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Lettre adressée aux Chefs d’états à l’occasion du 17 ème sommet de l’Union Africaine

A l’attention de

 Monsieur Teodoro OBIANG NGUEMA, Président en Exercice de l’Union Africaine

 Mesdames, Messieurs les Chefs d’états et Chefs de Gouvernements

 Monsieur Jean PING Président de la Commission de l’Union Africaine

Excellences,

A l’occasion de la tenue du 17ème sommet de l’Union africaine (UA) du 30 juin au 1er juillet 2011 à Malabo, l’African-Libyan Action Committees (ALAC), vient par la présente interpeler votre conscience, votre dignité et votre honneur de dirigeants africains, lesquels sont constamment bafoués par les puissances impérialistes occidentales. Votre manque de réactivité énergique collective face aux agressions des puissances occidentales en Côte d’Ivoire (par la France) et en Libye (par l’Otan), feraient de vous de facto les responsables de ces humiliations, de cette domination et exploitation dont l’Afrique et les générations futures subiraient les gravissimes préjudices et conséquences.

Excellences, quelle Afrique auriez-vous souhaité léguer aux générations futures ? Celle tenue en esclavage par les puissances occidentales ou un continent prospère, véritablement indépendant, où les peuples seraient maîtres de leur destin ? Le mépris dont le seul continent, l’Afrique et ses populations sont victimes, l’inexistence de votre voix dans les décisions internationales y compris celles concernant les peuples, n’heurteraient-ils pas votre conscience et celle des victimes ? Continuerez-vous à ignorer l’opinion des masses populaires africaines remontées en bloc contre ces expéditions coloniales punitives, préludes à une recolonisation en règle de notre continent ? Quand oseriez-vous prendre vos responsabilités historiques face à ces vagues déferlantes d’expéditions coloniales punitives et d’occupation ?

En ce début du 21ème siècle, notre continent mère, l’Afrique est victime d’une croisade sans précédent des puissances impérialistes occidentales. De la Côte d’Ivoire à la Libye, nous assistons impuissants à la volonté de la prétendue « Communauté internationale » laquelle est constituée notamment du trio France-Usa-Royaume uni. Cette minorité belliqueuse et agressive par ailleurs membre du Conseil de sécurité de l’Onu, impose son diktat par le truchement des résolutions rédigées par ses bons soins pour cette institution.

Excellences, l’Otan fait fi des appels réitérés de l’Union africaine (UA) demandant l’arrêt immédiat et inconditionnel de la campagne de bombardement de la Libye. Une organisation panafricaine qui regroupe 53 états mais qui se fait méprisée par une poignée de puissances occidentales impérialiste, cela est inadmissible et insupportable pour la dignité et l’honneur des Africains. C’est un blasphème à la mémoire des milliers d’héros tombés sur le champ de bataille contre les colonisateurs et pour la libération du Continent.

Le comportement de la « Communauté internationale » démontre si besoin en est, son manque profond voire congénital de considération à l’égard de l’Afrique. Excellences, cela devrait heurter votre conscience de dirigeants. Ce mépris de l’Afrique par les puissances occidentales, est d’autant plus révoltant que les membres du Comité des médiateurs de l’Union africaine(UA), composé de cinq chefs d’Etat (Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie), étaient contraints de demander expressément l’autorisation une sorte de « visa » à l’Otan avant d’effectuer un voyage en Libye. Quelle humiliation ! Ce fait gravissime jette incontestablement de l’opprobre sur vous-mêmes et consacrerait de facto votre reconnaissance de la mise sous tutelle de l’Afrique par l’Occident. Excellences, en votre qualité de Chefs d’états africains, seriez-vous devenus étrangers sur le sol de vos ancêtres ? Au nom de la solidarité africaine avec le peuple libyen et son Guide Kadhafi, victimes d’agression militaire impérialiste, pourquoi aviez-vous accepté de demander un « visa collectif » de voyage et de séjour dans une région du continent qui est la vôtre ? Aux yeux des peuples africains, aucun dirigeant d’autres continents, n’aurait accepté ou subi un tel affront, ni un traitement dégradant et humiliant comme vous l’êtes en permanence de la part des puissances occidentales. Cette spécificité africaine instituée par les impérialistes, ne serait-elle pas assimilée à cette vision d’un continent et ses populations qui seraient maintenus dans une « réserve de sauvages et de matières premières » grâce aux bombardements ?

