En vérité, la mésaventure de Corbières, Garrido, Simonnet and Co n’est pas imputable à Jean-Luc Mélenchon, mais à Emmanuel Macron qui, en dissolvant l’Assemblée nationale leur a arraché le bouclier à l’abri duquel ils travaillaient, sans trop se cacher, mais sans être prêts, à l’éclatement de LFI.
Depuis des années, ils multipliaient les occasions de tacler LFI et son fondateur (violent, brutal, clivant). Ils s’engouffrèrent dans les campagnes de la droite sur la qualification du Hamas par LFI et sur son antisémitisme supposé. Sur les médisances de Roussel et de Glucksmann, on ne les entendit pas. Ils furent muets devant les insultes proférées contre Mélenchon (pourri, ta gueule). A contrario, ils ne nous laissèrent pas oublier leS violenceS conjugaleS de Quatennens (au pluriel dans la bouche de Cl. Autain) : une gifle donnée en 2022, avouée, payée.
Pendant la campagne des européennes, la plupart avaient tous les jours piscine.
Quatennens, dans l’intérêt du Nouveau Front populaire, et pour désarmer ses ennemis et des faux amis de LFI, renonce à être candidat aux législatives de juin/juillet 2024. La gauche sera amputée d’une intelligence, d’une voix, d’une droiture exceptionnelles. Quant aux agressions sexuelles, viols, imputables à des figures de la droite (dont certains députés, un ministre), elles n’occupent pas trop (ou pas du tout) ceux qui ont eu la peau de Quatennens après deux ans d’efforts opiniâtres.
On va voir comment ils se tairont sur les propos de Johanna Sylva, l’ex-compagne de Ruffin, qui révèle dans un livre l’épreuve que fut leur concubinage pendant cinq ans (« Que François se soit comporté avec moi comme il l’a fait est aussi un problème politique »).
On a su que ces conjurés (dont plusieurs ne seraient rien sans Mélenchon, LFI et la NUPES) tenaient des réunions secrètes avec des PCF, PS et EELV, avec la bénédiction d’un richissime sponsor éventuel (1).
Ils n’avaient pas prévu que la décision de Macron donnerait l’occasion à LFI de dire en quelque sorte : Puisque on peut redistribuer les cartes, on ne veut plus de ces bâtons machinchoses qui vous glissent entre les doigts et trahiront une éventuelle majorité future. On va présenter des éléments sûrs et fidèles.
Ce n’est donc pas une « purge » une « épuration » par un leader « caractériel », une « vengeance », mais une décision politique après une « analyse concrète de la situation concrète » (Lénine) dans une hypothèse de victoire.
C’est peut-être aussi une œuvre salutaire en matière de morale politique.
Théophraste R. Auteur futur de l’essai : « Différence entre dissident et traître ».
Note (1).
https://www.lexpress.fr/politique/olivier-legrain-le-millionnaire-dans-lombre-de-francois-ruffin-et-de-la-gauche-I3XIQFIVMZGFHIFEEEZOMWTXOY/
"Olivier Legrain, le millionnaire dans l’ombre de François Ruffin et de la gauche
Politique. Ses dîners secrets avec les frondeurs de LFI et quelques huiles socialistes, écolos ou communistes, ses dons, son réseau… L’ancien industriel devenu psy veut sauver la gauche avant 2027. Enquête".
"Un quartier parisien anonyme. Une rue d’un calme alcyonien. Un restaurant comme un autre, pas vraiment cossu ni marmiteux non plus. Une arrière-salle fermée d’un rideau épais, loin des regards curieux et des oreilles qui traînent. Une table, dix convives. Les "frondeurs" insoumis François Ruffin, Clémentine Autain et Alexis Corbière, les socialistes Boris Vallaud et Johanna Rolland, les écologistes Eric Piolle et Cyrielle Chatelain, et les communistes Elsa Faucillon et Sébastien Jumel. Entre deux coups de fourchette, la bande litote "du chemin de la gauche vers 2027". Tous ont fait vœu de silence au sujet de ces agapes secrètes qui se tiennent depuis un peu moins d’un an. Assis au bout, il y a l’hôte de ces dîners où chacun paie sa part de l’addition. Olivier Legrain, amphitryon longiligne et grisonnant, souriant et 71 ans...".
Comme l’ écrit un titre d’un article de Marianne : "Ils allaient nous trahir" : https://www.marianne.net/politique/ils-allaient-nous-trahir-france-insoumise-les-coulisses-d-une-implosion