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Pourquoi la bourgeoisie adore-t-elle le “communiste” Fabien Roussel ?

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle, a une hype incroyable dans les dîners mondains. En quelques jours, il a reçu les hommages d’Alain Finkielkraut (éditocrate prolophobe), Christophe Castaner (éborgneur de gilets jaunes), Jean-Michel Blanquer (ministre de l’instruction patriotique), David Le Bars (syndicat des commissaires de police), Laurent Alexandre (éditocrate eugéniste décomplexé), Jean Quatremer (éditocrate eurobéat), Michel Onfray (éditocrate anarcho-réac) et même Gérald Darmanin (ministre du sexisme et de la répression des masses). Mais aussi Raphaël Enthoven, Bernard Guetta. Bref, les représentants idéologiques et politiques de la classe bourgeoise adorent… un communiste ?! Mais que s’est-il donc passé pour que le grand parti des travailleurs, celui qui fit trembler la classe dominante française pendant des décennies, ait engendré en 2022 un candidat qui reçoit tous ses honneurs ?

1 – Un programme politique “communiste” qui n’effraie plus le bourgeois

Longtemps, le Parti Communiste a incarné les intérêts de la classe laborieuse face à ceux de la bourgeoisie. Mais ça, c’était avant.

Sur le papier, le programme du Parti Communiste n’est pas révolutionnaire mais il porte sérieusement atteinte à la grande marche néolibérale. En effet, il contient une hausse du SMIC, le retour à la retraite à 60 ans, plusieurs grandes nationalisations. De quoi donner de sévères coups à la fuite en avant actuelle, ce qui devrait refroidir les ardeurs de ceux qui célèbrent son candidat à la télévision. Pourquoi n’ont-ils pas plus peur de ce terrifiant programme ?

Sans doute parce que Fabien Roussel tient un tout autre discours lors de ses passages médiatiques et qu’il n’a de cesse de rassurer les possédants sur ses intentions. Ainsi, en août dernier, il se défendait de vouloir « chasser les grandes fortunes » en les taxant trop. « Ils sont très intelligents, disait-il au sujet des grandes fortunes, ils ont créé, inventé, et ne pourront refuser un pacte pour la jeunesse, de participation à l’amélioration du système éducatif et d’augmentation des salaires ». On se demande bien ce que nos riches possédants, majoritairement héritiers, ont « créé » et « inventé » pour mériter de tels égards, mais Roussel ne le sait sans doute pas non plus : il se contente de répéter le discours dominant, à rebours de ce qu’on pourrait attendre d’un représentant des travailleurs.

Il faut dire qu’il a intérêt à rester poli puisque le « pacte » avec les possédants est au cœur des discours de Roussel, qui compte faire la même chose que Taubira ou Jadot sur la question des bas salaires : « ouvrir des négociations sur le sujet avec les salariés et le patronat, branche par branche » annonçait-il en octobre dernier. La négociation branche par branche, une méthode que ne désapprouve pas le MEDEF, vu les bons résultats qu’elle présente jusqu’à présent pour le patronat. En effet, le rapport de force est tellement défavorable aux syndicats et aux représentants des travailleurs en général que la négociation, dans la France de 2022, s’apparente le plus souvent à un monologue patronal.

Pourquoi le candidat du Parti Communiste feint-il d’ignorer cette réalité ? Comment peut-il croire que son « pacte » a une chance d’aboutir dans le contexte actuel ? Parce que, comme nombre de politiques de gauche, Roussel n’a pas la moindre notion de lutte des classes. Il suffit de voir le vocabulaire qu’il utilise pour décrire le monde social : d’un côté les « classes populaires » (qui aiment la bonne barbaque, on y reviendra), de l’autre « la finance ». La question de l’exploitation, pourtant à la racine du combat communiste, est relativement absente chez lui au profit d’une théorisation mollassonne des antagonismes sociaux.

2 – De l’anti-écologisme faussement populo au diapason de Fleury-Michon

Mais qu’importe la lutte des classes, puisque l’obsession principale de Fabien Roussel c’est la bonne viande. Depuis janvier, le candidat du PCF est plus remonté que le patron d’un Hippopotamus : tout heureux d’une polémique médiatique l’opposant à l’écologiste Sandrine Rousseau au sujet de la nécessité de donner accès aux « classes populaires » à de la « bonne viande », il en a fait son sujet de prédilection. Dans un meeting récent, il précise ses intentions : ce qu’il veut, c’est offrir de la « bonne vieille viande bien de chez nous » au bas peuple. Merci mon seigneur, vous êtes bien bon.

