Les pays musulmans forment une coalition pour combattre le terrorisme, et qualifient l’extrémisme islamique de « maladie ». http://edition.cnn.com/2015/12/14/middleeast/islamic-coalition-isis-saudi-arabia/index.html?eref=edition
En qualifiant l’extrémisme islamique de maladie, l’Arabie saoudite a annoncé la formation d’une coalition de 34 pays à majorité musulmane pour combattre le terrorisme.
« Le monde islamique est préoccupé par cette maladie, et souhaite participer, en tant que groupe de pays, à la lutte contre elle », a déclaré Mohammed bin Salman, vice prince héritier et ministre de la Défense saoudien.
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Le centre d’opérations de la coalition sera basé à Riyad.
En plus de l’Arabie saoudite, la coalition comprend la Jordanie, les Emirats arabes unis, le Pakistan, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, la Turquie, le Tchad, le Togo, la Tunisie, Djibouti, le Sénégal, le Soudan, la Sierra Leone, la Somalie, le Gabon, la Guinée, les Palestiniens, les Comores, le Qatar, la Côte d’Ivoire, le Koweït, le Liban, la Libye, les Maldives, le Mali, la Malaisie, l’Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Yémen.
Cela semble être « l’armée arabe » que les deux amigos, Lindsey Graham et John McCain, ont annoncée :
Défense One : Comment allez-vous convaincre les pays arabes de mettre en place 90 % des forces terrestres dont vous avez besoin, si vous ne parvenez même pas à les convaincre de faire partie de la coalition aérienne ?
Graham : Eh bien, ils ne sont pas…
McCain : Il faut que Bachar al-Assad soit également ciblé, voilà la clé ... Ils craignent Bachar al-Assad, qui est soutenue par les Iraniens, tout autant qu’ils craignent ISIS.
Defense One : Sénateur Graham, si nous leur promettons qu’ils pourront également cibler Assad, ils vont rejoindre la coalition ?
McCain : Nous aimerions également cibler Assad. Assad est, en ce moment même, en train de tuer les gens que nous avons armés, entraînés et équipés.
Graham : Je peux seulement vous dire ce qu’ils nous disent. Je ne plaisante pas. Le principal conseiller du roi d’Arabie saoudite a dit : « Vous pouvez disposer de notre armée. » L’émir du Qatar a dit : « Je vais payer pour la guerre. » Ils veulent faire deux choses : ils veulent arrêter ISIL avant qu’ils ne viennent prendre leurs pays ou déstabiliser leur mode de vie, et ils ne veulent pas que Damas tombe aux mains des Iraniens. Je suis avec eux sur les deux questions.
Il se pourrait bien que Mohammed bin Salman, ainsi que McCain et Graham, aient trop bu de lait de chamelle fermenté. Ni les Saoudiens ni les Qataris ni aucun « membre de la coalition » n’enverront leurs armées combattre en Syrie ou en Irak.
Les réactions de certains « membres » de la toute nouvelle « coalition » saoudienne ne laissent aucun doute à ce sujet.
Le vice prince héritier a lancé une guerre contre le Yémen qui ne lui rapporte rien mais qui luicoûte cher en vies saoudiennes :
Le général Sharaf Ghaleb Luqman, un porte-parole militaire des rebelles Houthi, a déclaré dans un entretien téléphonique, lundi, que 146 « soldats ennemis et mercenaires qui se trouvaient à Bab el-Mandeb, y compris des étrangers, » ont été tués lorsqu’une roquette Houthi a frappé le « commandement des opérations ennemies » dans la province de Taizz.
Les soldats tués comprenaient 23 Saoudiens, neuf Emiratis et 12 officiers marocains, selon les médias Houthi. Il n’y a pas eu de confirmation indépendante du nombre de morts.
Parmi les morts figurait le colonel saoudien, Abdullah Sahyan, selon l’Agence de presse saoudienne officielle.
Des pans de trois provinces saoudiennes sont maintenant occupés par des forces yéménites. Quatre régiments spéciaux du ministère saoudien de l’Intérieur viennent d’être appelés pour nettoyer les zones que l’armée régulière saoudienne, sous le commandement de Mohammed bin Salman, n’arrive plus à tenir.
Une autre source d’embarras pour le clan Salman est la bousculade à La Mecque, lors du hadj, dont l’Arabie soutient qu’elle a causé la mort de 769 personnes, tandis que les agences de presse ont calculé qu’au moins 2 411 personnes avaient été tuées.
Quand les membres de la famille saoudienne élargie vont-ils se débarrasser de ces guignols ? Quelqu’un d’autre en est-il capable ?
Pour compléter cette lecture, voir Intervention saoudienne au Yémen : le terrible retour de flamme dans le Temps d’Algérie
Moon of Alabama
Traduction : Dominique Muselet