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Lettre d’excuses à Rudy Reichstadt, pour l’avoir confondu avec Julien Pain, que je confonds aussi avec Emmanuel Macron, que je confonds aussi avec Giscard d’Estaing, etc.

Cher Monsieur Reichstadt,

Vous me faites l’honneur de publier une photographie de moi, en compagnie de Michel Collon, en une de votre site intitulé « Conspiracy Watch ». A la dernière fête de l’Humanité, sur le stand du Pôle de Renaissance Communiste en France, j’avais commis, selon, vous le crime de vous avoir confondu avec M. Julien Pain, de France Info. Ce M. Pain a même cru bon d’en faire un sujet télévisé. De cette confusion, passagère et vénielle me semble-t-il, étant donné la proximité idéologique à tu et à toi entre M. Pain et vous-même, vous avez jugé bon, sans doute parce que vous manquiez d’inspiration, de faire rien moins que le « complot de la semaine », en reprenant ce même article dans l’hebdomadaire « Franc-tireur ».

En publiant le même article dans deux médias différents, vous ne craignez donc pas qu’on confonde ainsi « Conspiracy Watch », non plus avec « France Info », mais avec le journal au nom usurpé « Franc-tireur » ? Mais ici, c’est vrai, aucune confusion n’est possible entre vous et M. Christophe Barbier qui dirige « Franc-tireur », car ce dernier prend toujours soin de se distinguer par son écharpe rouge – rouge comme les idées qu’il n’a pas -, et ce, quelle que soit l’ampleur du réchauffement climatique. J’ai donc découvert que dans ce journal « Franc-Tireur » sévit tout aussi régulièrement – ce sont les charmes de l’entre-soi – M. Enthoven. Ce même M. Enthoven à qui j’avais tenté de démontrer il y a quelque temps, sans recevoir bien sûr de réponse de sa part, qu’il y avait une honteuse liste noire à France Culture contre tous les auteurs de la maison d’édition marxiste, Delga, que j’ai cofondée il y a bientôt vingt ans et qui compte plus de deux cent cinquante titres à son catalogue. Car là aussi, même si l’on se réclame de la « France » et de la « Culture », l’entre-soi reste de mise. Quand il s’agit de France Culture d’ailleurs, j’ai tendance à confondre aussi M. Enthoven avec M. Couturier, auteur du livre immortel Macron un président philosophe.

Et je vous confonds presque un peu tous, je l’avoue, avec M. Macron, que je confonds parfois – signe que j’ai déjà un certain âge – avec le président Giscard d’Estaing et avec la bourgeoisie orléaniste de toujours.

J’ai aussi tendance à confondre les différents médias d’État entre eux et il me semble que Conspiracy Watch bénéficie également de financements étatiques, via le Fonds Marianne, n’est-ce pas ? Pour le contenu, j’ai aussi bien du mal à distinguer les nuances entre vous tous ; dans cette idéologie que vous professez, de type première année de Sciences Po, où il s’agit de former les petits cadres de la bourgeoisie à l’anticommunisme pour les nuls. Par exemple, le titre « Une faucille, des marteaux », que vous n’avez pas honte de recycler, vous semble très frais. Si vous voulez mon avis, il est assez rance, mais c’est parce que je commets tous les jours, sans doute, le crime de ne pas penser comme vous.

Vous qualifiez la scène de la fête de l’Huma où M. Pain s’est retrouvé « confondu » dans tous les sens du terme, de digne d’une pièce de Ionesco. J’ai plutôt tendance à voir en vous les juges du procès de Kafka dont Joseph K. ne parvient ni à voir les visages ni à discerner la personnalité.

S’il y a bien un seul visage en tout cas, c’est celui de l’anticommunisme de toujours. Le Parlement canadien l’a bien démontré récemment en applaudissant à tout rompre un vieux nazi. Je terminerai en évoquant Fidel Castro, dont les peuples, au contraire de ce qui arrive avec des gens comme vous, gardent bien la mémoire parce qu’il a, lui, risqué tant de fois sa vie pour les autres. Il avait en effet, trente ans plus tôt, bien résumé notre époque : « La prochaine guerre en Europe sera entre la Russie et le fascisme, sauf que le fascisme s’appellera démocratie. »

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, Monsieur comment déjà ? ah oui, M. Pain, M. Prudhomme, non, M. Reichstadt, bref, j’ai l’honneur d’être... ce que vous voulez parce que ça m’est égal.

Aymeric Monville, 1er octobre 2023.

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