Peuple de France soulève-toi !
Les travailleurs et militants du KKE et du PAME ont lancé un véritable appel à l’insurrection populaire sur le continent européen.
Insurrection quel mot désuet, il nous faut remonter loin dans l ’histoire de notre mouvement ouvrier national pour retrouver ce terme si générateur de désordre, de spontanéité, de colère qui ne se retient plus.
Spontanéité mais que de vrai en ce terme dès lors que depuis des décennies les communistes creusent le sillon, dès lors que depuis des dizaines d’années, ils alertent, informent, organisent et s’organisent face à une Europe du capital, celle du Traité Constitutionnel, celle de Maastricht, de Barcelone, du Traité de Rome, dès lors que le mouvement communiste, les partis communistes et ouvriers à l’échelle de toutes les nations agissent et construisent en fonction de leur acte de naissance : mettre un terme à l’exploitation de l’homme par l’homme.
Soulevez-vous nous renvoie sur cette étrange renoncement, ce coup terrible marqué par la bourgeoisie qui est parvenue tant bien que mal, à masquer l’arrivée inéluctable de la fin de cette société capitaliste qui désormais ne génère ni progrès économique, ni avancée humaine et même plus technologique, la chasse au profit, au sur-profit, aux placements spéculatifs immédiats a ravagé, ravage la planète et les hommes, mais pour combien de temps encore !
Renoncement face à un ennemi de classe omniprésent, détenteur de vérités martelées, d’un camp socialiste éliminé, détenteur de tous les pouvoirs sur le savoir, le droit de savoir, propriétaire de l’air, de l’eau, des océans, du soleil de son coucher à son levant.
Renoncement devant celui qui ose, qui fait croire, entretient l’illusion qu’il est le remède et le poison sans autre chemin possible que la déperdition de l’humanité, car cela il tient à nous l’imprimer dans nos chairs, il n’y pas de futur avec ou sans nous.
Renoncement devant nos impuissances, savamment entretenues par des dirigeants qui n’ y croient pas ou plus, ou parfois encore un peu mais si peu, ils se contentent de biscottes de vie dirait Francesca Solleville.
Ils ne sont plus des nôtres, pour certains la séparation est accomplie, pour d’autres ils ne savent même plus qui ou quoi et à quoi servir, en brisant leur conscience de classe ils ont détruit leur raison même d’exister en public et en privé, masses informes encore visibles dans un brouillard effrayant de par son opacité qui referme tout espoir de retrouver le soleil si rouge et éclatant de vie.
Renoncement de ceux là qui a entraîné celui des meilleurs, des militants affutés comme des rasoirs prêts à étriper le bourgeois, ceux là qui ont la haine au coeur, la rage au ventre et la mémoire des combats, de tous les combats toujours victorieux car se battre est déjà la victoire.
Soulèvements populaires, Spartacus et Spartakistes, Peuple de Paris et ses canons de Montmartre en 1871, soulèvement populaire que la prise du Palais d’Hiver, soulèvements populaires que les brigades Internationales, les maquis, les Franc Tireurs et les Partisans, soulèvements populaires les mineurs du Nord en 41, Toulouse, Paris en 44, soulèvement populaire et 36, ses usines occupées, soulèvement populaire les mineurs en 47, soulèvement populaire les barbudos à la Havane en 59, soulèvement populaire en 68 en toutes périodes où l’affrontement de classe s’est exacerbé quand le capitalisme triomphant laisse peu à peu place à un système parvenu à sa fin légitimement historique.
Soulèvement populaire que les jeunes des quartiers populaires, ces « racailles », sans rien pour les guider que la peur d’un avenir qui n’en a pas et qui font comme ils peuvent devant la désertion de ceux qui savent pourtant comment faire.
Soulevez-vous nous demandent en toute simplicité , ce monde du travail grec, et pourquoi et en quoi n’en serions-nous pas capables ?!
Le Peuple de France aurait-il perdu la mémoire, celle de ses batailles, du prix payé, pourtant sifflotez un bout de l’Internationale dans la rue, le bus et les gens s’étonnent ou sourient ou font la tronche c’est selon mais ils entendent, mais d’où leur vient cette connaissance si ce n’est de la transmission de leur propre histoire par d’autres, les leurs.
Soulevez-vous, la question ne se pose même plus, Insurrection ou le néant et quand j’entends une retraitée me dire je vous plains et que je lui ouvre les yeux sur sa propre retraite sans garantie, je vois l’effroi et le doute puis la colère.
Soulevons-nous sans attendre, il demeure dans notre pays des dizaines de milliers de communistes attachés au combat de classe, lucides sur les enjeux, les possibles et même les utopies, ils sont émoussés mais ils sont trempés comme l’acier et ne demandent que peu pour remonter à l’assaut du ciel.
Soulevons-nous non par cette spontanéité des masses mais parce qu’il est temps de moissonner, tant de sang des nôtres a arrosé les sillons, il était de cette pureté révolutionnaire dont nous sommes les descendants.
Insurrection car nous n’osons envisager les conséquences de cette crise du capital puisque nous savons qu’au bout et au mieux nous retournerons à avant, avant que l’homme ne se serve des ses mains pour bâtir son monde. Nous n’avons guère le choix, la Patrie ou la mort, le socialisme ou le néant, rire ou pleurer mais enfin vivre comme le veut la raison même.
Nous en sommes sans oser en avoir conscience à l’ultime moment de vérité, ou le combat révolutionnaire l’emporte ou c’est la barbarie.
Se lever c’est tout ce qu’il nous reste, qu’on l’accepte ou non.
Camarade