Excellences, nous souhaiterions que accordiez plus d’écoute aux cris de colère et de désespoir des peuples africains, ces citoyens d’en bas pour qui les bombardements de la Libye est une guerre coloniale d’occupation et de rapine. Nous osons encore espérer que vous ayez encore le sens du nationalisme, de l’honneur et de dignité, qui avait caractérisé les Grands Hommes africains (Patrice Lumumba, Houari Boumediene, Sékou Touré, Kouamé Nkrumah, Nelson Mandela , Thomas Sankara, Amilcar Cabral Gamal Abdel Nasser, Agostino Neto, Samora Machel, Marien Ngouabi, Robert Mugabé, Mouammar Kadhafi, Laurent Gbagbo, Laurent Kabila, Sylvanus Olympio, Ruben Um Nyombé, Félix Moumié, Barthélemy Boganda, Chizano, Sam Nujoma, …) qui ont lutté ou qui continuent le combat pour l’indépendance totale, le respect , la dignité , l’honneur et la prospérité de l’Afrique et de ses populations. Ces Grands Hommes ont été ou sont des insoumis aux diktats des puissances impérialistes.

Excellences, nous osons encore espérer que vous feriez preuve d’un sursaut panafricaniste anti impérialiste qui vous conduirait à vous opposer collectivement, concomitamment et avec fermeté à ces bombardements de la Libye. De quel droit et de quelle légitimité les puissances occidentales devraient-elles tuer les peuples africains afin d’imposer par la force militaire leur modèle politique et les dirigeants à leur dévotion ? Quels mandats du Conseil de sécurité autoriseraient l’assassinat politique en cours du Colonel Kadhafi par l’Otan ou le kidnapping par les troupes françaises du président Laurent Gbagbo, dirigeant d’un état africain souverain après bombardement du palais présidentiel ? Les Africains seraient-ils immatures, handicapés ou sauvages, qu’il faille les civiliser, leur dénier le droit de choisir librement leurs dirigeants, leurs systèmes politiques et économiques ?

Excellences, vous avez le devoir et le droit de vous opposez comme un seul homme contre l’asservissement total du continent. Dans le cas échéant, vous prépariez consciemment ou inconsciemment à léguer aux générations futures un continent où elles seraient étrangères et esclaves à l’instar de nos aïeux déportés pendant cinq siècles qu’a duré la traite négrière. Excellences, nous osons encore espérer que vous n’accepteriez pas de porter cette lourde et criminelle responsabilité en hypothéquant l’avenir du continent et celui des générations futures. Nous refusons la primauté du droit de la force brutale des puissants contre la force du droit international. La faiblesse militaire de l’Afrique face à l’armada des puissances impérialistes, ne justifierait nullement l’inaction de l’Union africaine et de vous-mêmes, en assistant en qualité de spectateurs médusés au déluge infernal de feu de l’Otan contre la Libye, un pays africain et un peuple frère.

Le Colonel Kadhafi a toujours été la bête noire des puissances impérialistes qui voudraient le liquider physiquement. En effet, la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’Onu a été un excellent prétexte pour ces dernières de procéder à son assassinat politique. Au demeurant, rappelons que le héro africain Patrice Lumumba, a subi le même cheminement tragique en 1961 via la résolution de l’Onu.

Excellences, nous vous conjurons de ne pas laisser se banaliser les assassinats politiques « certifiés » par les résolutions du Conseil de sécurité. En effet, à qui demain le tour de l’un d’entre vous, qui prendrait des mesures nationalistes en faveur de son peuple, portant ainsi préjudices aux intérêts de la puissante « Communauté internationale » ou contre les mesures criminelles du FMI à l’encontre des masses populaires ?

S’opposant au referendum de la France qui maintiendrait sa domination coloniale sur les pays africains au sein de la « Communauté française », le premier président de Guinée, Ahmed Sékou Touré avait eu le courage politique de prononcer ce discours historique du 26 août 1958 : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage ». Cinquante ans après les indépendances nominales, Excellences, pourquoi ne seriez-vous pas capables d’avoir cette volonté audacieuse, ce courage politique qui a caractérisé le président Sékou Touré, en vous vous opposant efficacement aux bombardements de la Libye ? En remontant plus loin dans l’histoire africaine, les exemples de courage et de volonté politique abondent : des peuples est la vôtre ? Aux yeux des peuples africains, aucun dirigeant d’autres continents, n’aurait accepté ou subi un tel affront, ni un traitement dégradant et humiliant comme vous l’êtes en permanence de la part des puissances occidentales. Cette spécificité africaine instituée par les impérialistes, ne serait-elle pas assimilée à cette vision d’un continent et ses populations qui seraient maintenus dans une « réserve de sauvages et de matières premières » grâce aux bombardements ?

