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Oeil pour oeil, dent dans l’oeil !

Photo : Steve Chong http://www.stevechong.com/

Il y a des sujets, qui en l’absence de consistance sont quand même servis et resservis dans la grande cantine des médias. Plutôt que de se réjouir de la mort d’un homme " aussi vil et malintentionné soit-il - déplorons le manque de professionnalisme d’un corps de métiers qui a pour vocation de base d’informer les gens et non pas de les mettre dans le flou avec des photos montages ou les miettes qu’un « imprésario de gouvernement » leur sert.

A défaut de nous informer, la mort de Ben Laden nous révèle simplement que l’information est devenue un business où les plus réactifs s’assurent une certaine pérennité. Malheureusement, la qualité et la réactivité sont deux notions difficiles à unir.

Soyons clairs, cette tribune n’a pas pour vocation d’émettre des soupçons quant à la mort - antidaté ou non - du terroriste le plus célèbre du monde.

Dans presque tous les éditoriaux, nous avons pu lire que l’humanité s’en porterait mieux. C’est un constat qui est difficile à assimiler quand on sait que Ben Laden a été froidement abattu… ou devrions-nous dire exécuté, car il n’était pas armé.

Ce qui est sûr c’est qu’il aurait été plus bénéfique pour l’humanité de le traduire en justice que de l’offrir en amuse-bouche aux poissons de l’Océan Indien. Précisons aussi que la mort de Ben Laden n’est pas qu’un soulagement pour les familles des victimes des attentats du 11 septembre, mais aussi pour celles qui ont été bombardées par l’armée américaine alors qu’elles ne savaient même pas situer Manhattan sur une carte des États-Unis.

Savez-vous quelle est la différence entre le terrorisme et l’impérialisme ?

La taille de la barbe ! Simpliste et réducteur, mais vrai et terrifiant, car les héros d’aujourd’hui ne sont que les barbares d’autrefois. En témoigne les Caligula, Alexandre le Grand, ou Gengis Kahn.

Au XVIe siècle, le christianisme a purifié par la mort quelques centaines de millions d’âmes lors de la découverte du « Nouveau Monde ».

Au XXe siècle, le nazisme et le communisme en ont fait presque autant.

Au XXIe siècle (et même si nous en sommes qu’à son début) les terroristes islamistes en auront fait près de 3500 en ne comptabilisant que ceux qui ont eu lieu en occident (New York, Londres et Madrid).

Barack Obama et son « Yes we can » ont été démocratiquement portés comme représentant du peuple américain. Dans son lot de promesses électorales figurait la fermeture de Guantanamo, la mise en place d’une vraie enquête sur les attentats du 11 septembre 2001 et menée par des organismes indépendants, ainsi que le retrait des troupes d’Afghanistan… on repassera !

En fin de compte, la peur et l’ignorance sont les outils par excellence pour gouverner, car la peur créée à la fois l’unité pour se rassurer et l’ignorance est la mère de la manipulation.

Ne perdons pas de vu qu’à notre époque, le danger permanent est une notion universelle qui concerne plus souvent les riverains de Kaboul et de Bagdad, que les Franciliens et les New-Yorkais.

La seule différence à nos yeux d’occidentaux est la peur que peut provoquer le « Allah U Akbar » d’un père portant les restes de son enfant de 5 ans qui dormait paisiblement alors que le « god bless america » ou le « Justice has been done » d’un chef d’État peu provoqué un sentiment de puissance, de fierté, de patriotisme et même un prix Nobel de la paix.

Prenons aussi en compte que la mort de Ben Laden sera plus un soulagement pour les peuples arabes, que pour nous, occidentaux, quand on sait que quasiment tous les attentats menés par Al-Qaïda ont eu lieu en Afrique du nord, ou au proche et moyen orient.

Si l’Histoire ne retient pour la plupart du temps que le sang, l’humanité, elle, a tout à gagner à retenir de ses erreurs. C’est pour cela que la démocratie va de pair avec la notion de justice.

Peu importe que l’homme à juger soit qualifiable de terroriste, de chien ou de barbare. C’est grâce à ces valeurs que l’homme est Homme.

Après tout, même Nuremberg a eu droit à son procès… alors Abbottabad !

Jilan Menzer,
Co-rédacteur du site
http://www.lephilanthrope-info.fr

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« Cremada » de Maïté Pinero
Bernard Revel
Prix Odette Coste des Vendanges littéraires 2017 Maïté Pinero est née à Ille-sur-Têt. Journaliste, elle a été correspondante de presse en Amérique Latine dans les années quatre-vingts. Elle a couvert la révolution sandiniste au Nicaragua, les guérillas au Salvador et en Colombie, la chute des dictatures chiliennes et haïtiennes. Elle a écrit plusieurs romans et recueils de nouvelles dont « Le trouble des eaux » (Julliard, 1995). Les huit nouvelles de « Cremada », rééditées par Philippe (…)
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Sous une dictature, il y a une chose pour laquelle nous avons plus de chance que vous en Occident. Nous ne croyons à rien de ce que nous lisons dans la presse, à rien de ce que nous voyons à la télévision, parce que nous savons que c’est de la propagande et des mensonges. Contrairement aux Occidentaux, nous avons appris à voir au-delà de la propagande et à lire entre les lignes et, contrairement à vous, nous savons que la vérité est toujours subversive.

Zdener Urbanek

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