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Lettre de novembre à Obama

Monsieur le Président,

Quarante quatre sénateurs démocrates et républicains ont écrit le 25 septembre dernier au Président Raúl Castro pour lui demander la libération de leur concitoyen Alan Gross. Cet homme purge une peine de quinze ans de prison à La Havane pour «  actes contre l’intégrité et l’indépendance de la nation ». Dans leur lettre, les sénateurs notent que l’emprisonnement d’Alan Gross «  représente l’obstacle majeur pour de meilleures relations bilatérales ».

Les autorités Cubaines quant à elles, ont toujours souhaité de meilleures relations ave les Etats-Unis. Elles ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles étaient prêtes à libérer Alan Gross à condition que vous fassiez de votre côté le geste de libérer les cinq Cubains Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et René González. Ces cinq patriotes sont privés de liberté depuis plus de quatorze ans.

La solution paraît simple, trop simple probablement...

En fait, les quarante quatre sénateurs se sont trompés de destinataire. C’est à vous, Monsieur le président, qu’ils auraient dû envoyer leur lettre, car vous êtes le responsable de ce blocage.

Votre gouvernement a largement augmenté les fonds de l’agence USAID destinés au «  changement de régime » de Cuba, comme le précise un document daté du 28 juin 2012 qui encourage à poursuivre le travail d’Alan Gross, tout en excluant une quelconque responsabilité sur ce qui pourrait arriver au personnel en mission à Cuba.
Alan Gross en effet travaillait pour le compte de l’USAID quand il a été arrêté à la Havane en 2009, en possession de tout un arsenal de matériel informatique de communication. D’après les informations émanant des Etats-Unis, cet homme serait gravement malade. Raison de plus pour accepter rapidement cet échange humanitaire, et assumer vos responsabilités.

Les Cinq eux, ont été arrêtés en 1998. Ils n’ont commis aucun acte préjudiciable à votre gouvernement, sauf à considérer que relève des prérogatives de votre administration l’organisation des attentats contre Cuba. Il est vrai que ces attentats ont été pour le moins encouragés par la CIA…

Parlant des Cinq, il est symptomatique de voir que vos médias emploient toujours l’expression : «  les espions Cubains », alors que ces Cubains n’ont jamais été .condamnés pour espionnage. Prêter aux accusés l’intention de commettre un délit est bien commode pour faire condamner des innocents !

Pour Gerardo Hernández c’est le comble ! Sans la moindre preuve, il a été condamné à perpétuité pour «  conspiration afin de commettre un assassinat » pour le drame de 1996 concernant les avionnettes de l’organisation «  Hermanos a la Rescata ». Cette accusation cousue de fil blanc a été ajoutée au dossier de Gerardo en catastrophe plus de deux ans après les faits. Elle est tellement énorme que le Ministère Public, au dernier moment, avait finalement demandé de la retirer, l’estimant impossible à prouver. La juge de Miami avait pourtant maintenu cette accusation, entérinée en un temps record par des jurés bien conditionnés par des journalistes corrompus. 

Non seulement Gerardo Hernández n’a rien à voir avec ce drame, et vous le savez parfaitement, Monsieur le Président, mais en plus, les avionnettes abattues après de multiples mises en garde du gouvernement Cubain, l’ont été dans l’espace aérien Cubain. La meilleure preuve en est le refus catégorique de votre gouvernement de montrer les images satellites de cet événement. Ni l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, ni le Conseil de Sécurité de l’ONU, ni les tribunaux de Miami ou d’Atlanta ne peuvent avoir accès à ces images !

A voir l’impunité dont bénéficient les terroristes de Miami, et l’acharnement des gouvernements successifs de votre pays à l’encontre des Cinq, on s’interroge sur la responsabilité de hautes personnalités de votre pays dans des crimes encore inexpliqués, tels certains magnicides…

Au moment où va commencer pour vous un nouveau mandat de président, ou bien s’achever votre carrière présidentielle, ne croyez-vous pas que l’heure est venue de voir Alan Gross, et les cinq Cubains regagner leurs foyers respectifs ? Il vous suffirait d’une signature pour que les Etats-Unis et Cuba n’aient plus d’obstacle majeur pour amorcer de meilleures relations bilatérales.

Un tel geste de votre part serait en harmonie avec le prix Nobel de la Paix qui vous a été décerné.

Espérant de votre part une telle action, recevez, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Le premier novembre 2012

Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Harry Reid, Eric Holder, John F. Kerry, Pete Rouse, Donald, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.

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