirigeants, s’efforçaient, et s’efforcent encore de lutter contre l’expansion du terrorisme dans le monde.
Ainsi, plutôt que de s’entêter à vouloir renverser Bachar al-Assad, nos gouvernements devraient coopérer avec l’armée arabe syrienne, avec les kurdes et avec les milices populaires qui se battent sur place. Plutôt que de vouloir encore et toujours s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays souverain, et tenter de renverser son gouvernement, la France, en premier lieu, devrait revoir sa politique internationale.
Une politique internationale qui est désastreuse depuis 2011, ayant conduit tour à tour à déstabiliser puis renverser Kadhafi, déstabiliser la Syrie, envahir le Mali, réintégrer notre pays dans l’OTAN aux ordres des américains, tout en accentuant les relations avec des pays plus que douteux et qui selon des preuves formelles financent les groupes terroristes.
Nous ne pouvons pas dire que Kadhadi était un démocrate, certainement pas, en revanche il faut reconnaître qu’en son temps, la Libye était un pays souverain qui avait fait de la lutte contre le terrorisme l’une de ses priorité. Aujourd’hui la Libye en est réduit a être une base arrière et un fief pour les terroristes qu’ils soient d’Al-qaïda ou de Daesh.
De même que nous ne pouvons nous dire pro-Bachar, il faut reconnaître qu’il est, pour le moment, indispensable pour lutter contre le terrorisme. D’ailleurs, grâce à l’intervention des forces russes, coordonnées au sol avec les troupes syriennes, Daesh perd sensiblement du terrain, privé d’une grande partie de ses ressources.
Nous savons que la France a soutenu, et armé ce que les médias ont d’abord nommé "l’opposition modérée et démocratique", en réalité des les premiers reportages, datant de 2011 ou 2012, en revoyant les images on peut s’apercevoir qu’il y avait déjà des terroristes, arborant des bandeaux noirs caractérisant désormais le califat islamique.
De là à dire que toute l’opposition au régime est terroriste ; non, il y a bel et bien, où il y a eu, une opposition démocratique, même s’il semble que beaucoup d’entre eux ont finalement rallié le gouvernement syrien.
Nous pourrions multiplier les exemples, pourquoi avoir autant de relation bilatérales avec l’Arabie Saoudite ou le Qatar, pourquoi maintenir les combattants kurdes, notamment du PKK, sur la liste des organisations terroristes alors qu’ils sont les premiers à lutter contre l’obscurantisme ?
Quoiqu’il en soit, tomber dans le piège de la haine de l’autre reviendrait à avouer notre défaite face aux terroristes. Restons unis et solidaires à l’heure où, plus que jamais, nous avons besoin d’humanisme. Le peuple belge aura, dans les jours qui vont suivre, besoin de tout notre soutien dans cette lutte, soyons à leurs côtés comme ils ont été avec nous auparavant.