Excellences, nous souhaiterions que accordiez plus d’écoute aux cris de colère et de désespoir des peuples africains, ces citoyens d’en bas pour qui les bombardements de la Libye est une guerre coloniale d’occupation et de rapine. Nous osons encore espérer que vous ayez encore le sens du nationalisme, de l’honneur et de dignité, qui avait caractérisé les Grands Hommes africains (Patrice Lumumba, Houari Boumediene, Sékou Touré, Kouamé Nkrumah, Nelson Mandela , Thomas Sankara, Amilcar Cabral Gamal Abdel Nasser, Agostino Neto, Samora Machel, Marien Ngouabi, Robert Mugabé, Mouammar Kadhafi, Laurent Gbagbo, Laurent Kabila, Sylvanus Olympio, Ruben Um Nyombé, Félix Moumié, Barthélemy Boganda, Chizano, Sam Nujoma, …) qui ont lutté ou qui continuent le combat pour l’indépendance totale, le respect , la dignité , l’honneur et la prospérité de l’Afrique et de ses populations. Ces Grands Hommes ont été ou sont des insoumis aux diktats des puissances impérialistes.

Excellences, nous osons encore espérer que vous feriez preuve d’un sursaut panafricaniste anti impérialiste qui vous conduirait à vous opposer collectivement, concomitamment et avec fermeté à ces bombardements de la Libye. De quel droit et de quelle légitimité les puissances occidentales devraient-elles tuer les peuples africains afin d’imposer par la force militaire leur modèle politique et les dirigeants à leur dévotion ? Quels mandats du Conseil de sécurité autoriseraient l’assassinat politique en cours du Colonel Kadhafi par l’Otan ou le kidnapping par les troupes françaises du président Laurent Gbagbo, dirigeant d’un état africain souverain après bombardement du palais présidentiel ? Les Africains seraient-ils immatures, handicapés ou sauvages, qu’il faille les civiliser, leur dénier le droit de choisir librement leurs dirigeants, leurs systèmes politiques et économiques ?

Excellences, vous avez le devoir et le droit de vous opposez comme un seul homme contre l’asservissement total du continent. Dans le cas échéant, vous prépariez consciemment ou inconsciemment à léguer aux générations futures un continent où elles seraient étrangères et esclaves à l’instar de nos aïeux déportés pendant cinq siècles qu’a duré la traite négrière. Excellences, nous osons encore espérer que vous n’accepteriez pas de porter cette lourde et criminelle responsabilité en hypothéquant l’avenir du continent et celui des générations futures. Nous refusons la primauté du droit de la force brutale des puissants contre la force du droit international. La faiblesse militaire de l’Afrique face à l’armada des puissances impérialistes, ne justifierait nullement l’inaction de l’Union africaine et de vous-mêmes, en assistant en qualité de spectateurs médusés au déluge infernal de feu de l’Otan contre la Libye, un pays africain et un peuple frère.

Le Colonel Kadhafi a toujours été la bête noire des puissances impérialistes qui voudraient le liquider physiquement. En effet, la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’Onu a été un excellent prétexte pour ces dernières de procéder à son assassinat politique. Au demeurant, rappelons que le héro africain Patrice Lumumba, a subi le même cheminement tragique en 1961 via la résolution de l’Onu.
Excellences, nous vous conjurons de ne pas laisser se banaliser les assassinats politiques « certifiés » par les résolutions du Conseil de sécurité. En effet, à qui demain le tour de l’un d’entre vous, qui prendrait des mesures nationalistes en faveur de son peuple, portant ainsi préjudices aux intérêts de la puissante « Communauté internationale » ou contre les mesures criminelles du FMI à l’encontre des masses populaires ?

S’opposant au referendum de la France qui maintiendrait sa domination coloniale sur les pays africains au sein de la « Communauté française », le premier président de Guinée, Ahmed Sékou Touré avait eu le courage politique de prononcer ce discours historique du 26 août 1958 : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage ».

