Mais comment peut-on prétendre que la directive Bolkestein n’est pas fondée dans le projet de constitution ? G. Filoche et J.J. Chavigné.



Bolkestein est fondé juridiquement dans le projet de constitution...


Ce sont les mêmes hommes, la même commission, qui, à la même date, en mars 2004, ont donné le coup d’envoi à la constitution et à la directive Bolskestein. Chirac, Barnier, Lamy, entre autres étaient d’accord.

Le même arbre ne donne pas des cerises au printemps et des pommes en automne...


Ils feignent aujourd’hui de dissocier Bolkestein et la constitution, mais ils mentent et c’est seulement par peur du "non" .

La peur du "non" est d’ailleurs vraiment une bonne chose, car, alliée au mouvement social, elle fait augmenter les salaires, Raffarin lâche du lest. La peur du "non" chez Chirac est une alliée des manifestants du 10 mars...

Le "non" est l’allié des salariés.

Une fois qu’ils vous auront "eu" pour le "oui" , ils feront passer Bolkestein et bien d’autres choses encore. Chirac passera plus à l’aise ses deux dernières années, évoquant une autre candidature...

C’est ce qu’annoncent explicitement Barroso et Seilliére (futur président de l’Unice, organisation patronale européeenne).
D’ailleurs Schroder est d’accord avec Bolkestein, son gouvernement l’approuve.

Et Blair aussi a donné son accord, et ce sera lui, dés le premier juillet prochain - après le referendum - qui aura la présidence de l’Europe.

Votez donc "non" à la constitution bolkestein ! (et à celle de l’opt out... : car il y a deux directives Dracula... On les appelle ainsi parce que comme la constitution, elles craignent la lumiére...)


Les articles 1-3 et 1-4 du projet de Constitution : première base juridique du projet de directive

La directive Bolkestein trouve une sérieuse base juridique dans deux articles du projet de Constitution.

L’article 1-3 alinéa 2 affirme, tout d’abord que l’Union se fixe pour objectif " un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée " .
L’article 1-4 considère comme " libertés fondamentales " : " La libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux, ainsi que la liberté d’établissement...garanties par l’Union... "

C’est, en effet, au nom de cet objectif, de la libre circulation des services et de la liberté d’établissement que la directive Bolkestein va tenter de lever tous les obstacles qui entravent ces " libertés "  : les services publics, les monopoles de Sécurité sociale, les droits du travail nationaux, la protection des usagers et des consommateurs.


Le Titre III de la IIème partie du projet de Constitution : deuxième base juridique du projet de directive

L’article III-137 stipule : " les restrictions à la liberté d’établissement des ressortissants d’un Etat-membre sur le territoire d’un autre Etat membre sont interdites. "

Le projet de directive Bolkestein tire toutes les conséquences de cet article. Pour faciliter la circulation des services, il veut interdire tout obstacle administratif à l’établissement des prestataires de services. Un prestataire de services serait soumis uniquement à la loi de son pays d’origine et ne devrait donc plus se conformer à des règlements et des exigences administratives nationaux divergentes.
On ne pourrait, ainsi, exiger d’une société prestataire de services qu’elle ait un siège social dans le pays où elle exerce, ni même une adresse ou un représentant, ni de se soumettre aux règles applicables au même service dans le pays (être inscrit dans un ordre, posséder un accès à la profession...)


L’article III-144 précise " les restrictions à la libre prestation des services à l’intérieur de l’Union sont interdites à l’égard des ressortissants des Etats-membres établis dans un Etat membre autre que celui du destinataire de la prestation " .

Impossible donc, comme le prévoit la directive Bolkestein, d’imposer aux officines pharmaceutiques venant d’un autre pays de l’Union des normes d’implantation en fonction de la population ou d’une distance géographique minimum entre prestataires, comme c’est aujourd’hui la règle en France.
Impossible, aussi, d’imposer (en dehors de normes incontrôlables en matière de salaires minimum et de durée du travail) à des entreprises de construction polonaises ou baltes, le respect des conventions collectives ou tout simplement du droit du travail du pays destinataires.
Impossible, également, d’imposer à une entreprise de construction slovaque ou lettone le respect des règles de sécurité pour les échafaudages ou les chantiers de désamiantage...
Pour couronner le tout, le prestataire de soins s’installant dans un pays tiers ne sera plus obligé de respecter le système de Sécurité sociale du pays hôte. Pour la directive Bolkestein, en effet, le respect des systèmes nationaux de Sécurité sociale serait contradictoire avec la libre circulation des services dans l’Union...Cette directive complèterait parfaitement la réforme Douste-Blazy pour remettre en cause toute politique de santé publique en France.


