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Scandale : le gouvernement privatise les aéroports sous les ordres de l’UE pour une bouchée de pain !

Après le scandale de la privatisation des autoroutes, le gouvernement privatise les aéroports.

Dans la torpeur de l’été, le gouvernement a donc finalisé la privatisation des aéroports de Nice et Lyon. Cette privatisation prévue par la loi Macron a été conduite en application des ordres de l’Union Européenne. Dans le même temps le processus de privatisation des barrages hydroélectriques, toujours sous les ordres de Bruxelles se poursuit.

Des aéroports appartenant au patrimoine de la Nation bradés au privé avec l’aide de fonds publics

En application des lois de décentralisation – voulue notamment par l’Union Européenne – les aéroports régionaux ont été transformé en concession en 2005, concession dont la majeure partie était détenue par l’Etat et une minorité par les CCI conjointement avec les collectivités locales. Il s’agissait ainsi de lancer le processus de privatisation des aéroports. Sous la pression de l’UE, le gouvernement Valls a mis en œuvre cette privatisation

La part de 60% de l’état dans la concession l’aéroport de Nice a été vendue à un fond d’investissement ( 65% Atlantia un fond italien spécialisé dans les infrastructure ainsi que l’aéroport de Rome (10%) lui même détenu par Atlantia ainsi qu’EDF Invest filiale d’EDF (25%) dont les revenus sont supposés couvrir les futurs couts de démantèlement des centrales nucléaires) pour un montant de 1,2 milliards d’euros. Les 40% restant demeurent détenus par les collectivités locales et la CCI. Atlantia détient ainsi la concession jusqu’en 2044. Pour mesurer combien le montant de la vente du troisième aéroport français est une mauvaise affaire pour l’état, il suffit de comparer la valorisation de cette infrastructure avec le bénéficie (EBITDA) dégagé par l’aéroport. En 22 ans, le fond d’investissement aura remboursé totalement son achat, ce qui correspond à une rentabilité du placement,de 4,5%. A comparer au 0,75% du livret A par exemple ! Surtout cela signifie que Atlantia vient d’acquérir pour la somme de 1,2 milliards d’euros, 1,68 milliards d’euros de revenus potentiels. La décision du gouvernement Valls prive ainsi le budget de l’état c’est à dire chaque français d’un demi milliards d’euros

Atlantia devance sur le fil la multinationale française du BTP Vinci alliée à la Caisse des dépots.

C’est justement Vinci qui a emporter, jusqu’en 2047 soit pendant 31 ans les 60% des parts de l’état dans l’aéroport de Lyon, le 4e aéroport français, pour un montant de 535 millions d’euros, valorisant la totalité de la concession à 921 millions d’euros. L’EBIDTA de l’aéroport étant de 53 millions d’euros, cela signifie que Vinci aura remboursé son achat en ... 17 ans. Et que l’Etat se prive de 721 millions d’euros sur ces 31 prochaines années.

Il faut noter que Vinci est déjà actionnaire minoritaire du groupe Aéroport de Paris qui détient notamment les aéroports de Roissy et Orly.

En tout et pour tout, la privatisation des aéroports de Nice et Lyon pourrait donc couter plus de 1,2 milliards d’euros aux français. Et après le gouvernement prétend que les caisses de l’Etat sont vides. Avec de telles mesures, on comprend mieux pourquoi.

Les privatisations sacrifient l’intérêt public pour les profits des capitalistes

La région Rhône Alpes a déposé un recours contre l’attribution de la concession de Lyon, dénoncée comme "viciée". L’Autorité de la Concurrence devra vérifier si ces privatisations sont conformes au fonctionnement du marché entre les différents aéroports français. Au-delà de ces questions formelles, sur le fond, il faut constater combien cette privatisation est contreproductive et s’oppose à l’intérêt public.