Au-delà de la blague, la focalisation politique sur la question de la viande est un tournant stratégique opéré par Roussel et son équipe pour exister médiatiquement. L’objectif est de s’en prendre aux végétariens, aux écologistes et autres personnes qui pensent (à juste titre) que l’élevage est l’une des principales causes de pollution dans le monde et un problème majeur de santé publique, pour les ridiculiser et surtout les accuser de s’en prendre aux braves gens qui aiment la viande. Bref, l’écologie, ce serait un truc de bobo déconnecté. En cela, Roussel n’innove en rien. Il ne fait que reprendre une bonne vieille rhétorique, parfaitement au diapason de la propagande orchestrée depuis plusieurs années par les lobbys de la viande industrielle.

Avec Roussel, on assiste à une propagande anti-écologiste classique, traditionnellement l’apanage de la droite et des industriels de la viande, du sucre et de la malbouffe : « mais on va manger quoi ?! du tofu et du soja ? » disait-il en meeting. On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien manger.

Ce serait drôle si une telle sortie n’était pas carrément criminelle, à l’heure où le sucre et la viande rendent malade et tuent des milliers de personnes par an, au profit des actionnaires de ces secteurs très lucratifs. En France, nous surconsommons dramatiquement du sucre et de la charcuterie, selon Santé Publique France. Pas seulement par amour pour nos bonnes vieilles traditions, mais bien parce que le lobbying des industriels est très puissant et que nos habitudes alimentaires ont été transformées par une action concertée de ces entreprises, avec la bienveillance des gouvernements successifs. La dernière enquête en date, menée par Greenpeace, fait froid dans le dos puisque même les écoles publiques accueillent les groupes de pression de la viande.

Et pour contrer les tentatives de limitation de ces produits, rien de mieux que de défendre le terroir, les traditions, l’amour de la bonne chair et d’opposer la quantité à la qualité. Cet article de Mr Mondialisation explique bien comment l’industrie de la viande utilise désormais la rhétorique du « manger moins, manger mieux » pour promouvoir ses activités. Une créativité marketing liée à la baisse continue de la consommation de viande, chez les cadres comme chez les ouvriers. Roussel semble être en mission pro bono pour ces industriels puisqu’il emprunte exactement les mêmes codes qu’eux.

Il apporte quant à lui la caution « classes populaires » à cette défense de produits dangereux et d’industrie polluante. Aaaah, ces « classes populaires », qu’est-ce qu’on ne se permet pas de dire en leur nom, hein ? Plus elles disparaissent de la scène politique, plus les politiques se permettent de les instrumentaliser pour faire passer leurs obsessions. Des mesures sécuritaires à l’islamophobie, en passant par la viande donc, notre classe politique adore utiliser l’avis du peuple – sans le consulter, faut pas déconner – pour légitimer son programme.

Il est vrai qu’en France, les plus pauvres mangent davantage de viande et de produits sucrés que les plus riches. Pas parce qu’ils aiment ça culturellement, mais parce que l’addition de sucre est une technique bien connue des industriels pour combler le manque de goût de leurs produits. La viande, quant à elle, ne nous a pas tant été imposée par les traditions que par les cantines scolaires et les industriels qui matraquent l’idée qu’à chaque repas, elle est source de bonne alimentation, comme le montre Greenpeace dans son dernier rapport. A l’origine, le matraquage sur la nécessité de consommer de la viande fait partie du contrôle social de la classe ouvrière par la bourgeoisie au XIXe siècle, comme le montre le sociologue Arnaud Frauenfelder. L’injonction à finir sa viande et aimer ça pèse davantage sur les hommes que sur les femmes, et ce, dès l’enfance. Que faire de cette réalité sociale ? La défendre comme un trait culturel de la classe laborieuse, alors même que notre alimentation nous a été largement imposée d’en haut et limitée par notre portefeuille ? Il ne viendrait à l’idée à aucun politique de défendre le faible recours à des soins et une mauvaise santé comme un trait culturel des « classes populaires », alors même qu’elles y sont davantage exposées. Alors pourquoi le faire pour la consommation de sucre et de viande ?

