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Dans une lettre adressée à ceux qui se sont mobilisés pour la régularisation
de Sandrina et de Gladys, deux des élèves du lycée Jean-Jaurès à
Châtenay-Malabry, Monsieur Zabulon, Sous-préfet d’Antony confirme son
intention de leur accorder un titre de séjour Etudiant. Mais il précise
aussi, et c’est décisif :
"S’agissant de leur avenir, dans l’hypothèse où
elles s’orienteraient vers une formation en alternance où vers toute autre
voie d’insertion professionnelle, je leur donne toute assurance qu’elles
recevront le moment venu un titre de séjour adapté à leur nouvelle situation
ainsi que l’autorise la loi sus-mentionée.
Il leur appartiendra à cet effet de se présenter à la sous-préfecture avant
l’expiration du titre de séjour qu’elles vont recevoir."
C’est un engagement écrit et clair, qui inclut "toute autre voie d’insertion
professionnelles". S et G auront l’autorisation de travailler quand elles en
auront besoin. C’est incontestablement un succès dû d’abord au courage dont
elles ont fait preuve en osant sortir de la clandestinité dans laquelle leur
absence de papiers les plongeait. Mais c’est aussi le succès de tous ceux et
de toutes celles, élèves, parents d’élèves, adultes de l’établissement, élus
municipaux, maires, Conseillers généraux et régionaux, personnalités
connues ou anonymes qui leur ont manifesté leur solidarité en signant la
pétition, en alertant leurs élus et la presse (France Info, TF1, Le
Parisien).
La régularisation de Sandrina et de Gladys est triplement importante à nos
yeux. Pour elles d’abord, qui vont pouvoir poursuivre leurs études et
entamer leurs vies de jeunes adultes dans des conditions normales. Mais
aussi pour les jeunes qui ont pu mesurer que les discours des adultes sur la
solidarité face à l’injustice n’étaient pas que des mots creux. Elle est
enfin la démonstration que l’action collective, menée de façon consciente
et réfléchie, permet de l’emporter, plus que la combine, le chacun pour soi
ou l’incendie de bagnoles. Que toutes celles et tous ceux qui y ont concouru
soient remerciés.
Pourtant, rien n’est fini : nous avons dans l’établissement d’autres élèves
qui éprouvent des difficultés avec leurs papiers, en particulier le cas
d’une jeune congolaise, ayant miraculeusement échappé à la guerre, dont la
mère devrait être régularisée depuis un an (au titre d’étranger malade),
entrainant la régularisation de sa fille. Un garçon, en France depuis l’âge
de 10 ans et quelques mois, bénéficiaire du statut d’étudiant à qui la
préfecture refuse le droit de travailler (il faut 15 ans de présence en
France pour qu’un "étudiant" obtienne le droit au travail), une jeune fille
réfugiée chez ses grands parents en France, un garçon africain venu pour
poursuivre des études techniques (impossibles au pays) et qui demande le
statut d’étudiant...
Nous allons demander une entrevue au sous-préfet pour l’entretenir de ces
cas et, nous appuyant sur la mobilisation en faveur de Gladys et Sandrina,
essayer d’obtenir la leur aussi. Bien entendu, nous vous tiendrons au
courant et, le cas échéant, vous solliciterons à nouveau pour que ces jeunes
aient, eux aussi, droit à une existence normale.
Merci encore... Et bravo à tous/toutes