RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

On tue en Palestine, on censure à Paris 8 !

A la fac de Paris 8, le président, Pascal Binczak, a purement et simplement fermé l’université pour empêcher la tenue d’un colloque sur Israël. Selon Monsieur le Président,« la pluralité des opinions n’était pas garantie par le contenu du colloque ». mais de qui se moque-t-on ?

Un colloque d’universitaires intitulé « Israël, un Etat d’apartheid ? » organisé par le collectif Palestine Paris 8 devait se tenir les lundi 27 et mardi 28 février à l’université de Paris 8. Après avoir été validé initialement et avoir reçu de la part de l’université une subvention de 2.500 euros, le président de Paris 8 Pascal Binczak s’est soudainement rétracté et a décidé de censurer ce colloque en l’interdisant. Malgré l’interdiction, le collectif Palestine Paris 8, soutenu par la plupart des organisations syndicales et politiques de la fac, comptait tout de même tenir le colloque à Paris 8 afin de ne pas céder à la censure. Plus de 300 personnes s’étaient déjà inscrites au colloque et une pétition de soutien contre la mesure de censure avait déjà recueilli plus de 500 signatures, dépassant largement les murs de Paris 8.

Le scandale a connu un nouveau rebondissement lorsque Binczak a pris la décision de fermer administrativement l’université (20000 étudiants, 1700 enseignants, 600 Biatoss) afin d’assurer l’interdiction totale de la tenue du colloque à Paris 8. C’est une première dans l’histoire de Paris 8, l’ancienne fac soixante-huitarde de Vincennes… Même dans d’autres universités, on a pu voir des présidents recourir à la fermeture administrative mais uniquement durant les mouvements étudiants (CPE en 2006 ou encore LRU en 2007 et 2009), jamais dans une situation où il n’y a pas de mouvements, et encore moins pour censurer un débat.

Lundi matin nous étions une cinquantaine d’étudiants, personnels Biatoss et enseignants, à accueillir à l’entrée de l’université les étudiants qui trouvaient portes closes, pour leur expliquer ce qu’il se passait. Nous avons confectionné une banderole sur laquelle on pouvait lire « Université fermée pour cause de censure » et des tags « On tue à Gaza, on censure à Paris 8 » émaillaient le parvis devant l’entrée de la fac. Finalement le colloque a tout de même pu se tenir, avec succès, non pas à l’université comme prévu, mais à la Bourse du travail de Saint-Denis.

Interrogé par France 3 lundi matin, Binczak justifie sa censure en expliquant que « le principe de neutralité du service public et la pluralité des opinions n’étaient pas garantis par le contenu du colloque ». Quelle hypocrisie ! Que devient la neutralité de Binczak lorsqu’il applique les dispositions de la LRU qui lui octroient les quasi-pleins pouvoirs à l’université, qui accentuent la pression au travail sur les Biatoss, et qui façonnent encore plus le contenu des cours selon les désirs du ministère et du patronat ? Par ailleurs, que signifient « neutralité » et « pluralité des opinions » dans le cadre d’une situation d’oppression ? Depuis quand faut-il avoir l’avis des bourreaux pour pouvoir en parler ? Devrait-on inviter des néo-nazis ou des nostalgiques de l’époque coloniale française pour avoir le droit d’organiser des débats à la fac sur la Shoah ou la guerre d’Algérie ? Non ! C’est une fausse question de principe du « service public » qu’invoque Binzack. Il est clair que derrière cette affaire se cachent les pressions sionistes en défense de l’Etat colonial et raciste d’Israël dont la France est complice et auxquelles le Président de Paris 8 s’est librement soumis.

Et ce n’est pas la première fois que des débats sur l’Etat d’Israël et la Palestine sont censurés en France. Déjà l’année dernière la directrice de l’ENS Monique Canto-Sperber avait interdit la tenue d’un colloque avec Stephane Hessel qui portait sur la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), ainsi que la « Israeli Apartheid Week » organisée par le collectif Palestine ENS. L’épisode de Paris 8 marque une nouvelle étape dans la censure des débats sur la question palestinienne dans les universités en France.

A bas la censure pro-sioniste !

Pour la liberté d’expression au sujet de la Palestine et du caractère colonial et oppresseur de l’Etat d’Israël !

Nicolas Rossel

Source : CCR du NPA

28/02/12

URL de cet article 15984
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Le Printemps des Sayanim
Jacob COHEN
Interview de l’auteur. Pourquoi ce titre ? J’ai voulu que le terme « sayanim » apparaisse d’emblée et interpelle le lecteur. On se pose la question, et la définition se trouve juste dans les premières lignes de la 4e. La problématique est installée, sans faux-fuyants, et sans réserve. Idéalement, j’aimerais que ce terme entre dans le vocabulaire courant, dans les analyses, et dans les commentaires. Voulez-vous nous la rappeler ? Les sayanim - informateurs en hébreu - sont des juifs de la diaspora (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il semblerait que la nature de l’ultime révolution à laquelle nous avons à faire face est précisément celle-ci : nous sommes en train de développer toute une série de techniques qui permettront aux oligarchies aux commandes - qui ont toujours existé et qui probablement existeront toujours - d’amener les gens à aimer leur servitude.

Aldous Huxley

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.