En empêchant toute régulation politique de la consommation alimentaire, associée donc à du mépris social et de l’atteinte à la joie de vivre (celle des actionnaires de l’agro-alimentaire, en réalité) Roussel et ses semblables renforcent sa dimension de classe : si ce n’est pas réglé collectivement, alors c’est à chaque individu de faire les bons choix. Et devinez qui gagne à ce jeu-là ? Les bourgeois.

3 – Derrière le candidat communiste, un éditocrate pro-capitaliste

Roussel est journaliste, fils de journaliste, mais n’a de cesse de défendre ses origines “populaires” en insistant dès qu’il le peut sur son appartenance à la “France périphérique”. S’il plaît tant aux bourgeois, c’est qu’en dépit de son extraction, il apporte la même pseudo-caution « classes populaires » aux questions dites « sécuritaires », où son positionnement est au diapason de toute la classe dominante. Ainsi, il s’est rendu, comme Eric Zemmour ou Yannick Jadot, au rassemblement des syndicats de policiers à Paris, en mai 2021, où avait été notamment attaquée l’institution judiciaire accusée de laxisme. En juin, il affirmait que les réfugiés déboutés du droit d’asile avaient vocation à repartir chez eux, à rebours des positions habituelles de son parti sur le sujet. A la pointe du combat idéologique (non), Roussel n’hésite pas à parler d’assistanat, donnant une caution communiste à ce terme que les idéologues bourgeois ont mis des décennies à construire pour culpabiliser les bénéficiaires des assurances collectives. Ambroise Croizat, créateur communiste de la Sécurité sociale, doit se retourner dans sa tombe. Bref, Fabien Roussel est parfaitement aligné sur la pensée dominante en matière d’immigration, de sécurité et même de social et l’on comprend mieux pourquoi il plaît tant aux bourgeois.

Oui mais quid des 500 000 postes de fonctionnaires qu’il veut créer ? Ça devrait refroidir les ardeurs des éditocrates de CNews en sa faveur non ? Mettre en PLS le MEDEF ? Eh bien non. D’abord parce que la classe bourgeoise sait que Fabien Roussel ne va pas gagner. Petit candidat sans grand potentiel, il n’est plus à la tête d’un parti susceptible de gouverner la France. Son programme n’a donc pas d’importance, contrairement à celui de Jean-Luc Mélenchon qui est mieux positionné, et mérite donc que les bourgeois s’y attardent (la détestation que ce dernier suscite chez eux aurait-il quelque chose à voir avec leur amour subi pour son rival “communiste” ? Nous n’oserions pas...). Ensuite parce que ce qui compte d’abord, c’est ce que ce candidat produit médiatiquement. Et il produit deux choses :

C’est quelqu’un qui est labellisé « de gauche » qui dit des trucs de droite, et ça, les bourgeois adorent, parce que ça montrerait que les trucs de droite sont tellement vrais que même les gens « de gauche » le pensent. Régulièrement France Info ou le JDD nous gratifient d’un article sur “ces gens de gauche” qui veulent en fait voter Macron, c’est dire comme vraiment il faut voter Macron. Donc si Roussel, qui est super de gauche, dit que les écolos veulent nous priver de frites, c’est que c’est vrai.

C’est quelqu’un qui se prétend « défenseur des classes populaires », et que lorsqu’il défend la viande et les flics, ça crée davantage de surprise que lorsque c’est Gérald Darmanin qui s’en charge (en février 2021, Darmanin dénonçait ainsi « l’idéologie scandaleuse » qui guiderait la constitution de menus végétariens dans les cantines scolaires : Gérald et Fabien main dans la main pour sauver Fleury Michon).

4 – Sauver la petite entreprise PCF et donner des jobs aux copains : Roussel, un petit patron comme les autres

Mais alors, pourquoi fait-il tout ça ? Ne faut-il pas être porté par des idéaux pour sacrifier comme ça sa vie, sa tranquillité, à se lancer ainsi dans une campagne électorale qui vous fera affronter en direct Léa Salamé, Nathalie Saint-Cricq ou Cyril Hanouna ? C’est épuisant rien que d’en parler, alors pourquoi Fabien Roussel se donnerait-il tout ce mal, si c’est pour être simplement un énième idéologue de la bourgeoisie, même pas payé en plus ?

