@Georges
Merci de votre commentaire.
À vrai dire, je ne crois pas que la solution passe par les urnes, en tout cas, pas dans un système aussi délétère que celui que nous avons actuellement. J’ai pourtant fait partie de ceux qui chantaient l’Internationale debout sur la table en regardant les meetings de Mélenchon en 2012. Mais en s’éloignant d’un front vraiment de gauche, il ne m’intéresse plus. Et les alliances fumeuses qu’il a tricotées, ainsi que son attachement à l’Europe ne me disent rien qui vaille.
Il est vrai que certains pays ont réussi à mettre des gouvernement progressistes (ou à peu près progressistes) par le biais des élections, comme en Amérique du sud par exemple. Mais ce sont des pays où la misère et la faim, comme en Bolivie, au Vénézuéla ou en Équateur, ou bien le traumatisme de la dictature (comme au Chili) rendent les choix beaucoup plus clairs. En France, le confort relatif d’une bonne partie de la population rend ce choix moins clair et surtout moins impérieux.
Et même dans ces pays "progressistes", on peut se demander si c’est vraiment un progrès. Boric au Chili réussira-t-il vraiment à changer les choses en profondeur ? Et au Mexique ? Au Brésil, le Parti des Travailleurs de Lula est en grande partie responsable de l’évolution politique de ces dernières années qui a culminé (si l’on peut dire) par le coup d’état contre la présidente Dilma Rousseff. Et l’année prochaine, Lula semble parti pour gagner les élections présidentielles en ayant choisi de s’allier à un vice-président d’extrême droite (Geraldo Alckmin) plongé jusqu’au cou dans la corruption à Sao Paulo, moins fou que Bolsonaro, ce qui le rend d’autant plus dangereux, et ayant voté pour la destitution - illégale - de la présidente.
C’est Dilma qui doit apprécier...
Je pense également que le système ne laissera pas Mélenchon gagner les élections. Et qu’une peau de banane géante ou une fraude sont vite arrivées. Ils ne se sont pas gênés pour Fillion, alors imaginez pour Mélenchon !
Quant à la guerre... Mélenchon élu arrivant à fédérer tous les gouvernements européens à infléchir leur position envers les États-Unis ? Puisque le problème n’est pas la Russie, mais bien les E-U. J’aimerai bien voir ça. Vraiment.
Si la solution ne passe pas par les urnes, vous me demanderez : mais par où passe-t-elle alors ? Par la révolution ? Peut-être, bien qu’elle ne semble pas à notre porte, c’est le moins que l’on puisse dire (mais les révolutions ont cette caractéristique qu’on ne les voit pas arriver...)
Ce qui me semble le plus surprenant (et effrayant) dans notre monde, et en particulier en France qui nous concerne, c’est la passivité de la plus grande partie de la population. Liée certainement à un certain confort (matériel et virtuel - cela parait curieux d’associer les deux, et pourtant...) J’ai déjà fait le parallèle avec 1995, quand la France c’est arrêtée pendant deux mois contre la réforme des retraites. Et maintenant que la destruction sociale et politique est bien plus flagrante, les révoltés ne semblent représenter qu’une petite partie de la population, et sans réussir à fédérer grand monde. Je ne sais pas comment nous devons faire, mais c’est surtout contre cette dégradation de la conscience collective, de la conscience du bien commun, du vivre ensemble, de la solidarité, que nous devons lutter.
Si communisme il doit y avoir, il faut que ce soit une conséquence, comme une évidence, bien plus qu’une volonté. Car le partage est une évidence, mettre un coup d’arrêt au pouvoir de l’argent est une évidence, stopper la corruption est une évidence. Tout ce que nous tentons d’apprendre à nos enfants nous est donné en contre-exemple par la société. Et surtout, comme le pensait Staline, le Livre, l’éducation, l’élévation du peuple est une évidence, et non son avilissement intellectuel comme on le voit aujourd’hui.
Cette référence opportuniste à Descartes de la part de Théophraste m’a irritée, car s’il y a bien un philosophe qui place par dessus tout la conscience de soi, la capacité de juger par soi-même, c’est bien Descartes. Il faut tout remettre en cause, et surtout ne pas en avoir peur, car nous avons la plupart du temps les capacités de ne pas nous tromper (n’allons pas plus loin, vers l’idée de mesure, mais c’est à peu près ça). Plaçons ce joli mot : la pusillanimité, la lâcheté, la peur, la peur de penser par soi-même, la peur d’être différent, d’être à contre-courant, de perdre son confort, et surtout le fait que penser tranquillement, cela prend du temps. Penser en prenant son temps ne rend pas plus intelligent, mais ça évite de faire beaucoup de conneries. Et de ce point de vue, l’entreprise sorosienne a parfaitement réussi son coup : tout faire vite, tout penser vite, tout faire en même temps, éroder son discernement et finalement tout bacler.
Cela n’a pas de relation avec les élections ? Mais si, au contraire. Les élections devraient être un choix. Elles ne le sont pas pour trois raisons : d’abord parce que le choix est biaisé par un système électoral totalement corrompu, ensuite parce que notre capacité de choisir a été profondément altérée par notre évolution psychologique et cognitive récente (qui voit par exemple qu’une grande majorité de la population ne se pose aucune question sur le fait de s’envoyer un vaccin expérimental concocté à la va-vite par un laboratoire croulant sous les amendes pour fraude et corruption), et enfin parce que l’on croit que l’on peut tout de même passer par ce système électoral, aussi corrompu soit-il.
Mais non, on ne le peut pas, et on ne le doit pas.
Je ne voterai donc pas. Mais je lèverai mon verre à votre santé à tous.
PS : merci pour vos infos sur la Chine. N’auriez-vous pas un peu de temps pour un article, ou pour une traduction ? Nous en serions très friands.