La désindustrialisation de la France, amorcée dès les années 1970 s’est accélérée en France après les accords Mittterrand-Kohl de 1984, socialistes et libéraux main dans la main, et la mise en route de l’Acte unique européen préfigurant le traité de Maastricht et l’Euro.
Il s’agissait pour les grands monopoles capitalistes, hier comme aujourd’hui, de formater plus fermement l’Europe dont ils ont besoin pour écraser les peuples et maximiser leurs profits. Capitaux Français et allemands se partagent alors explicitement les tâches et les profits : industrie mécanique pour l’Allemagne, tourisme et agriculture pour la France dans le cadre d’une Politique Agricole Commune remaniée.
La litanie des secteurs industriels et des populations régionales sacrifiées s’allonge en France : textile, charbonnages, sidérurgie, construction navale... et bientôt tout le secteur machine-outils avec en particulier le puissant secteur Renault liquidé en quelques mois.
Le capital monopoliste ayant déserté pour des secteurs et des pays plus rentables, arrivèrent les fonds de pension spécialisés dans le démantèlement industriel, accaparant de nombreux secteurs de pointe de leur technologie pour partir s’installer ailleurs dès la rapine faite, notamment dans les pays de l’ancienne Europe de l’est.
La sidérurgie, dont aucun pays voulant avoir un avenir industriel ne peut se passer, a été définitivement affaiblie et il est clair que lorsque l’État a bradé ce qu’il en restait à Mittal, c’était avec l’objectif qu’il finisse le boulot d’extermination de la filière. On voit où on en est aujourd’hui avec le gouvernement socialiste qui se couche dès que Parisot hausse la voix...
Parallèlement, c’est la filière auto qui est en cause au nom d’une rentabilité jugée insuffisante par le capital monopoliste : il a été décidé qu’en 2020 plus aucune unité de montage ne devait être présente sur notre sol. Et pour faire le sale boulot, pas besoin de faire appel à des fond de pension : la casse s’organise de l’intérieur avec la nomination de directions de combat chez Renault et Peugeot, l’arrivée de Carlos Ghosn se situant dans ce schéma.
C’est pourquoi les mobilisations chez Renault, Peugeot, Florange et toutes les entreprises menacées doivent être appuyées par la mise en avant, auprès des travailleurs et de la population dans son ensemble, des idées qui ont fait la force du mouvement ouvrier : l’enjeu est national et la lutte doit être nationale.
Le capital qui dirige la vie économique, sociale, politique de notre pays est incapable d’oeuvrer pour l’intérêt collectif : avec ses serviteurs politiques et médiatiques, il oeuvre et manoeuvre pour son strict intérêt de classe, pour ses privilèges et profits immenses ; il n’a aucun état d’âme à rayer des usines d’un trait de plume, à réduire des milliers de travailleurs au chômage, à planifier froidement l’affaiblissement (1) puis la disparition de secteurs entiers, vouant des régions au recul à et à la misère.
Les grands capitalistes sont incapables d’assurer le développement du pays et le bien-être de la population. Le sauvetage de l’industrie et au-delà le développement du pays passe par l’expropriation des capitalistes : c’est aux travailleurs, c’est au peuple de décider souverainement de ce qui est produit, où, dans quelle conditions. Cette revendication ancienne du mouvement ouvrier, reprise par le programme du Conseil National de la Résistance est plus que jamais d’actualité.
Contre les féodalités financières, contre leurs lois favorables aux grands capitalistes, contre leurs institutions, Union européenne en tête, destinées à priver les peuples de leurs droits, c’est aux ouvriers, aux employés, aux techniciens, aux intellectuels, c’est au peuple travailleur qu’il revient d’imposer la souveraineté populaire et le développement dans l’intérêt du plus grand nombre.
(1)Comment expliquer que les stocks de véhicules Renault en attente de retouche sur les parcs soit considérable et que dans le même temps il faille des mois pour obtenir une renault alors que les marques étrangères notamment Volkswagen livrent en quelque jours ?