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Lettre ouverte au Préfet du Loiret.


Comité de Soutien aux Enfants de Sans-Papiers
S/C FSU 45
10 rue Molière
45000 Orléans

A Monsieur André VIAU
Préfet du Loiret
181 rue de Bourgogne
45000 Orléans


Orléans, le 19 août 2005


Monsieur le Préfet,

Il a fallu attendre de fortes mobilisations des collectifs de soutien aux enfants scolarisés de sans-papiers pour qu’à la suite de la manifestation du 25 juin 2005 vous daigniez accepter que vos services nous rencontrent. Lors de l’entrevue du 28 juin 2005, votre représentant nous a assurés que " les dossiers seront étudiés par vous-même au cas par cas de façon humaine ". Vous nous avez demandé de vous faire parvenir la liste des établissements scolaires et des familles concernés.

Or vous n’avez réétudié aucun dossier.

Et, dès le 27 juillet 2005, une famille originaire de Tchétchènie qu’elle a fuie, était renvoyée vers l’Allemagne où, selon vos services, son dossier serait étudié aussi humainement qu’en France. Au final, la famille devait rejoindre la Russie dans un délai de 48 heures alors que ni la France ni l’Allemagne ne sont sans savoir que la jeune femme (22 ans), atteinte d’une maladie grave nécessitant un suivi régulier sans interruption, et son frère (9 ans) n’ont plus ni père ni mère au pays.

Le 28 juillet 2005, votre secrétaire général nous confirmait que les dossiers étaient " étudiés humainement ".

Mais dès le 30 juillet 2005, un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière (APRF) était prononcé contre une mère malienne soutenue par le collectif du collège Condorcet où est scolarisée sa fille. Le père aujourd’hui décédé est ancien combattant de la guerre d’Algérie. La jeune fille est promise à l’excision si elle retourne au village.

Quelques jours plus tard, un nouvel APRF était prononcé à l’encontre d’une mère de 2 enfants originaires du Cabinda (Angola) hébergés et scolarisés à Fleury-les-Aubrais. Vous avez pris la responsabilité, suite à la décision défavorable du Tribunal Administratif, de la faire interpeller à son domicile avec sa fille (3 ans) à 7 heures le matin. La police a arrêté son fils (7 ans) qui passait la nuit en camping dans un centre de loisirs. Ils ont été conduits au centre de rétention de Bobigny. Comment peut-on renvoyer cette famille dont la mère risque au mieux la prison, le garçon de devoir faire la guerre en Angola, alors que le gouvernement français déconseille tout départ vers ce pays touché actuellement par une grave épidémie ?

Ce ne sont que quelques cas auxquels nous pouvons ajouter par exemple ces personnes, avec ou sans enfants, venues en confiance convoquées pour un nouvel examen de leur dossier et que vous faites arrêter dans vos locaux au Service des Etrangers. Que penser alors de cette lettre datée du 12 août 2005 et signée par votre secrétaire général, qui n’a pour seul objet que nous demander les adresses de certaines familles que nous soutenons ?

Vos fonctionnaires zélés n’ont-ils pour objectif que de faire du chiffre alors qu’aucun dossier n’a eu d’issue positive sinon dans le cadre d’une requête au Tribunal Administratif ?

Aujourd’hui, le sort réservé aux sans-papiers et à leur famille mérite des explications publiques. C’est pourquoi nous vous informons que nous diffusons largement cette lettre ouverte que nous vous adressons, ainsi que copie du courrier de votre secrétaire général en date du 12 août.

Recevez, Monsieur le Préfet, l’assurance de nos respectueuses salutations.

Pour les Collectifs de Soutien aux enfants de Sans-Papiers
Christine BLET, Christian COUVERTURE, Chantal THABOURIN.

 Source http://nice.indymedia.org


 Voir aussi www.educationsansfrontieres.org

Kit mains libres pour remplir les charters en été et deux enfants seuls la nuit en centre de rétention.


URL de cet article 2609
   
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Lorsqu’ils n’arrivèrent pas à s’en prendre à nos arguments, ils s’en sont pris à moi.

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