Cinquante ans après les indépendances nominales, Excellences, pourquoi ne seriez-vous pas capables d’avoir cette volonté audacieuse, ce courage politique qui a caractérisé le président Sékou Touré, en vous vous opposant efficacement aux bombardements de la Libye ? En remontant plus loin dans l’histoire africaine, les exemples de courage et de volonté politique abondent : des peuples dont se réclament aujourd’hui les rebelles de Benghazi, soutenus par les puissances occidentales, ne fait plus de doute. Le précédent irakien est édifiant à plus d’un titre. La ruée des entreprises des pays agresseurs vers le marché de la reconstruction, la mainmise sur le pétrole, sur les revenus du pétrole de l’Etat libyen, placés dans les banques occidentales, la position géostratégique de la Jamahiriya…sont autant les objectifs poursuivis par les puissances impérialistes. Ce qui les permettrait d’atténuer les effets de la crise économique issue de la crise financière de 2008 et les colossaux déficits de leurs budgets. Selon le quotidien français Le Monde du 16 juin 2011, les revenus du pétrole de l’état libyen, placés dans les banques occidentales sont estimés à 100 milliards d’euros de quoi à faire pâlir de jalousie nombre de pays mêmes puissants en ces temps de crise économique. Excellences, la dernière humiliation et le mépris du Comité des médiateurs de l’Union africaine (UA) par conséquent de toute l’Afrique et des peuples, ont été infligés au cours du dernier voyage du président Sud africain, Jacob Zuma à Tripoli le 30 mai 2011.

Malgré sa déclaration réitérée, préconisé par l’UA pour l’arrêt immédiat des bombardements, nous avons assisté au contraire à un pied de nez de l’Otan qui a répondu quelques heures seulement après son départ, par des bombardements de Tripoli avec une rare intensité. En présence de tels actes de terrorisme et de guerre contre un état souverain africain par des puissances étrangères, ne serait-il pas idoine d’opposer une résistance collective de l’UA ? Pourquoi s’étonner que les agresseurs, ne se voyant pas opposer la riposte adéquate, puisse se moquer impunément de l’Afrique en écoutant vos pieuses lamentations et appels verbaux, voire la litanie sur l’arrêt de bombardements ? Accepter de voir sans réagir un pays africain, la Libye et son peuple se faire assassiner sous les bombes par les agresseurs impérialistes, ne serait pas une est une lâcheté ? Assister en spectateur aux bombardements de l’Otan des résidences et bureaux du Colonel Kadhafi dans l’intention de l’assassiner, ne serait-il pas une haute trahison de l’UA ? Pourquoi refuser de voler au secours de ce digne fils d’Afrique, qui a apporté une aide importante aux mouvements africains de libération pendant leurs luttes de libération ? Pourquoi l’abandonner en ce moment crucial, seul, face aux impérialistes et colonisateurs ? Cette inaction ne serait-elle pas une complicité insidieuse d’assassinat du Guide ? L’histoire jugera ces africains collabos des agresseurs impérialistes contre un de leurs frères et contre l’indépendance d’un état africain.Cette ingratitude manifestée face à l’agression de la Libye par les puissances occidentales, laisserait incontestablement des profondes cicatrices sur le continent.

Le plan de l’UA du 10 mars 2011 pour une résolution pacifique de la crise libyenne, est rejeté à maintes reprises par les puissances occidentales, leurs alliés et collabos rebelles du CNT de Benghazi. En revanche le Guide Kadhafi et le gouvernement légal et légitime libyen ont toujours accepté cette proposition. L’Otan est déterminée à torpiller le plan de paix de l’UA. Une coïncidence troublante qui corrobore un autre exemple de la provocation et sabotage de l’Otan, est la publication le lundi 27 juin, la décision de la Cour pénale internationale(CPI), lançant un mandat d’arrêt contre le Colonel Kadhafi et ses proches. Curieusement, en l’espace d’une semaine, les vraies-fausses enquêtes des crimes du colonel Kadhafi sont terminées et la décision prise. Alors que les enquêtes de la CPI sur les responsabilités des dirigeants israéliens dans le blocus de Gaza pourrait durer encore des années et probablement resteraient sans suites. La CPI gagnerait en crédibilité si elle enquête sur les crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par le président Georges Bush en Irak en 2003, ceux des présidents Sarkozy, Obama, du premier ministre Cameron et de l’Otan en Libye en cours 2011 et enfin ceux commis par le président Sarkozy en Côte d’Ivoire cette même année. La partialité de la CPI, plutôt spécialisée dans le jugement des dirigeants africains, n’est plus à démontrer car elle absout de la justice les dirigeants des puissances occidentales malgré les crimes contre l’humanité qu’ils commettent contre dans les pays du sud.

