Pelosi est plutôt une mouche du coche pour les USA, dans cette lutte triangulaire, Chine-USA-Taiwan. Pour un instant de satisfaction narcissique avec un calculs électoraliste, et pour le grand plaisir des « démocrates messianiques du monde libre », d’apparence, elle a nargué Pékin en piétinant la souveraineté chinoise — une visite officielle des USA à Taiwan (et vice-versa), confère, de facto, une sorte de « légitimité internationale au régime de Taiwan ». Mais concrètement, elle joue en faveur de la stratégie de Pékin pour retrouver la souveraineté pleine et entière de la Chine.
Je m’explique.
Résoudre le problème avec Taiwan, c’est la priorité absolue pour Pékin, même au moyen des armes. Le problème de confrontation Chine-USA, certes très important et perturbateur pour la résolution du premier, passe au second plan. Si l’on est attentif à ce que Pékin dit et fait, on peut remarque une constance dans la stratégie chinoise dans cette lutte « triangulaire » qui est héritée de Mao Ze Dong : taper Jiang Jieshi (Taiwan), mais pas les USA. Puisque, le rapport de force militaire dans cette zone, était en faveur des USA, jusqu’à une date récente. Sauf dans le cas de la guerre en Corée, où le feu était à la porte de Chine.
Le « statu quo » entre le continent chinois et l’île chinoise de Taiwan, depuis établissement de la relation diplomatique ente la Chine et les USA, est admis par les deux parties. Et concrètement, les USA, tout en admettant le principe d’une seule Chine, jouent avec l’« ambiguïté stratégique ». Certains généraux USA veulent même faire de Taiwan un « submersible permanent » contre Pékin ! Tandis que Pékin, a toujours fermement affirmé la non négociabilité de la réunification de Chine.
Sans parler de la légitimité de a Chine sur le plan du droit international, le premier qui modifie ce "statu quo", donne la légitimité au second, de prendre des mesures de rétorsion en conséquence. Puisque les deux parties se sont engagés à ne pas le modifier.
La dernière crise sérieuse dans ce détroit, en 1996, est initiée par une tentative de visite officielle aux USA du « président » du régime de Taiwan, Lee Denghui. La réponse chinoise est un exercice militaire avec les missiles tirés dans les « eaux de Taiwan ». Clinton a dépêché deux porte-avions dans la zone de crise. La crise était alors résolue avec goût amer pour Pékin. Notons que le même Clinton, 3 ans plus tard, a fait bombarder l’ambassade de Chine à Yougoslavie d’alors...
Cette visite de Pelosi, une fois de plus, modifie le « statu quo ».
Et cette fois-ci, Pékin déploie un exercice militaire à balle réelle, en encerclant complètement l’île. Et, le porte-avions Reagan, qui a accompagnée la visite de Pelosi à Taiwan, à l’annonce de l’exercice militaire, s’est vite barré et se retrouve à mille kilomètre des zones d’exercice, c.à.d., hors de la portée immédiate des missiles chinois. De fait, le régime de Taïwan perd tout espace vital autour de l’île, maritime et aérien. Autrement dit, l’affirmation de Pékin sur la souveraineté sur Taiwan, se concrétise.
Les indépendantiste de Taiwan, après l’orgasme découvrent la déprime : si l’exercice chinois du blocus dure une ou deux semaine, comment Taiwan va vivre ?
Merci Pelosi !