Communiqué des résidents du foyer Sonacotra du Vert Galant à Saint-Ouen-l’Aumône et leurs soutiens.
Le 4 avril 2003
Nous condamnons et nouq nous indignons des méthodes employées pour une opération de contrôle d’occupation des chambres au foyer Sonacotra.
Pour un contrôle de locataire dans un foyer, était-il justifié de déployer autant de forces ? Avons-nous affaire à des repris de justice, au grand banditisme ? Non, ce ne sont que de simples salariés !
En effet, ce jeudi 3 avril2003, à 5 h du matin les forces de l’ordre cernaient le foyer Sonacotra du Vert Galant.
Nous sommes indignés que les résidents se soient faits réveiller, leur porte ayant été ouverte pour contrôler leur identité.
Il est inacceptable que sous se prétexte :
– des résidents se soient vus interdire de se rendre au travail en attente du contrôle d’occupation de leur chambre (1er contrôle)
– que des résidents voulant sortir après ce premier contrôle pour aller travailler se soient vus exiger la production de leur carte de séjour pour circuler.
– qu’ils leur ait été impossible d’accéder aux douches, de prendre leur déjeuner, de circuler tout simplement et librement dans leur lieu de résidence.
– qu’un certain nombre d’entre eux soient interpellés.
Nous condamnons l’attitude des agents de la Sonacotra. Les résidents ne retrouvant plus des objets personnels qui ont été jetés dans une benne venue pour l’occasion, comme par exemple, des fiches de paie, de l’argent, des vélos… que des douches soient cassées et inutilisables que des matelas et ustensiles de cuisine soient jetés.
La Sonacotra avait-elle peur de terroristes, pour avoir fait jeter des objets personnels, sortir des matelas des chambres ?
Ces façons d’agir et de déploiement de force sont inqualifiables et inhumains. Le respect de la dignité humaine et de l’Homme sur notre terre d’asile, où est-il ? Il ne s’agit pas de délinquants mais simplement de chefs de famille, de salariés se reposant chez eux !
Ce sont des méthodes d’un autre siècle que rien ne peut justifier et que nous condamnons fermement !
Ces façons de procéder ne sont pas de nature à créer un climat serein. En effet, les problèmes de logement ne datent pas d’aujourd’hui. Comment se fait-il que sur Saint-Ouen-l’Aumône, les demandes de logement des familles et des résidents du foyer n’aboutissent pas ? Pourtant les dossiers sont faits en Mairie et déposés en Préfecture.
Durant l’intervention musclée, les provocations au gaz lacrymogène des vigiles et l’intervention de la police pendant la présence de Monsieur le Vice Consul du Mali, la situation n’a pas tourné au drame et il n’y a pas eu de trouble de l’ordre public, grâce au calme, à la sérénité des résidents et à la présence de Monsieur Sissoko, Vice Consul du Mali et des soutiens aux résidents.
Les forces de l’ordre et les vigiles étant partis, le foyer a retrouvé tout son calme habituel.