24 Février 2011 - Les manifestions dans les pays arabes, qui ont déjà fait tomber les régimes de Tunisie et d’Égypte, constituent une étape dans la réalisation du plan stratégique de Etats-Unis connu sous le nom de "Nouveau Proche Orient"., a déclaré hier Samira Rajab, députée de Bahreïn, interviewée par RIA Novosti.
"Les troubles et les révolutions dans les pays arabes dont nous sommes témoins sont la réalisation d’un projet global des États-Unis connu sous le nom de "Nouveau Proche Orient". Sa première phase a été l’Irak, puis le Liban a suivi. Depuis 2011, commence une nouvelle étape, dont la réalisation demandera au moins 10 ans", a dit la parlementaire et journaliste Samira Rajab.
A son avis, les États-Unis prétendent affaiblir les régimes dictatoriaux de la région et introduire des groupes d’opposition dans les gouvernements.
"En Égypte, ils commencent à jouer un jeu impliquant le mouvement des Frères Musulmans. Dans le pays, on s’attend à la confrontation et à la lutte pour le pouvoir. Au Bahreïn, quand les évènements actuels seront terminés, le parti Chiite s’imposera probablement. Les États-Unis projettent d’affaiblir les pays arabes, de créer là une tension constante, afin d’avoir un prétexte, toujours, pour intervenir". soutient Rajab.
Samira elle même est professeur d’Islam Chiite, mais à la différence de ses frères dans la foi, elle critique l’opposition de son pays. Elle affirme que celle-ci est financée par l’une des organisations de défense des Droits de l’Homme contrôlée par les États-Unis.
Les mobilisations de l’opposition chiite, auxquelles ont participé des milliers de personnes, ont continué durant onze jours d’affilée sur la place de la Perle à Manama, la capitale. Le soir, s’y sont joint des dizaines de prisonniers politiques, libérés et graciés par un décret du monarque du Bahreïn.
Les manifestants, Chiites en majorité, ce qui correspond à 75% de la population, exigent de jouir de plus de droits dans un pays gouverné par les Sunnites. Les autorités ont tenté de faire taire les protestations par l’emploi de la force. Six personnes sont mortes et des centaines ont été blessées lors des heurts avec la police. Les troupes sont entrées dans la capitale. La Place de la Perle a été bloqué par des chars blindés.
Plus tard, la dynastie au gouvernement changea de tactique. Le Prince héritier de la Couronne Salman ben Hamad al Jalifa a donné l’ordre aux militaires d’abandonner les quartiers résidentiels de la capitale et s’est mis à entamer le dialogue avec la communauté Chiite. Dimanche dernier, le gouvernement a annoncé le début du dialogue national.
Mais les manifestants de Bahreïn ont promis d’organiser l’escalade des manifestations si le gouvernement ne démissionnait pas ce jeudi. On s’attend à ce qu’ils appellent à déclarer une grève générale, qui pourrait commencer lundi prochain.
Source : www.aporrea.org/internacionales/n175697.html
Note 1. Selon le tableau qui classe le nombre de femmes par parlements nationaux ( http://www.ipu.org/wmn-f/classif.htm), Samira Rajab est LA SEULE FEMME députée au Bahrein ! (Qu’est-ce à dire ?)
Note 2. La stratégie « Sunnites contre Chiites » de Cheney a été confirmée par le Washington Times : http://www.mecanopolis.org/?p=75