Il ne faut pas confondre le trait d’union, ou césure (-), et le tiret (–). Ce dernier peut être obtenu en maintenant la touche ALT enfoncée et en tapant 0150 sur le pavé numérique.
Les tirets servent à encadrer une incise. Lorsqu’il interrompt le cours de la phrase, le tiret peut permettre de longs développements, plus longs et plus libres que ne le permet la parenthèse.
« Je vais te montrer – dit-il en s’adressant à sa maîtresse – le cadeau que j’ai offert hier à ma femme. »
Dans une citation, les guillemets typographiques français (« ») doivent êtres utilisés au lieu des guillemets informatiques étasuniens. On les obtient par alt-0171 et alt-0187 sur P.c. ou alt-7 et alt–Maj–7 sur Macintosh. A noter que l’anglais distingue fort bien quotation marks, pour les citations (« ») de inverted commas, virgules à l’envers (“ ”), lorsqu’il ne s’agit pas de citation. Question brûlante : doit-on mettre le guillemet avant ou après le point final ? Lorsque la phrase entière est une citation, comme dans l’exemple ci-dessus (« Je vais te montrer – dit-il en s’adressant à sa maîtresse etc.), le guillemet suit le point. En revanche, lorsque l’on insère une citation dans une phrase, le point suit le guillemet : L’adjudant explosa : « Je vais vous dire où se trouve la clé du champ de tir ».
Une petite remarque sur « et cetera ». Sa forme abrégée est « etc. ». Jamais « etc... ». Si « etc. » se trouve en fin de phrase, son point et le point final se confondent.
Il y a toujours une espace après un point, une virgule, deux-points, un point-virgule, une parenthèse fermante, un point d’exclamation, un point d’interrogation, un guillemet fermant.
Il y a toujours une espace normal avant une parenthèse ouvrante et un guillemet ouvrant. Il y a toujours une espace avant deux-points, un point-virgule, un point d’exclamation, un point d’interrogation mais cet espace doit être une espace insécable – en typographie, espace est féminin – pour éviter de retrouver ces ponctuations en début de ligne. Il s’obtient par Ctrl+Espace ou Ctrl+Majuscule-Espace sur P.c. et par alt-Espace sur Macintosh. L’anglais n’insère pas d’espace entre le mot qui précède les deux points et les deux points.
Il n’y a jamais d’espace entre une parenthèse ouvrante et le texte qui suit, ni entre ce texte et la parenthèse fermante. Exemple : LGS (Le Grand Soir).
Il y a toujours une espace insécable à l’intérieur des guillemets. Exemple : William « Bill » Clinton.
Pas d’espace avant ou après un trait d’union (qui – par définition – unit !).
Les crochets ([ ]) ne servent pas pour les appels de notes et les notes infrapaginales pour lesquelles on utilise des parenthèses. En principe, l’usage des crochets est réservé à la personne qui commente ou présente un texte dont elle n’est pas l’autrice. (« Il [le Premier ministre que tout le monde déteste] est considéré comme le pire candidat par une partie de la droite. »)
Les crochets servent d’autre part à isoler la notation phonétique des mots (hiatus [jatys]), et à encadrer les références d’un texte officiel. Ils signalent, lorsqu’ils encadrent trois points de suspension [...] une coupure dans le texte ou une partie manquante, indépendantes de la volonté de l’auteur.
Les quantièmes du mois et de l’année s’écrivent en chiffres arabes. Le mois s’écrit en toutes lettres (le 11 mai 1948). Les mois ne portent pas la majuscules (ce qu’ils font en anglais).
Dans le calendrier républicain le quantième du mois s’écrit en chiffres arabes, le mois en lettres, et l’année en chiffres romains (le 3 vendémiaire an II).
Les événements historiques indiqués par la date prennent une majuscule (le 14 Juillet, le premier Mai). Mais le 14 juillet dernier.
Il ne faut pas abréger les noms des mois, sauf par manque de place. Lorsque cette abréviation est utilisée, elle peut prendre deux formes (le 24 sept. 2016 ou le 24.09.16). Dans le second cas, il est conseillé de séparer les chiffres par des points. On n’abrège les millésimes que si cette abréviation est consacrée par l’usage. (La guerre de 39-45, plutôt que la guerre de 1939-45). On conseille d’écrire en toutes lettres les expressions décrivant des époques (Les pattes d’eph des années soixante-dix).