L’acharnement de l’Otan contre le Guide Kadhafi et le peuple libyen ne connaît pas de répit. Ce qui correspond à sa volonté manifeste d’humilier davantage l’Afrique. En effet, le 1er juin 2011, l’Otan a prolongé unilatéralement son mandat de trois mois sans que le conseil de sécurité ne soit saisi. Il conviendrait de souligner qu’à peine la résolution 1973 adoptée, les bombardements intensifs de l’Otan du peuple libyen, ont commencé par les airs et mer. Dans les deux cas cités, l’UA n’a jamais été consultée car les puissances impérialistes n’ont aucune considération pour l’institution africaine et les africains. Comment accepter que des décisions qui concernent au premier chef un pays africain, soient traitées sans tenir compte de l’avis de l’organisation panafricaine ?

Drôle de « protection » des populations civiles, invoquée par les puissances impérialistes pour justifier cette lâche agression caractérisée. Les bombes otaniennes auraient-elles l’intelligence sélective d’identifier biologiquement les libyens pro Kadhafi et pro rebelles du CNT ? Dans l’affirmatif, nous serions en présence d’une innovation dangereuse, une sophistication criminelle des armes de guerre capables de chercher, de débusquer et enfin de tuer tous ceux qui s’opposeraient en Afrique et ailleurs à la recolonisation de notre continent. La volonté manifeste des puissances occidentales de commettre l’assassinat politique du Colonel Kadhafi, ne fait aucun doute comme en témoignent leurs actes criminels perpétrés en Jamahiriya depuis trois mois. Cependant, contrairement à leur désir, le Guide a bien le soutien de la majorité de son peuple pour qui, il a utilisé judicieusement les revenus du pétrole pour élever son bien-être social et construire des lourdes infrastructures d’un état moderne. Selon le rapport 2010 de l’Indice de développement Humain(IDH), la Libye a un IDH le plus élevé d’Afrique 0,84, rivalisant ceux de certains pays du nord.

Si le colonel Kadhafi ne vit pas en parfaite osmose avec la majorité de son peuple, il serait déjà évincé du pays dès les premières heures de bombardements de l’Otan, lesquels seraient appuyés par des soulèvements hostiles dans tout le pays. Nous assistons plutôt au contraire car il ne se passe pas un seul jour où des manifestations de soutien au Guide ne se déroulent dans les villes libyennes. Selon le journaliste Lizzie Phelan à la presse TV, le 24 juin 2011, une marche de soutien au Colonel Kadhafi a rassemblé un million de libyen sur une population de 6 millions d’habitants. Si on ramenait cette proportion au niveau de la France et des Usa, ce qui donnerait respectivement 10 millions et 50 millions de manifestants. La majorité du peuple libyen soutient incontestablement le Colonel Kadhafi mais l’Otan n’entend pas de cette oreille en outrepassant la résolution 1973 du conseil de sécurité. Cette gigantesque marche est occultée par la majorité de la grande presse occidentale qui suit la ligne officielle des dirigeants bellicistes.

La question fondamentale qui hante les esprits des populations africaines, est celle de savoir pourquoi l’UA est elle incapable de défendre un des états membres, agressé par les puissances étrangères ?

L’organisation panafricaine est-elle souveraine ? Mesure t-elle les conséquences dramatiques de son inaction sur le comportement agressif et de relation de maître à esclave que les puissances occidentales voudraient pérenniser ?

Excellences Mesdames, Messieurs les Chefs d’états, Présidents en exercice et de la Commission de l’UA, la situation est gravissime car l’avenir radieux de notre continent et des peuples africains risquerait d’être dangereusement compromis par la volonté des puissances occidentales de recoloniser l’Afrique. Cette situation exceptionnelle mérite par conséquent une réponse exceptionnelle, forte et collective de l’UA.

L’African-Libyan Action Committee (ALAC), constitué des citoyens et patriotes africains vous conjure de prendre toutes vos responsabilités historiques face la domination coloniale, l’humiliation, l’infantilisation, la marginalisation, les pillages des ressources de l’Afrique par les puissances impérialistes occidentales. A cet effet, nous soumettons à l’appréciation du 17ème sommet de l’UA les propositions ci-dessous :

1- D’exiger l’arrêt immédiat et inconditionnel des bombardements de la Libye par l’Otan.