Eh bien c’est qu’il a un business à faire tourner, ce que n’importe quel bourgeois peut comprendre. Le Parti Communiste est une grosse entreprise endettée, qui a besoin de sa candidature et de la façon dont il pourra monnayer son soutien pour pouvoir continuer à rémunérer sa classe dirigeante. Si Roussel fait un score pas trop dégueulasse, il pourra réclamer des circonscriptions à la France Insoumise, et continuer de filer la becquée à ses députés et milliers d’élus locaux, ou bien en s’alliant avec le PS, selon les circonstances. Ouch, bah alors Frustration, ça va pas de cracher sur les camarades ?

Je crois qu’on n’est plus camarades depuis un certain temps, ami “communiste”. Petit retour en arrière, pour celles et ceux qui accorderaient encore le bénéfice du doute au PCF, parce que quand même ces petits papis qui vendent l’Huma au marché le dimanche sont quand même bien sympathiques.

En 1920, le Parti Communiste est créé, issu d’une scission avec la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière), futur Parti socialiste et futur repère de pisse-froid sociaux-traîtres dont on ne parlera pas dans cet article (pour une fois). En 1936, le PC participe au Front populaire, moment très badass de notre histoire sociale où un combo grève et occupation d’usine + majorité parlementaire permettent de très grands progrès sociaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Parti Communiste compte des milliers et des milliers de résistants et, à la Libération, met en œuvre le communisme de façon effective via la Sécurité sociale. Entre ça et les nationalisations, les bourgeois qui ont majoritairement collaboré sont en PLS. Génial ! En 1946, l’Assemblée Nationale contient la plus forte proportion de son histoire de députés ouvriers et employés (seulement 22% mais bon, actuellement c’est 3%) grâce au PCF. Car à l’époque, le parti est ouvriériste : on fait monter des ouvriers, on se méfie des bourgeois et des intellos.

Ensuite, c’est moins reluisant, car le parti est quand même l’allié inconditionnel de l’Union Soviétique et soutient sans vergogne les exactions de ses troupes pour réprimer le peuple en Hongrie. La suite, c’est le sociologue Julian Mischi qui le raconte le mieux dans son livre Le communisme désarmé (2014) : à partir des années 1970, le parti s’embourgeoise. Doucement au début, puis férocement à partir des années 1990. Le parti d’ouvriers des années 1920 devient un parti d’élus : ce sont eux qui sont la principale préoccupation de ses dirigeants. Et la principale préoccupation de 95% des élus c’est quoi ? Etre réélu. Et pour ça, tout est bon dans le cochon (hum de la bonne viande Fabien !). Il suffit de regarder le parcours tortueux d’un élu comme Ian Brossat, figure médiatique du PCF, tantôt fan de Jean-Luc Mélenchon (quand il tente d’être élu député), tantôt fan du PS (quand il faut gouverner avec lui à la mairie de Paris). Parfois, l’appétit de mandat et de poste est tellement fort que certains passent carrément à l’ennemi de classe. C’est le cas de Robert Hue, ex-candidat du PCF aux présidentielles, devenu carrément macroniste.

Cette obsession de la tambouille, dont Fabien Roussel est un pur produit, explique que le PCF ne soit plus du tout à la pointe de la lutte des classes. Le vocabulaire de son candidat, son renoncement à tout combat culturel (on peut dire que quand tu te mets à dire « assistanat » tu as tout lâché) explique sa situation actuelle. Pour autant, les communistes restent très attachés à leurs symboles, entre la couleur rouge, le poing levé, le journal L’Humanité fondé par Jean Jaurès... Hélas, ce n’est pas tant grâce à la force des convictions que par le poids des habitudes que les communistes restent défenseurs de leur folklore. Comme Roussel lui-même, en France on est communiste de père en fils. Ce qui passe pour un idéal de société n’est devenu, en réalité, qu’une tradition familiale. Certains ont la chasse, d’autres ont l’amour de la flicaille, d’autres le communisme... et parfois les trois à la fois, comme Fabien.

