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Macron, Fidel et la culture

« Au peuple, nous n’allons pas lui dire de croire, nous allons lui dire de lire » (Fidel).

Avez-vous remarqué qu’après son incroyable cadeau aux géants de la grande distribution, et face à la colère justifiée des libraires, Macron n’a pas choisi de reculer en laissant les librairies ouvertes, ce dont elles se seraient contentées, non, il a pris la décision la plus honteuse qui soit : interdire partout, y compris dans les grandes surfaces et les plateformes numériques, la vente de livres ! Quand il entend le mot « culture », Macron, lui aussi, sort son revolver...

Comme Ariane Ascaride, je m’indigne que Macron n’ait à aucun moment prononcé, lors de son intervention télévisée, ce beau mot de « Culture ». C’est dire à quel point, pour lui et son gouvernement, cette « chose » est accessoire ! D‘ailleurs, avoir confié son ministère à la dénommée Bachelot, une des bouffonnes du spécimen emblématique de l’anti-culture, ce fagotin d’Hanouna, est une autre preuve de son mépris pour elle, mais aussi des craintes qui le hantent quand elle se répand dans les milieux populaires. Il sait trop bien ce que la culture de tout un peuple engendre de dangereux pour un pouvoir acquis au dogme libéral, à l’autoritarisme sournois : la connaissance, la réflexion, la contestation puis la désobéissance, jusqu’à la Révolution... Et de cela, bien sûr, il ne veut surtout pas.

Fidel Castro, lui, n’en avait aucune crainte, bien au contraire. En pleine période d’attentats et de blocus, il choisit de consacrer une grande part du maigre budget de l’État, au développement de l’Art et la Culture. L’Armée, elle, devait s’autofinancer ! Dès Janvier 1961, il créa le Conseil National pour la Culture. Son principal objectif était de mener à bien une politique culturelle large et profonde, visant toutes les couches sociales de la population et, en particulier, les secteurs populaires. Avec la réalisation de ces objectifs, des institutions telles que le Ballet National de Cuba, la Bibliothèque Nationale et l’Académie des Beaux-Arts de San Alejandro sont renforcés. La construction du Théâtre National reprend et sont créés l’Orchestre Symphonique, la Maison des Amériques (Casa de las Américas), l’Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographique (ICAIC) ainsi que l’Institut d’Ethnologie et du Folklore, entre autres institutions.

Mieux encore, lors de l’effondrement de l’URSS, aux pires moments de la période spéciale, contre vents et marées, il maintint et renforça le budget de l’État à la culture alors que certains ministres lui demandaient de le diminuer drastiquement. C’est ainsi qu’évoquant Martí, Fidel éleva la voix pour rappeler que « les tranchées d’idées valent plus que des tranchées de pierres », que « la première chose à sauver est la culture » car « la culture est l’épée et le bouclier de la nation ». Aucune institution culturelle n’a été fermée, aucun événement n’a cessé d’être réalisé, car « être cultivé est le seul moyen d’être libre » ; et « sans identité, il n’y a pas de liberté possible ».

C’est une des différences, et elle est énorme, entre un gouvernement à visage humain qui fait confiance à son peuple et s’organise pour qu’il soit libre, et un gouvernement libéral au masque autoritaire qui a si peur de son peuple qu’il a entrepris de l’enfoncer dans l’ignorance. Pour conclure je reprendrai l’un des principes de la Révolution cubaine que Fidel a popularisés : « Au peuple, nous n’allons pas lui dire de croire, nous allons lui dire de lire ».

Vive la culture vivante !

»» https://www.facebook.com/Michel.Taupin.M
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