Mort dans la soute du Vol AF 897 Brazzaville - Paris
Un comportement étonnant d’Air France : l’Anafé demande que la justice soit saisie
Selon les informations que l’Anafé a pu recueillir, les circonstances ayant conduit le Vol AF 897 à poursuivre son vol alors que le commandant de bord avait connaissance de la présence d’un passager clandestin dans les soutes de l’avion indiquent qu’une décision délibérée à été prise, pendant le vol, tendant à renoncer à toutes les mesures qui auraient pu permettre de sauver la vie de ce passager.
L’avion a quitté Brazzaville à 20h30 le 9 octobre.
Sur l’aéroport de Brazzaville, c’est grâce à la surveillance renforcée due à l’imminence d’un vol présidentiel que la montée d’un passager clandestin dans les soutes aurait été remarquée.
Le Commandant de bord du vol AF 897 aurait reçu à 21h 51 un message ACCARF du centre de contrôle opérationnel d’Air France à Paris. Ce message aurait appris au Commandant de bord la présence du passager, lui conseillant d’opérer un déroutement vers Douala.
A 22 h 15, un nouveau message ACCARF aurait été adressé par le centre de contrôle opérationnel au Commandant de bord, indiquant que le déroutement vers Douala n’était pas possible « à cause des complications policières », que l’aéroport de Niamey ne répondait pas, et qu’en conséquence il était « suggéré de poursuivre le vol ».
A l’arrivée à Charles-de-Gaulle, une camionnette de la gendarmerie, le SMUR et une équipe de maintenance d’Air France attendaient l’avion. Une cellule de soutien psychologique était immédiatement proposée au personnel navigant, tandis que le corps du passager, un mineur de 16 ans, était extrait, gelé, de la soute à bagages.
Devant les circonstances de ce drame, l’Anafé estime que les motifs pour lesquels l’avion n’a pas modifié son plan de vol doivent être absolument éclaircis et vérifiés par la justice, afin notamment de déterminer s’il y a lieu ou non d’engager des poursuites pénales.
L’Anafé demande :
que toutes les démarches soient immédiatement entreprises pour identifier ce jeune passager, et que sa famille soit informée, afin qu’elle puisse éventuellement saisir elle-même la justice,
qu’en toute hypothèse la justice française se saisisse du dossier et ouvre une information judiciaire sur les causes du décès, une enquête de la compagnie et une enquête administrative, si elles sont indispensables, n’étant pas suffisantes.
Pour sa part, l’Anafé a décidé de porter plainte. L’Anafé appuiera les procédures complémentaires que la famille du jeune souhaitera éventuellement engager.
Paris, le 24 octobre 2003