En attendant, la bourgeoisie dort sur ses deux oreilles, pensant qu’il en faudrait plus, des communistes comme celui-là.

Nicolas Framont

 https://www.frustrationmagazine.fr/roussel/
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COMMENTAIRES  

29/09/2023 19:53 par John

Ce gars ne m’inspire pas confiance, et c’est peu de le dire.
Il travaille parfaitement pour empêcher la gauche d’arriver au pouvoir.
C’est une réussite !
Communiste de pacotille.

29/09/2023 22:25 par Le roseau pensant

Inutile de lire ce long article alors que le titre résume le concept : Fabien Roussel sent le pâté.

Et le pâté contient toujours plus ou moins de cochon, or le musulman ne mange pas de porc, donc Fabien Roussel est raciste, par suite il est la réincarnation de Jacques Doriot, voilà, c’est dit !

Macron peut dormir tranquille, avec une opposition comme celle-là, il n’a même pas besoin d’alliés.

29/09/2023 22:46 par robess73

Excellent article qui souligne l état de décrépitude dans lequel a sombré le PCF .avec de l humour en plus .petit bémol Nicolas devrait ; maintenant que les archives soviétiques sont accessibles se pencher sur les historiens qui ont bossé sur la hongrie.ce n est pas si blanc noir que ça ...

29/09/2023 23:16 par Micmac

Je vous trouve bien sévère. Après tout, Roussel est un mec de droite comme un autre.

Plus sérieusement, le PCF n’a absolument rien compris et raté tous les virages depuis 20 ans. Au tournant des années 2000, quand l’électorat découvrait majoritairement l’arnaque libéral, ces oncs se sont accrochés au PS en phase de libéralisation avancée pour gagner quelques élus en passant des "alliances". Pire ! Dans le même temps où l’opinion dans son ensemble devenait septique à l’égard de l’UE, le PCF devenait européiste pour complaire à son allié socialpute... pardon, socialiste, c’est mon clavier. Alors qu’auparavant, sur cette question, le PCF avait été plus que méfiant. A contretemps en permanence, les bougres.

Résultat : ben, ils ont coulé avec leur "allié" PS. Pour quelques élus de plus à court terme, le PCF est devenu un syndicat d’élus essayant de grimper sur un navire qui coule.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, ils en veulent beaucoup à la FI : forcément, la FI à la place que les communistes auraient pu occuper s’ils avaient été moins stupides. Ceci explique cela. Le néoPCF voit la FI comme un coucou qui occupe son nid. Ben ouais les gars, fallait être moins stupide, c’est le jeu ma pauvre Lucette.

Et ils en sont réduit à courir après un électorat populaire qu’ils croient constitués de gros débiles racistes et poujadistes, la branche socialp... euh, socialiste sciée (par les mecs assis dessus du mauvais côté)... Pitoyable déchéance.

Forcément, les néocomunistes plaisent à droite. Le sabordage d’un parti de gauche enchante la bourgeoisie. Si Mélenchon avait été aussi nul, il recevrait tous les honneurs.

On ne peut pas tout avoir, et on ne peut pas plaire à tout le monde. Il fallait choisir votre camp, camarades.

30/09/2023 06:13 par cunégonde godot

M. Roussel ne fait pas plus le jeu de la bourgeoisie que n’importe quel autre leader en papier mâché de la classe politique de toute obédience. Plutôt moins, à mon avis.
M. Roussel, maastrichtchien bon teint, joue grosso modo le même jeu que les autres, obéissant aux mêmes règles totalitaires européo-mondialistes. En plus malin, avec un meilleur sens politique que les autres figures "degauche", assez pitoyables...

30/09/2023 08:45 par Choubidou

Fectivement, avec 2,3% aux dernières élections, ça doit être ça qu’on appelle avoir un « meilleur sens politique »...

Le grand penseur Patrick Sébastien le dit très bien en quelques mots : « J’ai des sympathies pour Fabien Roussel et Jordan Bardella ».

30/09/2023 09:39 par J.J.

On pourrait parler de communisme en peau de lapin, comme on parlait jadis de socialisme dans la même fourrure (ce n’est même pas de la peau de lapin, je pense à autre chose...). Mais la préservation du bien être animal étant de mode, il vaut mieux parler de communisme en fourrure synthétique, plus politiquement correct.
On pourrait aussi évoquer le délit d’usurpation de marque, de titre, ou d’identité.

