Quand l’OTAN s’est invité dans le conflit libyen, il a dit au monde entier que sa mission était de protéger les "civils" suite aux soi-disant menaces de génocide du colonel Kadhafi.
Alors pourquoi l’OTAN ne trouve-t-il rien à redire aux attaques ciblées contre les Libyens noirs et les travailleurs émigrés noirs par ces mêmes "rebelles" ? L’OTAN soutient-il le nettoyage ethnique des noirs de Libye ?
La plus grande partie de la Libye est désormais sous contrôle des insurgés armés de Benghazi, et l’image de la nouvelle Libye qui émerge est glaçante. C’est une image empreinte de fanatisme et de racisme. Ironiquement, ces supposés musulmans se comportent en tous points comme la minorité religieuse fanatique.
Il est clair depuis longtemps que la Libye contrôlée par les insurgés sera très probablement un état strictement religieux -avec une version détournée de la loi de la Sharia. Et en dépit de toutes les allégations de "viols de masse" formulées contre Kadhafi, c’est maintenant que les femmes doivent se faire du souci pour leur liberté sous la règle que vont instaurer ces charlatans réactionnaires.
Maintenant la question est : est-il possible que le reste de l’Afrique noire ait des relations cordiales avec ces "rebelles" maintenant que leurs crimes de fanatiques sont dévoilés ? Au début du conflit libyen, le colonel Kadhafi a été accusé d’avoir engagé des mercenaires noirs venus d’Afrique sub-saharienne. Il devient de plus en plus clair que cette allégation n’était pas seulement un mensonge ordinaire mais un mensonge raciste.
Malheureusement, jusqu’à récemment, ce mensonge était relayé et amplifié par tous les médias dominants. Dimanche dernier, même le New York Times a finalement publié un article admettant que c’était une fable méprisable. L’article disait que "de nombreux rebelles retournaient leur colère contre les immigrants d’Afrique sub-saharienne et en emprisonnaient des centaines en les accusant d’avoir été des "mercenaires" du colonel Mouammar Kadhafi sans aucune preuve sauf celle de la couleur de leur peau."
L’article ajoutait que "les militants des Droits de l’Homme disent que la persécution actuelle des noirs par les rebelles a été précédée d’une autre campagne de persécutions assortie de lynchages quand les rebelles ont pris le contrôle de la ville de Benghazi à l’est du pays."
L’emprisonnement des Libyens et Africains noirs révèle "un racisme et un sentiment anti-africain profondément ancré dans la société libyenne" selon Peter Bouckaert, un militant des Droits de l’Homme qui a visité les prisons libyennes où sont enfermés ces Africains. "Pour nous il était tout à fait clair que la plupart des détenus n’étaient pas des soldats et n’avaient jamais tenu un fusil de leur vie." a-t-il dit.
Mais toujours pas un mot sur le sujet de la part du gouvernement des USA.
Malheureusement, la plus grande partie de la presse établie a passé sous silence les crimes commis contre les Libyens et Africains noirs par les brutes de Benghazi. Cependant le Wall Street Journal du 11 juin 2011 a souligné certains des crimes perpétrés par ces "rebelles".
Leur article parle de la ville de Tawergha au sud du pays qui était peuplée principalement de Libyens noirs qui ont été attaqués par des forces rebelles amies de la riche classe des marchands de Misrata. Pour justifier leurs attaques sur les habitants de Tawergha, ils les ont accusé d’être des loyalistes pro-Kadhafi qui avaient commis des meurtres de masse et violé des femmes libyennes.
En fait il semblerait que les Libyens noirs soient qualifiés de mercenaires et menacés de mort ou d’expulsion du pays où il sont nés seulement à cause de la couleur de leur peau. Il faut noter que les "rebelles" utilisaient ces mêmes mensonges contre les nombreux travailleurs émigrés qui venaient en Libye sous le gouvernement de Kadhafi.
L’article du Journal soulignait que "les rebelles voudraient que des mesures drastiques soient prises pour interdire aux habitants de Tawergha de travailler, de vivre et d’envoyer leurs enfants à l’école à Misrata." De plus ces soi-disant libérateurs de la Libye ont une brigade dont le slogan est : "La brigade de purge des esclaves à la peau noire."
En plus d’avoir des liens avec Al-Qaeda —lisez le rapport Sinjar— et d’avoir tué dieu sait combien de soldats américains en Irak et en Afghanistan nous avons la preuve que les rebelles sont racistes.
Les rebelles soutenus par l’OTAN ont-ils le projet de faire de la Libye un état d’apartheid ? Si c’est le cas, alors il ne faut pas être surpris que les leaders occidentaux aident les racistes de Benghazi à prendre le contrôle de la Libye.
Sans nul doute, une des raisons pour lesquelles l’Occident, comme les fanatiques de Benghazi voulaient se débarrasser du Colonel Kadhai était son engagement pour des relations positives et prospères avec les peuples d’Afrique. Les "insurgés" pleins de préjugés n’ont sûrement pas les mêmes projets si l’on en juge par leur slogan concernant "la purge des esclaves à la peau noire." Et cela convient tour à fait aux leaders européens.
La vérité est que ceux qui veulent la stabilité future de l’Afrique pour les Africains noirs représentent un danger pour le statu quo occidental. Un tel scénario signifierait que l’Afrique redeviendrait une nation du premier monde au lieu d’appartenir au tiers-monde. Et les Européens ne pourraient plus s’enrichir en pillant les ressources naturelles du continent le plus riche de la planète, tout en appauvrissant les Africains.
Est-il concevable que les leaders européens ne sachent pas que ces "rebelles" sont des menteurs et des lyncheurs de Libyens noirs et de travailleurs émigrés africains ? Pourquoi les médias dominants à la solde du pouvoir ne parlent-ils pas des attaques contre les Africains ?
Où sont donc tous ces journalistes modèles comme ceux de CNN, CBS et le reste ? Croient-ils que la vérité puisse toujours être dissimulée ? Est-ce que la réalité est trop différente de la belle histoire que la France, l’Angleterre et les USA nous ont concoctée ? Que ressent le premier président noir des USA en voyant qu’il a soutenu la version arabe du Ku Klux Klan ?
Le meurtre des Libyens noirs par les fanatiques soutenus par l’OTAN remet terriblement en cause l’establishment politique occidental. Loin d’apporter la liberté à la Libye, l’OTAN et l’Occident ont contribué à réintroduire la menace du racisme en Afrique. L’Union Africaine devrait se montrer ferme et condamner ceux qui assassinent les Africains —ainsi que les occidentaux qui les ont aidés à prendre le pouvoir en Libye.
"Speaking Truth To Empower."
Pour consulter l’original : http://www.blackstarnews.com/news/135/ARTICLE/7617/2011-09-09.html
Traduction : Dominique Muselet