Je suis anarchiste et pour moi (je ne parlerais pas au nom des autres), il y a un double problème avec l’anarchie. L’anarchie est le seul régime politique qui donne le pouvoir à tous et à toutes, ce qui implique que pour être viable, les communautés anarchistes doivent être à taille humaine. Une des limitations du cerveau humain est que nous ne pouvons avoir de relations réelles et humaines qu’avec un nombre limité de personnes, environ 150. Or l’anarchie implique justement que nous connaissons les gens avec qui nous prenons des décisions. La meilleure preuve est que ce que les communistes appellent dédaigneusement du communisme primitif, soit les structures de pouvoir horizontal des peuples non civilisés - lesquelles ne sont pas du communisme et ne le seront jamais car le communisme n’est pas un régime politique, mais de l’anarchie, n’ont pas fait le poids quand les premières villes de l’Antiquité ont été construites. Dès la première ville et comme en atteste le mythe de Gilgamesh, une structure verticale de pouvoir et une société marchande se développent, ainsi que des voies de communications qui dans un sens servent à approvisionner les villes en biens de consommation et dans l’autre sens déversent toutes les horreurs de la civilisation, guerres organisées, destructions environnementales et structures dévoyées de pouvoir. Comme l’anarchie est le seul régime politique qui donne le pouvoir à tous et à toutes, cela implique que l’ensemble des autres régimes politiques ne sont que des formes plus ou moins dévoyées d’anarchisme. Celui ou celle qui n’a pas compris cela de l’anarchie n’a rien compris.
Le deuxième problème avec l’anarchie est que l’histoire ne revient pas en arrière. Ceci implique que pour donner de nouveau le pouvoir à toutes et à tous, le seul moyen est de se débarrasser de la civilisation. Après, quand on voir que l’histoire des civilisations est un véritable musée des horreurs et que la nôtre, cette civilisation industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse est la pire de toutes à cette égard. Enfin, quand l’on constate, faits têtus, que ce mode de vie suprématiste appelé civilisation, après sa globalisation forcée lors des colonisations puis son industrialisation, est en train d’exterminer le vivant, qu’au moins 60% du vivant a déjà été exterminé pour toujours et que le rythme de cette extermination forcée, véritable solution finale appliquée au vivant, accélère avec chaque nouvelle technologie industrielle, même celles labellisées faussement vertes ou durables, nous n’avons plus aucune excuse à invoquer pour ne pas entrer en résistance et ainsi tout faire pour stopper ce mode de vie mortifère, suprématiste et guerrier tout en développant des alternatives basées sur le local, seul moyen de construire des sociétés durables.
En résumé, nous sommes très mal barrés et avec nous l’ensemble du vivant. Le vivant est d’ailleurs notre seul allié objectif dans ce combat dont la clé est notre concept de civilisation et l’enjeu est la survie du vivant tel que nous le connaissons, du vivant basé sur l’ADN. Le problème de base est que la majorité des gens préfèrent croire des fausses promesses pseudo-religieuses et imaginer un monde peuplé de robots plutôt que de faire usage de leur liberté pour être capable de garder la raison et imaginer un monde peuplé d’abeilles et d’ours polaires. La bible essaie de nous faire croire que dieu a créé l’homme à son image. Quand je regarde notre société, je sais que l’homme civilisé a créé le robot à son image. Et c’est bien tout le problème, des milliards d’hommes se comportent comme des robots.
Vive le vivant !
Résiste !