30/09/2023 10:47 par françois gerard

ce texte est un pensum pro gauchiste. Roussel n’est pas de droite, mais il essaye de renverser la situation crée par le suivisme du PCF envers la dérive bobo écolo qui exaspère une grande partie des classes " populaires " , mais aussi le suivisme envers le versant pro atlantiste et pro social libéral du PS . De plus, ce texte est parfois méprisant envers les communistes, comme s’ils étaient de simples abrutis, alors que c’est encore au PC que se trouvent les gens les plus lucides sur la situation actuelle. J’ai beaucoup de griefs envers sa position sur l’Europe, et d’autres sujets, mais je me refuse à avoir un ton aussi prétentieux à détenir la vérité. Ca sent un peu le trotskysme tout ça.

30/09/2023 17:54 par CN46400

Merci pour ce super article, bien qu’un peu long, qui liste consciencieusement les raisons faisant de moi, ex-mélenchonien de pacotille, un supporter convaincu de Roussel. Sur la viande, je trouve les arguments de Grenpeace presque aussi convaincants que sur le nucléaire.
Je remercie cet auteur obscur de m’avoir transformé, mi qui ait passé mes vingt premières années dans une ferme de 6ha cultivables, avec les avantages de la traction animale, mais sans le confort de WC ou salle de bain, en électeur bourgeois, évadé de Neuilly, rallié au "communiste" Roussel.
Je regrette pourtant la Méluche, prolétaire s’il en est, qui m’avait fait douter de l’atome quand, sur FI(France-inter), à 8heure du matin, il avait annoncé que 45 éoliennes pouvaient remplacer un réacteur atomique, ce qui équivalait donc à 177 réacteurs pour les 8000 ventilateurs français du moment.
Par contre j’ai bien aimé Roussel quand il expliquait l’autre jour, sur la même antenne, que les migrants, au delà de la couleur de peau ou de la religion, viennent pour vivre en travaillant et produire, avec de bons salaires, des richesses utiles à notre société. C’est sans doutes pour cela que les gérants de sociétés, la bourgeoisie quoi, soutiennent Roussel, comme ils soutenaient Doriot en quarante....

30/09/2023 18:53 par Choubidou

CN46400,

Réduire le programme de la FI au nucléaire pour justifier de choisir Roussel comme sauveur de la gauche, c’est comme choisir de marcher pieds nus parce que le style des seules godasses dispos nous déplaît.

Généralement, vos interventions sur le nucléaire sont intéressantes, mais je ne pense pas que la vision de Mélenchon sur le sujet soit un critère suffisant. Il ne faut pas oublier que l’union avec les écologistes demande des raccourcis utopistes et pragmatiques. Derrière les effets d’annonces, la réalité incitera à des ajustements.

01/10/2023 00:16 par Pagnoux

Tant d’amour pour fabien Roussel s’en est touchant .

01/10/2023 08:16 par CN46400

" l’union avec les écologistes demande des raccourcis utopistes et pragmatiques." d’où l’abandon de Superphénix, d’Astrid, de la maintenance programmée pendant le covid, des 50% de Hollande, du marché européen de l’énergie, de la fermeture de Fessenheim, du démantèlement de EdF... etc etc, pour finir par entendre en 2023 : "Le nucléaire, va falloir faire avec.." (Mélenchon cet été) ! La candidature de Roussel a, au moins, servi à çà....
Et bientôt : "les augmentations de salaires va falloir faire avec" : encore du réchauffé bourgeois de Roussel..

03/10/2023 10:38 par Geb.

"Les augmentations de salaire va falloir faire avec".

Et tout le monde est d’accord.

Surtout les capitalos en pleine débâcle inflationniste et les gogos qui se font enfler en croyant gagner plus.

Parce que ceux de mon âge se souviennent qu’il y a pas si longtemps, en 70/80, il y avait des augmentations de salaire trois fois par an et à deux chiffres au alentour de 10/12%...

Mais une inflation galopante elle aussi à deux chiffres, (Plus de 17%), toute l’année...

Y avait qu’à demander en faisant semblant de faire grève.

