Même si l’heure est parfois à la désespérance Attendu que la frime gouverne et fait sa loi Même si les années dans lesquelles on s’avance Ont la couleur du triste et du chacun pour soi Même si le bonheur n’est plus une évidence Mais semble s’éloigner à chacun de nos pas Même si l’on me dit que c’est perdu d’avance Que le monde est ainsi et qu’on n’a pas le choix
Je me bats
Je suis d’un temps d’espoir, d’un temps de délivrance Où l’on osait rêver, et les peuples là-bas Faisaient tomber leurs chaînes et brisaient le silence Oh les jolis printemps au parfum de lilas Devant nous se levaient des matins d’innocence Plus jamais il n’y aurait d’humiliés, de parias Plus jamais d’esclavage, et plus de violence N’était-ce pas simplement raison, dites-moi ?
Aujourd’hui les passants sous les néons sinistres Vont chacun dans leur bulle et pressent un peu le pas Les voyous brassent l’or, les bornés sont ministres Et l’on met chapeau bas devant les renégats L’époque est au commerce l’époque est aux combines L’homme n’est qu’un objet que la finance broie Le futile et l’idiot remplissent les vitrines Cependant qu’au lointain ricane l’argent roi
Avec mes pauvres mots, qui sont mes seules armes Avec les sacrifiés, les vaincus d’autrefois Tous ceux qui n’avaient rien que leur sang et leurs larmes Les mineurs, les canuts, les pioupious, les sans-droits Avec les femmes usées, petites sœurs de misère Des bas quartiers de boue où se terrent les rats Avec tous ceux d’ici qu’habite la colère Avec les méprisés et ceux qui n’oublient pas
"Les Etat-Unis eux-mêmes, par leur tendance croissante à agir de manière unilatérale et sans respect pour les préoccupations d’autrui, sont devenus un état voyou."
Robert MacNamara secrétaire à la défense étatsunien de 1961 à 1968 paru dans l’International Herald Tribune, 26 juin 2000.