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Lutte contre la sélection et la fusion au Mirail (Toulouse)

Depuis de nombreux mois déjà l’Université Toulouse Jean Jaurès (UTJ2), anciennement Le Mirail, est en lutte contre le projet de fusion des établissements supérieurs toulousain (projet semblable à Paris entre les universités Paris V et Paris VII), la sélection à l’université et la réforme du bac.

La fusion des universités et des grandes écoles toulousaine aurait pour but de propulser le grand établissement qui en découlerait dans les 100 premières places du classement de Shanghai. Ce classement hiérarchise les universités en fonction du nombre d’articles scientifiques publiés en leur structure, ainsi avec une fusion de l’ensemble des facultés de la ville rose le nombre d’articles publiés augmentera considérablement. Les universités pourraient récolter des investissements de 25 000 € chacune lié de l’Initiative d’Excellence (IDEX), ce qui n’est rien à côté du budget promis à la création de ce grand établissement puisqu’il s’élève à pas moins d’1 milliard € !

Mais alors pourquoi personnels et étudiants sont-ils en lutte contre ce projet ? Evidement derrière les promesses de gros billets se cache une réalité bien sombre : la présence de patrons de grandes entreprises au sein d’une administration unique pour plusieurs établissements et composée seulement de 12 élus sur 24 membres, dont 6 capitalistes ! La mainmise qu’aura la bourgeoisie sur l’université va nécessairement impacter les filières proposées par les facultés au profit des « filières d’excellences », comprenez celles qui feront rentrer les étudiants directement dans les boîtes des 6 patrons en question sous couverts de « besoins économiques ». Adieu philosophie, littérature, art et autres disciplines émancipatrices et critiques ! Dites bienvenue à l’ingénierie aéronautique et à la recherche pharmaceutique subventionnée ...

La licence sera également dévalorisée et les frais pour rentrer en master s’élèveront à des prix exorbitants, entre 1650 et 6050 euros à Paris Dauphine (ce qui est d’ailleurs le projet macronien pour toutes les universités). Au passage ces universités ne seront plus des universités ! En effet, en devenant un « grand établissement » elles perdront leurs personnalités juridiques et échapperont donc au code de l’éducation. On le comprend bien, l’objectif réel est d’empêcher la classe ouvrière de faire des études supérieures.

Qui dit centralisation des établissements dit également suppression d’emploi (250 à Paul Sabatier) et des bureaux d’accueils dont les quelques restant seront probablement situés dans les grandes écoles, comme l’INP ou l’INSA, qui d’ailleurs récolteront probablement le plus gros des investissements, frais d’inscriptions, etc. Tout cela conduira les étudiants à travailler dans des conditions déplorables.

En 2016, le président de l’UT2J, Daniel Lacroix, avait été élu car il avait promis de s’opposer à la fusion, mais il a trahi les étudiants en votant la mise en place du projet en février 2017. Les 6 et 7 décembre de la même année l’université a soumit à ses étudiants et au personnel un vote dont Daniel Lacroix avait promis de tenir compte lors de la prise de décision finale. Sans surprise le non à la fusion l’a emporté à 94 % pour les étudiants et 60 % pour les personnels. Le 12 décembre, lors du vote décisionnaire en conseil d’administration 35 personnes étaient présentes, 17 ont votés pour, 17 ont votés contre et 1 s’est abstenu. Daniel Lacroix a alors décidé d’utiliser sa voix prépondérante (double) en faveur de la fusion, double trahison de la part du président !

Depuis décembre la bataille fait rage au Mirail avec une grève tout d’abord, et c’est important de le souligner, menée par les personnels non-enseignants qui ont ensuite été rejoins par les étudiants. De nombreuses assemblées générales, manifestations, envahissements et autres blocages ont eu lieux et continuent de se dérouler chaque semaine avec comme mot d’ordre : la démission de Daniel Lacroix et le retrait de la fusion. Bien sûr la lutte rejoint aussi le mouvement national contre la sélection, Parcoursup’, la réforme du bac et voir même la lutte dans les services de soins, etc.

Malgré quelques obstacles qu’étudiants et personnels vont encore devoir surmonter, notamment la massification de la lutte contre la fusion qui risque d’être difficile au vu de la majorité étudiante en colère suite aux multiples blocages, l’Université Toulouse Jean Jaurès, qui a récemment eu la chance d’avoir reçu sur place le soutien du député François Ruffin, reste le fer de lance de la mobilisation contre la sélection à l’échelle nationale et appelle à un nouveau mai 68 étudiant en union avec les travailleurs incarnés par le personnel !

Les JRCF et le PRCF apportent donc tout leur soutien aux étudiants et au personnel en lutte. Lions nos luttes contre notre ennemi, la classe capitaliste qui détruit notre pays dans le cadre de l’UE !

Fonctionnaires, étudiants, travailleurs du privé, chômeurs, c’est tous ensemble et en même temps que l’on gagnera !

Aurélien-JRCF

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