C’est l’époque où on nous a rebattu les oreilles en nous expliquant que la Guerre des Classes c’était ringard et que le Capital et le Travail avaient décidé de cohabiter pacifiquement pour leur plus grand profit mutuel.

Et pas que dans le Parti, dans la CGT aussi.

Parce qu’on n’a pas attendu Roussel ou Martinez pour partir en couilles. Ca remonte à bien avant et ils ont d’illustres prédécesseurs.

Quand j’expliquais au Syndicat que l’Association Capital/Travail c’était la définition même mussolinienne, énoncée par "Mussolini himself", pour l’Essence du Fascisme on me traitait de "stalinien".

Je pense que c’est à ce moment là que je le suis redevenu, "Stalinien" (- :

Ca m’a obligé à réfléchir !

Et c’est aussi alors, que la France bourgeoise a commencé à se voter des gouvernements néo-fascistes rebaptisés "de gauche" parce qu’ils acceptaient des "communistes" dedans sans les emprisonner ni les torturer à condition qu’ils ferment leurs grandes gueules et acceptent d’être payés pour ça...

Le tout avec la bénédiction des Partis "révolutionnaires" financés par les subventions d’état au nom de la "démocratie", et d’une "presse de gauche et de droite" subventionnée avec l’argent des impôts des travailleurs pour mieux les niquer.

Sous les applaudissements des masses abêties et déculturées qui croyaient voir des saucissons pousser sur les arbres à pain.

Ben maintenant on récolte.

Et c’est pas des sandwichs au saucisson.

03/10/2023 16:27 par tchoo

Bon Roussel, on voit bien pour qui il roule (il est capable de déclarer que JML lui a fait les poches, pauvre petite chose, comme si l’électorat lui appartenait)
Ceux qui le suivent, ne doivent pas être traité d’abrutis, mais ils pensent différemment, un peu à coté. Va comprendre pourquoi
Juste une petite précision au sujet de la viande
Si nous en consommons trop, encore faut-il savoir laquelle (volailles, ovins, caprins bovins) et d’où elle vient, et donc juste une remarque, si il nous faut diminuer la consommation il nous faut aussi probablement rediriger notre conso sur des produits de chez, parce l’élevage en France est indispensable à l’agriculture (bio entre autres et surtout) à la biodiversité, et au bilan carbonne.
Donc, si chacun veut être audible lorsqu’il parle de déconsommation de viande, auprès des agriculteurs et des ruraux attachés à leur secteur, autant vaut-il mieux le préciser.

03/10/2023 20:31 par Enjolras

Roussel achève le PCF sans doute, mais je trouve très drôle la défense des écolos bobos bouffeurs de graines. La bourgeoisie dort tranquille avec Roussel l’européiste, oui probablement. Mais Nicolas Framont et les siens croient vraiment qu’ils effraient la bourgeoisie, eux ? Ils la servent plus encore qu’un Roussel et ils peuvent toujours prétendre représenter la classe ouvrière, ils sont bien les seuls à le croire.

04/10/2023 10:14 par CN46400

Pourquoi Roussel doit être exécuté ?
 Parce que, comme tous les schtimis, Thorez, Marchais et sans doute Doriot, il aime les frittes avec les steaks, alors que ça n’est pas inscrit parmi les 650 propositions du programme de la Nupes .......

04/10/2023 11:41 par Bernard Gensane

Thorez était chti. La famille de Marchais était originaire de la Mayenne, celle de Doriot de l’Oise.
Voir ici l’étymologie du mot chti : https://fr.wiktionary.org/wiki/chti#:~:text=Étymologie,%27est%20toi%20%3F%20

04/10/2023 14:42 par CN46400

@Gensane
Comme quoi les frites et le steak concernent moultes régions françaises.....et pas que les membres de la Nupes....

07/10/2023 12:53 par Gilles

La critique est juste dans certains domaines : Eurobéat Roussel, ce qui l’empêche d’exposer son programme non crédible de ce fait, passe son temps à taper sur LFI (moyen le plus sûr de faire gagner les plus libéraux) , s’affiche ostensiblement auprès de personnalités les plus réactionnaires et répressives, etc.
De là à dire que les pauvres mangent plus de viandes que les riches qui n’avaleraient que des légumes, c’est honteux et typiques des bobos... L’auteur, habité par ce courant vert bobo, n’a certainement jamais mangé la même pitence que ceux il se prétend défenseur. .. Reprenant autant de poncifs que Roussel, que l’ouverture des archives soviétiques sur la Hongrie permettent de rétablir les faits mais savamment ignorés, l’article perd de sa crédibilité.
Bref, seule une communiste véritable critique est à même de décrire la forfaiture Rousselienne...