2- Dans le cas échéant, l’Union Africaine se réserve le droit de prendre des mesures adéquates de réciprocité et de rompre les relations diplomatiques, économiques, militaires avec tous pays dont les avions bombardent la Libye, un état africain souverain.

3- Conformément à la résolution de l’UA d’Alger sur l’ordre constitutionnel, l’organisation continentale ne doit pas reconnaitre les rebelles du CNT de Benghazi, alliés et collabos des puissances impérialistes occidentales qui cherchent à prendre le pouvoir par un coup d’état militaire.

4- Rétablissement de la Jamahiriya Arabe libyenne populaire et Socialiste dans ses frontières d’avant le coup d’état armé du CNT soutenu par l’agression militaire de l’Otan.

5- Réaffirmation de la Reconnaissance du gouvernement légitime de Libye et de son Guide Kadhafi, comme uniques et légitimes représentants du peuple libyen 6- Ouverture des négociations politiques entre le gouvernement jamahirien et le CNT sous l’égide de l’Union Africaine.

7- Solidarité et soutien de l’UA au Colonel Kadhafi et au peuple libyen suite à l’agression impérialiste de l’Otan.

8- Ferme condamnation des crimes contre l’humanité commis par l’Otan en Libye.
9- Exiger réparations de guerre pour les victimes libyennes, l’état libyen et les travailleurs africains et étrangers.

10- Saisine des instances judiciaires compétentes contre l’Otan et les principaux dirigeants occidentaux (Sarkozy, Obama et Cameron) pour crimes contre l’humanité.

11- Exiger la restitution intégrale des avoirs de l’état libyen, bloqués dans les comptes bancaires occidentaux.

12- Accélérer la création des Etats-Unis d’Afrique (EUA), du Fond Monétaire Africain (FMA), de la Monnaie africaine unique, d’une Banque centrale africaine(BCA), et d’un organisme africain commun de recherches scientifiques et techniques.

13- Création d’une politique de Défense Africaine commune (DAC) avec une Armée africaine, dotée d’armes nucléaires, afin de garantir la souveraineté et l’intégrité du continent. L’Afrique doit combattre fermement la volonté des puissances impérialistes d’agresser les pays, suivant leurs humeurs et leurs états d’âmes. Ces armes nucléaires seront uniquement défensives. Elles permettraient d’empêcher tout potentiel agresseur de s’y aventurer aux risques de recevoir la foudroyante riposte. L’Afrique doit tirer les leçons de l’Iran et de la Corée du nord. En effet, ces deux états du sud imposent le respect et la crainte aux puissances impérialistes nucléaires. Le continent africain doit sa domination au poids de la pression et des menaces militaires des puissances impérialistes qui utilisent la détention d’armes nucléaires pour imposer leur volonté dans les relations internationales.

14- Création d’un système de santé et d’éducatif africain intégré commun répondant aux besoins du continent.

15- Création d’une Cour Pénale Africaine(CPA) qui sera chargée de juger les crimes commis contre l’Afrique et les peuples africains par les individus et/ou institutions d’origine africaine et étrangère.

16- L’Afrique, un continent injustement banni des rangs des décideurs dans les relations internationales, se doit d’exiger une réforme du conseil de sécurité et réclamer deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’Onu. Dans le contexte présent de sa structure et de son fonctionnement, l’Onu ne sert pas les intérêts de l’Afrique. Les états membres de l’Union Africaine ne devraient-ils pas revoir leur participation aux nations unies ? Pourquoi les états africains devraient-ils continuer d’être membres d’une institution internationale, en l’occurrence l’Onu, dont la spécialité dûment prouvée serait d’humilier et d’adopter des scélérates résolutions pour agresser militairement et « certifier » la récolonisation du continent par les impérialistes occidentaux ?

Excellences Mesdames, Messieurs les Chefs d’états, Présidents en exercice et de la Commission de l’UA, dans l’espoir que nos inquiétudes, notre interpellation et nos propositions puissent attirer votre bienveillance, nous souhaitons plein succès aux travaux du 17ème sommet de l’UA, et vous prions de recevoir l’expression de notre considération distinguée.

Le 28 Juin 2011

Pour l’African-Libyan Action Committee (ALAC)

Le Secrétaire Général

Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum

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