Babelouest,
tous mes voeux pour le petit Clément, et fais gaffe de ne pas devenir gâteux ! C’est vite fait, avec ces petites bêtes !
Rudolph,
j’admets que je chante cette « idiotie » surtout pour me marrer, en vieux mécréant que je suis. Je conçois que le côté commercial de Noël gonfle ceux qui y croient vraiment, mais n’empêche : on ne peut pas se balader en ville ni dans les magasins en décembre sans entendre des rengaines comme « Douce nuit » ou « Il est né le divin enfant ». Ce n’est pas parce que les bondieuseries sont devenues objets de marketing qu’elles en sont moins bigotes.
Ceci dit, je crois que ceux qui ont institué les fêtes chrétiennes ne se posaient pas toutes les questions érudites que tu te poses. Ils voulaient éradiquer les croyances antérieures, et le meilleur moyen, c’était de prendre leur place. Ils ont su s’adapter, et c’est ce qui a fait leur succès, en particulier contre les prosélytes de l’autre grand monothéisme du moment : le judaïsme traditionnel.
Ce qui se passe aujourd’hui n’est même qu’un effet boomerang, car les prosélytes chrétiens avaient eux-mêmes un sacré sens du marketing ! Ainsi, dès les débuts, ils ont écrit leurs évangiles en grec, langue préférée des intellectuels romains, et pas en hébreux, langue uniquement liturgique à l’époque, ni en araméen, langue des protagonistes, ni même en latin, langue administrative, mais peu lue car peu prisée des lettrés et connue du petit peuple illettré seulement sous des formes dialectales, ancêtres de nos langues actuelles.
Quand leur religion est devenue officielle, les églises ont été construites au maximum sur les fondations des temples païens, parfois avec leurs pierres, les fêtes ont été placées aux dates des anciennes fêtes, et on a admis des survivances de ces fêtes : Noël est aussi une fête du solstice d’hiver, Pâques une fête du printemps, St-Jean une fête du solstice d’été, etc.
Comme le petit peuple restait polythéiste et tenait à ses dieux protecteurs dans ses différentes activités et situations, on lui a inventé les saints patrons.
Quant aux dieux les plus populaires de l’empire romain, on a adapté leurs légendes à la légende chrétienne. Mithra était dans certaines versions de sa légende, né d’une vierge dans une grotte, mort assassiné et ressuscité. Isis, très populaire elle aussi, avait ressuscité son frère et époux Osiris.
Quant à l’annonciation, son plus grand temple est à Louxor, où on montre comment Amon vient voir la mère du futur Pharaon et lui explique qu’il va s’incarner sous la forme de son mari pour concevoir avec elle un homme-dieu.
Etc., etc., je ne suis pas un érudit de ces choses-là , j’en suis même loin, mais chaque fois que j’apprends quelque chose sur les vieilles légendes sumériennes et égyptiennes, je tombe sur quelque épisode de la bible.
Mais trêve de propos trop sérieux, n’oublions pas qu’au départ, je suis juste venu pour une vanne vaine de vanné venimeux.