Cette vague de privatisation des aéroports introduit de fait une concurrence entre les différentes plateformes aéroportuaires là où l’Etat avait la possibilité de conduire un développement harmonieux et complémentaire permettant la plus grande rationalisation des différents aéroports, à mème de diminuer non seulement les couts mais surtout de pouvoir limiter l’empreinte environnementale des ces infrastructures.

L’exemple de l’Ayraultport de Notre Dame des Landes confié à Vinci et surdimensionné avant même d’être construit est à ce titre édifiant. une politique économique et écologique des transports en France - et les défis sont grands en la matière - nécessite à l’opposé de pouvoir s’appuyer sur une maitrise publique des infrastructures de transport.

Ces privatisations sont par ailleurs porteuses de conflit d’intérêt contradictoire avec la nécessité de service public. Les intérêts des groupes capitalistes détenant différents aéroports ne seront pas forcément ceux des populations qui dans les régions utilisent ces aéroports. Elles vont également appauvrir le pays en fragilisant encore plus la compagnie nationale Air France en accroissant la dynamique d’implantation de compagnie étrangère low cost sur le sol national, compagnies aérienne qui elle peuvent bénéficier de l’absence de concurrence dans leur ciel, mettant encore plus sous la pression du dumping social les travailleurs du secteur aérien. Sans présenter aucune garantie par ailleurs contre la constitution de monopoles capitalistes. A l’image de Vinci présent désormais dans les aéroports de Lyon, Nantes et Paris...

Les privatisations d’aéroports répondent aux ordres de l’UE et aux directives européenne de libéralisation de l’aviation

Les privatisations des aéroports de Nice et Lyon ne sont pas un cas isolé. La Grèce vient ainsi de céder quatorze aéroports à l’Allemagne, en application du troisième memorandum imposé sous la menace de l’Euro à la Grèce et que Tsipras a mis en œuvre alors que les grecs avaient voté contre à plus de 60% par referendum.

C’est ainsi que la société allemande Fraport fait main basse - dans ce qui ressemble à l’évidence à du racket - sur 14 aéroport du pays contre la modeste somme de 1,2 milliards d’euros. Bruxelles s’est immédiatement réjouit de "la première action concrète d’un programme de privatisation ambitieux". Pourtant ces privatisation vont encore venir diminuer les ressources de l’état grecs et donc augmenter son déficit. Soumettant encore un peu plus la Grèce à la dictature de l’Union Européenne du Capital, via l’euro et le chantage permanent des marchés financiers.

Rappelons que Tsipras avait d’abord stoppé la privatisation des aéroports après son élection en janvier 2015 : préférant l’Euro à la défense des travailleurs, Tsipras avec le soutien du PGE de Pierre Laurent poursuit désormais la seule politique permise dans le cadre de l’Union Européenne celle remplissant les comptes du Capital en faisant les poches des travailleurs. De fait, à Athènes comme à Paris, il est interdit de stopper les privatisations et les libéralisation pour un pays membre de l’Union Européenne : rester dans l’UE c’est permettre à la classe capitaliste de dépouilles les biens et entreprises publics des travailleurs, sous la menace de l’Euro. Au contraire, sortir de l’UE et de l’euro c’est permettre de stopper l’offensive capitaliste ultra libérale pour au contraire impulser la contre offensive révolutionnaire et internationaliste de la classe des travailleurs. C’est bien ce que propose en France les militants franchement communistes du PRCF dont le programme candidat propose :

