Concernant l’entretien avec Dominique Rousseau :
– il y a crise de la démocratie représentative car l’oligarchie politique est seulement au service de la ploutocratie. Cette démocratie n’est que « leurre, imposture, mensonge, iniquité, mal de splendeur vêtu[e] » (Hugo, ’Ponto’). La plupart des nouveaux textes législatifs sont au service du patient détricotage des avancées sociales passées.
– La situation n’est pas encore pré-révolutionnaire : il n’y a pas de crises des subsistances, les médias sont majoritairement aux ordres, la société du divertissement officie à plein, il manque des chefs de file, des « tribuns du peuple ». Il y a une forte résignation, apathie.
– La « démocratie continue » nécessite des super-citoyens. Il le dit : « on ne naît pas citoyen ». J’ai tendance à dire qu’on naît consommateur. Le conditionnement débute devant les écrans de toute taille et se trouve même au sein de l’éducation nationale avec l’immixtion des transnationales. C’est donc pas gagné : la consommation reste l’opium du peuple.
Il faut vivre à propos, interroger ses choix afin de restreindre le rôle néfaste du consommateur, car la démocratie finit où le capitalisme commence !