Le signe * sert de masque pour éviter de citer une personne ou un personnage. Le nom propre que l’on désire cacher ou dont on ne désire indiquer que l’initiale est remplacé par trois astérisques : J’ai vu, derrière la maison, la silhouette de M. Viktor D***.
En principe, il faut écrire en italiques les mots, les expressions ou les citations d’une langue étrangère (Les Commons doivent ce prononcer demain ; il m’a chanté God Save the Queen). De très nombreux termes étrangers sont passés dans l’usage français et ne s’écrivent plus en italiques : conquistador, datcha, match, mascarpone, etc.
Les noms propres sont invariables (des Picasso) mais ils prennent le pluriel dans plusieurs cas :
– les noms de familles royales et assimilées, français ou francisés (les Bourbons, Les Capets, etc.) ; mais les Romanov, les Kennedy (non francisés).
– les noms propres employés à la place d’un nom commun ; (Ce sont des Harpagons = des avares.)
– les noms propres qui désignent des œuvres d’art (des Cupidons).
– les noms géographiques qui prennent la marque du pluriel (Les Flandres).
– les noms désignant plusieurs pays, fleuves, etc. de même nom ; (Les Guyanes, Les Amériques etc.).
– les noms employés à la place d’un nom commun (De modernes Babylones). En dehors de ces cas particuliers tous les autres noms propres sont invariables : titres d’œuvres ou de journaux, marques déposées, noms de famille non francisés (les Trump).
Pour référencer un livre, les règles sont strictes. On doit écrire, sous peine de confusions multiples, Vivas, Maxime : Paris Brune (roman), Éditions Le Temps des Cerises, Paris, 1997, 226 p., (ISBN 2841090892 et 9782841090891) (prix Roger Vailland 1997). Sauf pour des publications scientifiques, la mention “roman” est facultative, ainsi que l’ISBN, le nombre de pages, le prix et la ou les récompenses attribuées à l’ouvrage. Le titre de l’ouvrage est obligatoirement en italiques. Certaines normes préconisent d’écrire le nom de l’auteur en majuscules.
Un article doit être référencé ainsi : Adrien Gombaud , « L’autre ferme de George Orwell », Vanity Fair n°4, octobre 2013, page 64. Le titre de l’article est entre guillemets. Vanity Fair (en italiques) est la revue.
Les sigles constituent des abréviations particulières car ils sont traités comme des mots. Il existe deux types de sigles, selon que l’on donne aux lettres leur nom : une H.L.M., ou selon qu’on leur donne leur valeur normale : l’ONU.
En principe, lorsque les lettres gardent leur nom, on devrait écrire les sigles avec des majuscules et faire suivre chaque lettre d’un point (H.L.M., S.O.S., U.R.S.S.).
Lorsqu’il s’agit d’acronymes, on supprime d’ordinaire les points. Si le sigle équivaut à un nom propre on ne garde souvent la capitale qu’à la première lettre (l’Otan). Si le sigle équivaut à un nom commun, il est parfois traité comme tel : minuscules et marque du pluriel (des ovnis, des scuds). La tendance est quand même à écrire une HLM, la SNCF – l’entreprise en voie de privatisation se nomme elle-même SNCF – et donc de traiter tous les sigles comme des acronymes.
Le mot “ dieu ” est un nom commun et il s’écrit avec une minuscule quand il s’applique à une divinité païenne ou qu’il est utilisé en dehors de l’invocation (Les dieux du stade). Lorsqu’il désigne le Dieu unique dans le monothéisme, il prend une majuscule. Les noms singuliers des divinités et des dieux prennent une majuscule lorsqu’ils désignent la divinité elle-même ou sa représentation directe : Apollon ; Jéhovah ; Le Bon Dieu ; Vishnou, etc.
Le mot “ saint ” s’écrit avec une minuscule :
1. quand il désigne le personnage lui-même : un grand saint, saint Nicolas ;
2. quand il est employé en tant qu’adjectif : la sainte Bible, le Vendredi saint ;
3. quand il fait partie de noms communs composés : du saint-Félicien, un saint-Emilion.
Le mot saint s’écrit avec une majuscule :
1. lorsqu’il constitue avec le nom qui le suit un nom propre composé attribué à la personne, à la fête, au monument, au lieu : l’église Saint-Louis, la Saint-Glinglin.
2. dans certaines expressions historiques ou religieuses : le Saint-Siège, le Saint-Esprit, le Saint-Empire romain germanique. On écrit le saint-père, sainte Teresa de Calcutta mais la Sainte Vierge. Pour les protestants, Marie est Mère de Dieu.