07/10/2023 21:36 par CAZA

Pourquoi la bourgeoisie adore-t-elle le ( On le dit) “communiste” Fabien Roussel ?

Ce serait pas pour cela non ?
La Marseilleise :
<< Fabien Roussel condamne une « attaque inacceptable du Hamas »
Le secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel a réagi par communiqué et sur les réseaux sociaux à l’attaque du Hamas envers Israel. « Elles sont inacceptables et injustifiables » a-t-il notamment déclaré. >>
Mais d’où sort un con muniste pareil ? Et ses électeurs sont ils encore communistes ou cons tout court .

Bon JL affronte la propagande impérialiste courageusement . Faut l’encourager .

Le peuple palestinien est un grand peuple et ils ne sont pas prêt d’oublier
https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/la-nakba-70-ans-apres-ce-que-les-jeunes-palestiniens-esperent-pour-lavenir

08/10/2023 07:45 par CN46400

@Gilles
"passe son temps à taper sur LFI"
Ah bon des exemples seraient les bienvenus, à moins que tout ce qui ne colle pas avec LFI devrait être considéré comme anti-LFI.....

08/10/2023 13:00 par CAZA

Petits arrangements entre fascistes :
Zemmour , LePen, Roussel et les autres seront finalement invités au prochain dîner de crif ;
https://www.challenges.fr/monde/moyen-orient/hidalgo-ciotti-le-pen-la-classe-politique-francaise-condamne-le-hamas_869948
Tiens c’est étonnant Valls ne s’est pas encore répandu .

Bienvenue en France pays des fascistes collabos des sionistes
JL , lui va t il perdre son immunité parlementaire ?
https://www.lejdd.fr/politique/attaque-du-hamas-apres-les-propos-polemiques-de-lfi-un-maire-exige-la-levee-de-leur-immunite-parlementaire-138762

08/10/2023 17:21 par le vrai juan

et bien sûr on y arrive avec cette phrase anti soviétique : Ensuite, c’est moins reluisant, car le parti est quand même l’allié inconditionnel de l’Union Soviétique et soutient sans vergogne les exactions de ses troupes pour réprimer le peuple en Hongrie , il manque le terme absolu le Stalinisme !
combien de fois il faudra expliquer que les USA était déjà présent comme ce fût le cas plus tard à Prague afin d’organiser des soulèvements de la population contre le gouvernement , comme ce fût le cas en RDA , à maintes reprises à Cuba comme ce fût le cas le 11 juillet de 2021 , la propagande de l’occident ne se réalise pas avec du vinaigre , mais à coup de millions de dollars
qui ? a fait éclaté la Yougoslavie au lendemain de la chute de l’URSS
au Vietnam des enfants continuent de naître avec des malformations car la terre étant toujours polluée par l’agent orange de Monsanto , es que tout ça est reluisant ? pour terminé qui a arrosé les terres de défoliant ce sont les soviétiques ?
F Roussel n’apprécie pas du tout la période de l’URSS , il ne faut même pas lui en parler , à tel point que V Poutine lui rappelle cette période c’est dire ...
vous citez Julian Mischi j’aurais préféré nettement madame Annie Lacroix Riz dans ce domaine on arrive à des analyses de l’histoire du communisme à un autre niveau

16/10/2023 20:54 par alain harrison

Avant d’appeler au cessez-le-feu et d’exprimer sa compassion envers les populations affectées, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a lui affirmé que « toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même ».

« toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même »

Krishnamurti : le processus conditionnant de la pensée.
Grof : Psychologie Transpersonnelle : l’Épilogue.
Leboyer : voir le regard de l’autre.

Noius avons encore le choix (?) renouer avec notre humanité ou continuer sur le chemin du statu quo.

La Constituante Citoyenne et le Parti Citoyen, par le peuple pour le peuple.

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