La nouvelle législation (depuis 2004) sur les signes d’appartenane religieuse est inutile et hypocrite.
D’abord les interdictions officielles, ne font que renforcer, par réaction, les comportements particularistes, identitaires, prosélytes et communautaristes qui éloignent de la citoyenneté : c’est le réflexe du « martyr » qui veut témoigner de son droit légitime à croire en sa croyance.
Ensuite, les signes d’appartenance religieuse ne mettent aucunement en danger la laïcité. Au contraire, au cours de l’histoire, ils ont plutôt mis en danger ceux qui les portaient. Du moins quand il s’agissait des signes d’une religion différente de celle dont se servait le pouvoir en place pour asseoir son autorité.
C’est le pouvoir lui-même qui menace la laïcité de bien des façons, même quand il prétend la défendre, car depuis toujours c’est lui qui se sert de la religion et qui l’encourage, en pratiquant au besoin des jeux de bascule entre les différentes religions, en entretenant hors de propos la respectabilité des cérémonies religieuses, et en s’y donnant en spectacle : il s’assure ainsi du soutien des fidèles, tout en se moquant copieusement de la foi (mieux vaut un bon homard).
Déjà au Ve siècle avant JC (ouais, ouais, je suis une vieille schnocke prof de Grec et vieille militante communiste sui generis) l’oncle de Platon, Critias, expliquait que la religion avait été inventée par des hommes malins pour dominer les autres.
Constantin, ce n’est pas la conversion au christianisme, c’est la consolidation de l’Empire.
L’Église, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir (notamment d’éducation et de contrainte morale)
L’Inquisition, ce n’est pas la religion, c‘est le pouvoir (à nu, dans son aspect ordinaire de violation des consciences, de juridiction trafiquée et de torture)
La St Barthélémy, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir (à nu, dans son aspect sanglant).
La révocation de l’Édit de Nantes, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir.
Les Jésuites, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir.
Le Crif, le dîner du Crif, Israël, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir.
Les Mollahs, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir.
Daesh, ce n’est pas la religion, c’est l’avidité de pouvoir (et de pétrole, eux aussi).
Les Évangélistes, ce n’est pas la religion, c’est le pouvoir. Faire élire Trump et Bolsonaro, quelle victoire !
Le Dalaï-Lama, ce n’est pas la religion, c’est la nostalgie du pouvoir...
Etc.
Il faudrait tout de même se souvenir de l’histoire !
Rallumer les guerres de religion, au XXIe siècle, c’est plus que la grande régression, c’est le chaos général ! Il s’agit pour le pouvoir de manipuler les fanatismes religieux de façon à maquiller en conflits dits « de civilisations » les guerres et les violences infligées à l’humanité par le régime capitaliste d’exploitation de l’homme par l’homme, par le pouvoir d’un petit nombre qui prend toutes les richesses pour lui et qui se croit tout permis, y compris de détruire les autres peuples.
Ce qui menace la France d’aujourd’hui, ce ne sont pas les signes d’appartenance religieuse, c’est la signification aggressive que donne le pouvoir à certains d’entre eux pour déguiser sa politique. C’est la domination idéologique des clans Macron-Le Pen, si on la laisse faire.
Ce sont les Guerres de l’OTAN, parce qu’elles entretiennent le terrorisme.
Et n’est-ce pas un président chanoine du Latran, Sarkhollande ou son petit frère, qui déclarait que la parole du curé vaut mieux que celle de l’instituteur ?
Ce qui menace la France, ce n’est pas l’Islam, c‘est la dévastation programmée dont elle est quotidiennement l’objet, services publics, éducation, santé, emploi, culture, richesses industrielles et énergétiques bradées, environnement saccagé, promotion des lois d’exception et des violences policières, négation de la souveraineté populaire, soumission à l’UE.
Je trouve que ceux qui s’en laissent mettre plein la vue par les signes d’appartenance religieuse, sont de bien faibles défenseurs de la laïcité.
C’est pourquoi je vote des deux mains pour le projet de loi de Théophraste.
Ni dieu ni maître, à bas la calotte et vive la Sociale !