L’article III-145 donne une définition très large des " services "  : " Aux fins de la Constitution, sont considérés comme services, les prestations fournies normalement contre rémunération " . Combinée à l’absence de définition des services publics et aux restrictions apportées aux SIEG au nom de la concurrence " libre et non faussée " dans le projet de Constitution, cette définition extrêmement large des services offre un solide point d’appui à l’entreprise de démolition des services publics orchestrée par la directive Bolkestein.
Car, en pratique, à part la police, la justice (pas les frais d’avocats...) ou l’armée, aucun service public n’est gratuit : on paie l’inscription en fac, une partie de l’enseignement est privé et l’enseignement est donc payant, une partie des frais hospitaliers sont à la charge du patient... Tous ses services publics peuvent donc être, selon le projet de Constitution et la directive Bolkestein, considéré comme des " services " et mis en concurrence avec des " services " fournis par des sociétés privées d’un autre Etat de l’Union...


Bolkestein : Un projet de directive conforme à la volonté du projet de Constitution d’interdire l’harmonisation des dispositions législatives des Etats-membres

Gérard Filoche, Jean-Jacques Chavigné, pour Démocratie & Socialisme, 16 mars 2005.


Campagne du NON au Référendum : calendrier des réunions publiques avec Marc DOLEZ, Gérard FILOCHE et Jacques GENEREUX

- Voir ici le calendrier : www.democratie-socialisme.org/article


Un mémorandum pour Tony Blair donne de formidables arguments aux partisans du "non" !

"Si la Constitution Européenne échoue, les Etats-Unis ne se réjouiront pas"


Quand un « Non de gauche » écrit au « Oui de gauche »...

Dix bonnes raisons de voter NON... par A-J Holbecq.

Constitution : Délocalisation, des rapports explosifs, par Yves Housson.

Témoignage d’un revenu du Oui - arguments inédits en faveur du Non, par Thibaud de La Hosseraye.

Constitution : Dix mensonges et cinq boniments.




 Dessin : Christian Pigeon www.sudptt.fr

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

16/03/2005 23:47 par Anonyme

Sondage :

Une petite manip du Monde...

A lire sur Annales de propagande :

http://babel451.free.fr

17/03/2005 14:29 par Sabrina

Je souhaiterais apporter un point de vue qui a la prétention de placer l’homme avant le chiffre.

Quelle que soit votre appartenance politique, merci de délaisser pour peu vos opinions et vous demander quelle direction devrait prendre notre vote du 29 mai.

Mais avant tout, accordons-nous sur une union qui ne se limiterait pas aux seules frontières « chrétiennes » de l’Europe mais surtout, et cela au risque de se faire accuser d’utopiste, à l’humanité tout entière. Plaçons la dignité de l’homme au-dessus de son égoïsme et aspirons-nous à une humanité qui partage le progrès et non à un progrès qui la divise.

Pourquoi devrais-je voter oui ?

C’est cette question qui m’interpelle depuis le parachutage inopiné de cette constitution que l’on tende à m’imposer avec une sauce démocratique qui ne leurre plus personne. Comme vous le savez, nous avions été surpris par la révélation soudaine de cette constitution Giscardienne. C’est au moment de sa ratification que l’on apprend son existence. Le plus cynique étant de nous demander son approbation par réferundum sans nous avoir consultés pour son élaboration.
Nous pouvons néomoins nous pencher sur sa légitimité. La représentativité de M. Giscard a-t-elle été démocratique et européenne ? . L’avions-nous retenu pour ébaucher son oeuvre ? .
Il est intéressant de rappeler son parcours politique qui a été de fait sans conséquences objectives pour notre pays. Les seuls souvenirs que l’on retiendra de sa présidence sont les cadeaux douteux que lui avaient offerts des dictateurs non moins des plus sanglants.
Ah, j’allais oublier ! , Pensez à ces quelques repas pris avec des familles modestes ! ; caricature maladroite du « seigneur » qui se veut proche de ses « gueux »

Doit-on subir une oligarchie qui prétend être dans son droit car détenant le capital ? .
N’est ce pas une démarche Hitlérienne que d’affirmer connaître nos aspirations et notre intérêt à notre place ? .
Cette bourgeoisie élitiste qui nous gouverne, a-t-elle le droit de nous imposer sa vision et ses valeurs ? , Peut-elle nous faire subir ce qu’elle n’accepterait jamais pour elle-même comme l’atteste l’affaire Gaymard ? .