1.1. Proclamer la suprématie du droit, de la Constitution et des lois françaises sur les « directives » européennes ; récuser par avance toutes les prétendues sanctions et admonestations de Bruxelles et de Francfort ;
1.2. Planifier le retrait de la France de l’U.E. et du désastreux euro, reconstituer la souveraineté politique, monétaire, budgétaire, économique et sociale du peuple français
3.1 suspendre tout projet tendant à privatiser ou à libéraliser un secteur économique ; remettre en cause radicalement « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » imposée par l’OMC, le FMI, les traités européens supranationaux et néolibéraux ;
3.4 : re-nationaliser Air-France et « Régional
4.3. Reconstituer de vrais services publics d’Etat et/ou territoriaux en favorisant l’égalité des citoyens ; retour au monopole public pour l’énergie, le rail, la poste, les Télécoms, etc.
8.3. Reconstituer le ministère de l’Equipement, l’ONF, l’aménagement du territoire ; les doter des moyens nécessaires pour aider au développement éco-compatible de tout le territoire ;
programme candidat du PRCF

JBC pour www.initiative-communiste.fr

 http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/scandale-le-gouvernement-privatise-les-aeroports-sous-les-ordres-de-lue-pour-une-bouchee-de-pain/
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COMMENTAIRES  

10/08/2016 14:40 par aldamir

Le peuple français ne réalise même pas encore que son savoir-faire est entrain de périr et de s’effilocher et que la gestion de son propre pays, par conséquent de sa destinée, deviendra du ressort du Pouvoir Financier International.. Va-t-il enfin se réveiller pour réagir car c’est de l’avenir de ses prores enfants et générations futures qu’il s’agit.

11/08/2016 00:59 par vagabond

Le peuple français a choisi la pillule bleue...il n’est pas près de se réveiller.

11/08/2016 22:11 par chb

Le rapprochement avec la privatisation des aéroports grecs tombe à pic. Bon choix - quoique glaçant - du GrandSoir. Pas besoin d’être poussé dans le maëlstrom financier que les héllènes explorent en ce moment pour recevoir la punition et la spoliation capitaliste !
Encore une fois, ce gvt est écoeurant, sidérant etc. Ni socialistes, ni comptables de leurs décisions devant le peuple, ni honnêtes... et même pas très intelligents, tant la trouille de perdre leur sacro sainte investiture fait perdre tout sentiment et toute capacité de réflexion aux députés. Ca me rappelle, outre le fameux « élection piège à cons », une blague russe des temps soviétiques, ci dessous adaptée.
Au baptême de la démocratie représentative en Europe, les bonnes fées furent invitées. Elles comblèrent le nourrisson de dons précieux. Ainsi, dirent-elles, les représentants seraient respectueux du peuple, et intelligents, et honnêtes. Et puis voilà que Carabosse, furieuse de ne pas avoir été invitée, cassa cet idéal : les élus seraient certes pourvus de ces qualités, mais jamais toutes les trois en même temps : il leur en manquerait toujours une...

11/08/2016 23:23 par Scalpel

Une raison supplémentaire d’adhérer au seul mouvement de libération nationale pro frexit c’est à dire via l’article 50, et de soutenir son candidat en 2017. A moins bien sûr que le très estimable et confidentiel PRCF présente le sien. On peut rêver.
Gageons que le collabo Pierre La...urent en revanche n’aura aucun mal, lui, à trouver ses 500 parrainages. C’est tellement plus facile quand on est du côté du manche.

12/08/2016 03:32 par babelouest

Ouarf ! Il nous ressort l’aberrant article 50 !

12/08/2016 06:43 par macno

@ Scalpel
« Une raison supplémentaire d’adhérer au seul mouvement de libération nationale pro frexit c’est à dire via l’article 50, et de soutenir son candidat en 2017 »
C’est qui ?...
« Merci d’éviter le prosélytisme »
Ça devient tellement une sale manie récurrente que plus personne ne la relève...
Un max de candidats à 2% et on aura gagné le droit d’aller à la pêche...
Consternant !

12/08/2016 08:44 par cunégonde godot

macno,

Depuis quand est-il interdit de se référer à l’article 50 sur l’Union européenne ?
Depuis quand est-il interdit de se prononcer pour la sortie de la France du bourbier européiste ?