Les noms des doctrines et des écoles de pensée s’écrivent avec une minuscule.
Religion : l’animisme, le bouddhisme, le catholicisme, les musulmans, etc.
Philosophie : le cartésianisme, le matérialisme, le positivisme, etc.
Politique : le communisme, le fascisme, le gaullisme, etc.
Littérature : le réalisme, le naturalisme, le symbolisme, les surréalistes, etc.
Art : le cubisme, l’expressionnisme, le classicisme, les dadaïstes, etc.
Toutefois, certains groupes s’écrivent avec une majuscule car ils correspondent à des noms propres : la Pléiade, l’Encyclopédie. De même pour les partis politiques dans leur intitulé complet : Le Parti communiste français, Les Républicains).
Lorsqu’on cite un journal, l’article porte une majuscule s’il fait partie du titre (Le Monde). Mais si le titre est traduit, pas de majuscule à l’article qui n’est pas écrit en italiques (le Times, la Frankfuter Algemeine Zeitung, la Pravda).
Pour ce qui est du référencement des sites internet, même s’il s’agit de journaux ou de publications, l’usage n’est pas (pour l’instant ?) aux italiques. On écrit Marianne mais Marianne.fr. Donc Le Grand Soir et non Le Grand Soir.
Les titres d’œuvre constituant une phrase ou une expression (Autant en emporte le vent, À la recherche du temps perdu, Au revoir là-haut) ne prennent une majuscule qu’à leur premier substantif (à chaque substantif outre-Manche ou outre-Atlantique : Nineteen Eighty-Four, For Whom the Bell Tolls, The Taming of the Shrew).
Les titres qui contiennent des termes en opposition ou juxtaposition (La Belle et la Bête, Le Rouge et le Noir) s’écrivent avec une majuscule à chaque terme. Dans les autres formes de titres, on écrit en majuscule l’article initial, le premier substantif et les adjectifs qui le précèdent (La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge) – en anglais Sleeping Beauty, Red Riding Hood).
On écrit traditionnellement en style normal (pas en italiques) et article en minuscule : les noms des codes (le Code civil, le Code Napoléon), les noms des livres sacrés (la Bible – et non La Bible, le Coran).
Les noms des organismes et institutions d’État à caractère unique sont des noms propres. Le premier nom du libellé s’écrit en majuscule, ainsi que l’adjectif, s’il précède : les Archives nationales ; le Conseil des ministres ; l’Institut Pasteur ; le Quai d’Orsay ; etc.
Si les organismes n’ont pas un caractère unique ils s’écrivent avec une minuscule : les archives municipales ; la mairie de Lyon.
Les noms des fonctions, charges, titres civils, administratifs ou religieux s’écrivent normalement sans majuscule : le cardinal ; l’empereur ; le ministre (mais le Premier ministre, le président de la République ; le roi ; etc.
Lorsque, dans un texte particulier, le titre prend la place du nom du personnage qui le portait et sert à désigner, sans ambiguïté, le personnage historique, on peut alors l’écrire avec une majuscule : l’Empereur = Napoléon Ier.
Certains titres qui ne s’appliquent qu’à un seul individu sont assimilables à des noms propres et s’écrivent habituellement avec une majuscule : le Führer, le Duce, le Caudillo.
Le surnom qui s’est imposé au nom s’écrit avec une ou des majuscules :
le Roi-Soleil,
la Côte d’Azur, la Ville Eternelle.
Attention à Monsieur, Madame, Mademoiselle et à la contamination étasunienne : Monsieur = M.
Messieurs = MM.
Madame = Mme.
Mesdames = Mmes.
Mademoiselle = Mlle.
Mesdemoiselles = Mlles. Pas de “ Mr ”. Ils ne peuvent s’abréger que devant le nom, le prénom ou le titre des personnes : M. le préfet des Hautes-Alpes. MM. les conseillers. M. Duchmol).
Ils s’écrivent en entier et sans majuscule :
1. Lorsqu’ils sont employés seuls (Je ne connais pas ce monsieur).
2. Lorsqu’on s’adresse directement à la personne. (À vous, chère madame).
Ils s’écrivent en entier avec une majuscule :
1. Lorsqu’ils constituent un titre honorifique historique (Madame mère).
2. lorsqu’ils constituent le premier mot d’une œuvre (Madame Bovary, “ Mademoiselle from Armentières ”).
A vos plumes !
LGS