Malgré les promesses du nouveau président Enrique Peña Nieto de renforcer la justice et de mettre fin aux abus de la police au Mexique, la liste des militants politiques assassinés s’allonge. En 48 heures, deux députés de gauche appartenant au PRD, le Parti révolutionnaire démocratique, ont été tués.
Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Le député Everardo Hernández était le président de la Commission de développement sociale de l’État de Oaxaca. Il a été assassiné devant son domicile, de deux balles dans la tête. Il était l’un des leaders des maîtres d’école qui manifestent actuellement contre la réforme éducative à Mexico.
Le député du Michoacán, Oswaldo Lucatero, a été lui tué à coups de machette par quatre individus alors qu’il donnait une interview à un journaliste. Ce député dénonçait haut et fort la gravité de la situation dans les terres chaudes du Michoacán. Il avait déjà reçu des menaces et avait été arrêté injustement sur ordre du gouverneur, accusé d’être un informateur des cartels de la drogue.
La répression s’exerce silencieusement dans tout le pays
En trois ans, 165 crimes politiques ont été commis dans le seul État d’Oaxaca. Le réseau des ONG qui défendent les droits de l’homme, dénonce la criminalisation des protestations sociales, les actes d’autoritarisme de la police et de la justice et la disqualification systématique des militants politiques, sociaux et écologiques de la part du gouvernement.