Bolkestein est la goutte qui fait déborder le vase !

Nous avons une chance historique de démontrer aux européens et au monde entier notre humanisme, nos désaccords avec une Europe qui se construit à nos dépens et notre refus de l’ultra libéralisme qui nous soumet à un nouveau type d’esclavage.

Votez NON, car ceci restera dans l’histoire comme la volonté du peuple français et sa résistance à l’intolérance libérale.

Votez NON, car ceci ne signifie pas notre refus d’une union mais notre volonté d’égalité pour tous les hommes.

Votez NON, car vous signifierez à M. Chirac l’inefficacité de sa démagogie.

Votez NON, car un OUI ne fera que l’encourager dans sa politique désastreuse.

Votez NON, car c’est un OUI à votre liberté !!

18/03/2005 14:39 par Jean Gautier

Je souscris entièrement au texte de Sabrina, mais c’est vrai que je suis un convaincu du non depuis les tous premiers jours, et ce n’est pas la lecture longue et difficile de ce texte qui a modifié mon point de vue, au contraire !
Ma première motivation est en effet de taille : "je refuse à ce texte le droit de se prétendre constitutionnel" car il n’a absolument pas suivi le processus constitutionnel fondamental qui est le contrôle permanent des citoyens sur l’élaboration d’un document qui se veut fondateur !
Quand à mes autres motivations de dire NON elles sont trop nombreuses pour être citées ici, aussi, aux hésitants je me contente de dire : lisez-le surtout avec sa partie III et les annexes,(prévoyez un tube d’aspirine !)c’est difficile, c’est long, mais c’est nécessaire et c’est le meilleur moyen de découvrir par soi-même la nocivité de ce traité.

17/03/2005 11:03 par focuhard

Concernant l’article III-137, le dernier alinea precise "dans les conditions prevues par la legislation de l’Etat membre d’etablissement pour ses propres ressortissants". Est-ce que ca vient limiter la portee du premier alinea (cite dans l’article) ou pas ? que signifie "d’etablissement" dans ce cas ? si c’est le pays ou l’activité s’exerce ca veut bien dire que les lois de ce pays s’appliquent quand meme (avant Bolkenstein), non ?

01/04/2005 14:23 par richard

l’article III-148 qui fournit la base juridique de la libérisation du secteur des services,dont<> défini par la directive Bolkestein est une concrétisation
Cet article en d’autres termes , l’aricle III-137 octroie les avantages au ressortissant mais pas les inconvéniants

22/03/2005 15:15 par Anonyme

Une directive à adopter un jour ...

mardi 22 mars 2005

La directive Bolkestein s’invite au sommet de l’UE à Bruxelles

Extrait :

En raison de ces oppositions, le projet de conclusions du conseil européen de Bruxelles rédigé par la présidence luxembourgeoise, très vague sur ce point, se contente de réaffirmer l’objectif d’une libéralisation des services en Europe. Sans citer explicitement la directive Bolkestein, le texte mentionne la possibilité "d’une directive" à adopter un jour, selon des sources diplomatiques. AP

 Lire ICI

23/03/2005 23:23 par Anonyme

Une directive" à adopter un jour ...

Extrait :

En raison de ces oppositions, le projet de conclusions du conseil européen de Bruxelles rédigé par la présidence luxembourgeoise, très vague sur ce point, se contente de réaffirmer l’objectif d’une libéralisation des services en Europe.

Sans citer explicitement la directive Bolkestein, le texte mentionne la possibilité "d’une directive" à adopter un jour, selon des sources diplomatiques. AP - Mardi 22 mars 2005

Lire ICI

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft : Diffusion du contenu autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
 Contact |   Faire un don