Des négociations sous un gouvernement de " gauche ", on pourrait se dire que la balance va pencher naturellement du côté des salariés... Détrompons-nous, au vu des précédents rien n’est moins sûr.
En 1992 par exemple, Jack Lang est Ministre de la Culture, Martine Aubry Ministre du Travail. Malgré une mobilisation importante et après une lutte difficile, le MEDEF de l’époque et la CFDT obtiennent la dégressivité des allocations pour les chômeurs du régime général comme pour les intermittents. Voir la courte vidéo qui retrace cette lutte des travailleurs du spectacle ici.
Et c’est sans parler de toutes les occasions qui nous ont été données en un an et demi de constater que cette " gauche "-là n’a rien à envier à la droite...
En passant, pour en savoir plus sur l’histoire de l’intermittence du spectacle, les enjeux, les luttes, je vous conseille le bouquin de Mathieu Grégoire : http://atheles.org/ladispute/economietravail/lesintermittentsduspectacle/index.html
Bref, il va falloir se mobiliser pour nos droits, pour ne pas les laisser reculer et même ( pourquoi pas ? ) pour les faire avancer.
Depuis quelques mois, le comité de suivi qui avait vu le jour après la réforme de 2003 ( plus de détails ici ) s’est reformé incluant de nouvelles organisations signataires*. Après plusieurs assemblées générales, les revendications principales sont :
– Annexe unique, artistes et techniciens
– Date anniversaire et 507h en 12 mois avec indemnisation sur 12 mois
– Plafonnement du cumul salaires et indemnités
– Prise en compte des heures d’enseignement et d’heures faites au régime général.
Parallèlement, le Sénat a organisé un groupe de travail " Régime de l’intermittence dans le secteur culturel " et vient de faire une douzaine de " recommandations pour assurer l’équité et la pérennité du système ".
Certaines d’entre-elles suivent les revendications du comité de suivi comme le retour de la date anniversaire et l’indemnisation sur 12 mois, mais d’autres démontrent une telle méconnaissance du dossier que leur application aggraverait le protocole de 2003 en cours, comme l’explique le dernier communiqué de presse du comité de suivi.
Pour toutes ces raisons, il faut se préparer : pour les intermittents, faisons en sorte que la mobilisation soit importante et soyons nombreux et déterminés le 15 janvier 2014 à 14h à l’Assemblée Nationale lors de la conférence de presse du comité de suivi, et pour les autres ( chômeurs du régime général ou des autres régimes spéciaux, soutiens, etc ), restons attentifs : il se passera sûrement des choses le 17 janvier prochain et on aura besoin de faire le poids !
* Organisations signataires : ADDOC (Association des cinéastes Documentaristes), Coordination des Intermittents et Précaires, Fédération des Arts de la rue, Fédération CGT Spectacle, Société des Réalisateurs de Films, Collectif des Matermittentes, Les Scriptes Associés (LSA) et les Monteurs Associés (LMA), SUD Culture Solidaires, SUD Spectacle, Syndicat du cirque de création, Syndicat des Musiques Actuelles, SYNAVI, SYNDEAC, TIPPI (Truquistes Infographistes de la Post-Production Image associés), UFISC, Union des créateurs lumière