12/08/2016 15:03 par macno

@ cunégonde godot
"parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux mamelles de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir" (Pierre Dac)...même pour la ramener sur l’article 50 dont on nous a bien suffisamment cassé les z’oreilles !

12/08/2016 18:43 par babelouest

Cunégonde, parce que l’article 50 est un gros piège : d’ailleurs, malgré le fait que la Grande-Bretagne n’ait jamais participé à l’euro, son Brexit s’annonce difficile s’il faut se plier aux procédures de l’article 50...

dont je rappelle plus que jamais qu’il est un élément d’un traité que LE PEUPLE FRANÇAIS A REFUSÉ. Il est donc illégitime d’en faire un moyen de sortie, d’un truc où EN FAIT nous avons refusé d’entrer. On sort, tout simplement, en tant que peuple souverain, ou plutôt on rappelle qu’on n’y a donné aucune acceptation. C’est actuellement, que nous sommes dans une période de non-droit. Mais allez faire comprendre cela aux obnubilés d’un certain parti.....

12/08/2016 23:48 par Scalpel

@macno

Mon fidèle Javert ne me lâche pas d’une semelle. Préférons prendre le parti d’en rire.
"Consternante" est en effet la "sale manie récurrente" de certains à reduire le sérieux, la pertinence et la qualité d’un programme politique à son score électoral obtenu avec la complaisance des médias de marché.

Et puis quoi, question "proselytisme", vous voulez ma MDR ? Assassin !

Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison, disait l’autre, désespéré-je de vous faire entendre. La politique n’est pas une course hippique dois-je encore une fois rappeler ici.

A chacun son truc, aux uns de vouloir quitter la diabolique dictature UE OTAN WW3 par l’étroite et unique sortie de secours, aussi "aberrante" qu’elle soit aux yeux des puristes esthètes coupeurs de cheveux en quatre, aux autres les sempiternels contes à dormir debout de l’Europe sociale (plans A à Z) impitoyablement tournés en ridicule par un facétieux montage de 4’32’’ sur YouTube sous le titre : "35 ans ( la vidéo date de 2 ans, aujourd’hui 37 ans) de promesses d’Europe sociale", avec de vrais morceaux de l’ami de Dassault dedans. Aux extra terrestres qui me liraient, les personnages qui y figurent ne sont pas des aliénés échappés de l’asile mais d’éminents "responsables"-politiques-degoche français. Oui ça fait peur, très peur même. Au point de vouloir embarquer dans le prochain OVNI en partance pour une lointaine étoile. Le voyage forme la jeunesse.

13/08/2016 08:15 par macno

@ Scalpel...
Je n’avais nulle envie de remettre sur le tapis ce sujet bien clivant, mais c’est vous qui en rajoutez une couche, et vous le faites en insistant lourdement. Vous devriez vous relire :
« Une raison supplémentaire d’adhérer au seul mouvement de libération nationale pro frexit c’est à dire via l’article 50, et de soutenir son candidat en 2017. »
Vous devriez aussi écouter babelouest et ce qu’il dit est fort pertinent :
« l’article 50 est un gros piège : d’ailleurs, malgré le fait que la Grande-Bretagne n’ait jamais participé à l’euro, son Brexit s’annonce difficile s’il faut se plier aux procédures de l’article 50... »
L’article 50, d’après ce que j’ai compris donne officiellement 2 ans (voire plus si pas d’affinité...) à un Pays, en l’occurrence le Royaume Uni, pour faire aboutir toutes les négociations en vue de sortir de l’UE.
Quant au « score électoral » d’un certain parti, il est peut-être obtenu « avec la complaisance des médias de marché », mais il y a une réalité électorale à laquelle il lui est difficile, voire impossible d’échapper : ses 2% n’ont aucune chance d’évoluer...
Mais on peut continuer la sempiternelle balkanisation de la """"Gauche"""" qui arrange si bien les affaires du Système, et ce "certain parti" y participe avec d’autres...

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