Harry Ferguson, un ancien agent du MI6 (les services secrets britanniques), a commencé ce lundi 12 août une grève de la faim d’une semaine en solidarité avec Shaker Aamer, un citoyen britannique prisonnier du camp de Guantanamo Bay depuis plus de onze ans. En grève de la faim depuis 170 jours, la situation physique de ce dernier est considérée comme critique.
L’ancien espion a justifié son geste par la honte qu’il ressent face au comportement des services britanniques qu’il a auparavant servi. Bien qu’ayant participé à combattre le terrorisme, il a déclaré regretter que "l’organisation dont [il] était fier auparavant d’appartenir soutienne aujourd’hui des politiques incluant assassinats, torture et détention sans procès"’, explique-t-il dans The Observer.
Ferguson accuse en outre le MI6 de faire obstruction au retour de Aamer de peur qu’il ne révèle la présence d’officiers des services britanniques lors de séances de torture. Refusant de s’alimenter depuis mars 2013 aux côtés de 60 autres prisonniers, le londonien de 47 ans est détenu sans charges retenues à son encontre et n’a jamais été jugé.
Sa libération a été autorisée par George W. Bush en 2007, et par Barack Obama en 2009. A cette occasion, six agences de services secrets, dont la CIA et le FBI, avaient considéré qu’il ne représentait pas une menace pour les États-Unis ou leurs alliés. Malgré cela, Londres continue de déléguer la responsabilité de la libération définitive de Shaker Aamer aux autorités étasuniennes.
"Les services secrets ont changé, et ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils ont oublié les leçons apprises lors du conflit contre le terrorisme irlandais : la brutalité et l’injustice ne sont pas la solution, et ne font qu’alimenter une nouvelle génération de terroristes", dénonce aujourd’hui Harry Ferguson.