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Les Zindigné(e)s n° 35

Dans son édito, Paul Ariès revent sur des actes « chemisophobes » [pauvre poulet, je pense souvent à lui !]. Le monde n’est malheureusement pas sans violence, écrit Ariès, « le capitalisme menace toujours la vie de milliards d’humains avec le soutien de ceux qui ont choisi d’être ses chiens de garde, qu’ils soient de grands mangers d’entreprise comme Air France ou des idéologues comme Finkielkraut, Onfray ou Zemmour. »

Pour Frédéric Neyrat, la terre est en danger. Il réfléchit, entre autre, sur le retour du monothéisme : « Je ne sais rien sur ce retour, mais je ne serais pas étonné d’apprendre que, lorsque la politique n’est plus capable de générer une proposition collective qui excède les limites étroites de l’individu et du moment où il vit, la religion réapparaisse comme « excédent de secours », comme on le dit d’une roue de secours qui vient remplacer celle qui est crevée. Or quelle proposition politique est aujourd’hui capable de se hisser à hauteur d’un moment où nous pouvons sentir que notre sol et notre ciel sont mobilisés et transformés par les activités anthropogéniques des sociétés du Grand Nord ? Je ne dis pas que la politique doive prendre en charge le Ciel, à majuscule, mais je dis qu’elle doit être apte à porter l’infini en creux. Dans cette perspective, je conteste la réduction de la notion d’Anthropocène à un simple masque idéologique, c’est une notion que l’on peut investir théoriquement, afin de nous permettre de sentir, au-delà des territoires où nous vivons, l’étendue spatiale et temporelle des problèmes. »

Pour Michel Ducommun, le film Demain offre une vision apolitique de l’écologie. Le très grand succès de ce film « doit inquiéter tous ceux qui militent avec le slogan “ Changer le système, pas le climat ”, avec la conviction que pour éviter les catastrophes écologiques, il faut rompre avec le capitalisme et construire une société éco-socialiste. »

Alerte au Mozambique, nous dit Claude Quémar. Il faut une nouvelle donne pour la dette en Afrique. « Ces dernières années le continent africain nous était présenté comme le nouvel Eldorado mondial, riche de ses matières premières, connaissant des taux de croissance du PIB qui faisaient rêver le reste du monde touché par la crise de 2008, une démographie allant à l’encontre du vieillissement mondial… Le Mozambique apparait comme le premier pays faisant face à cette nouvelle crise qui vient. En empruntant sur les marchés financiers du Nord, les pays africains se sont soumis à des pressions nouvelles, celles de créanciers dont l’objectif est d’obtenir un maximum de rendement à court terme, et, y compris, lespressions des fonds vautours, que l’expérience argentine va encourager. »

Pour Alain Bertho, les peuples cherchent la politique « d’une radicalité à l’autre » : « En France, un pouvoir pitoyable, pris au piège de ses gesticulations constitutionnelles, s’apprête à imposer une loi de régression sociale rejetée par 70% de la population. L’émergence de Nuit Debout a sans doute ouvert quelques possibles. »

Pour Gaspard d’Allens, devenir paysan peut être une arme révolutionnaire : « Partout en France, des hommes et des femmes osent l’exode. Quittent la ville et désertent le marché du travail pour voir dans l’agriculture leur avenir. Ils recourent à la terre pour se réapproprier la vie. Sans attendre le Grand Soir, leur trajectoire incarne autant de résistance face à la métropole et à l’agro-capitalisme. »

Le biologiste George Oxley voit dans la fleur une arme source de vie : « Personne ne dit qu’il y a tout juste 20ans, les habitants de Sarajevo ont survécu à plus de 4 ans de siège, en se nourrissant d’un peu plus de 90 plantes sauvages. Bien sûr, il y avait les rations de l’aide humanitaire, les boites de corned-beef, les portions de vache-qui-rit, les biscuits secs… Mais à force de manger la même chose à tous les repas, on en perd son humanité. »

Que faire face aux convulsions du nihilisme religieux, demande Jean-Luc Debry ? « A l’heure du surgissement spectaculaire de la pulsion de mort, dans les convulsions d’un nihilisme religieux qui nous sidèrent car nous ne l’attendions pas sous cette forme et avec une telle intensité, nous sommes confrontés à de sombres perspectives. Tout se passe un peu comme si l’homme avait été vidé de sa substance en proférant que l’exigence première est l’obéissance “ comme un cadavre ”, dans la soumission et le renoncement. La divinisation de la mort, devenue le seul horizon désirable, nous expose à devoir affronter une pulsion de mort qui, soyons-en assurés, habite le désir de tous ceux qui espèrent le paradis comme récompense et refusent la vie telle qu’elle nous est donnée. »

Thierry Brugvin y revient une nouvelle fois : « Défendre efficacement l’écologie suppose de ne pas se tromper sur le capitalisme ». Il peut exister une décroissance de droite (l’austérité pour les plus pauvres). Une décroissance pro-sociale conduit à un écosocialisme autogestionnaire.

Pour Florent Bussy, le nucléaire est en état de catastrophe permanente : « Outre que les catastrophes nucléaires ne cesseront jamais d’être présentes, l’existence même du nucléaire civil est une catastrophe en tant que telle, mais qui n’est pas sans lien avec d’autres créations incontrôlables de notre modernité, dont elle révèle les gabegies financières et environnementales. »

Pour Bernard Hasquenoph (son blog est ici), le mécénat est de la pub cachée : « On ne sait plus trop qui du privé ou du public sert l’autre, avec la bénédiction des autorités. Vous avez dit éthique ? »

Que faire face à l’effondrement qui vient, demande Renaud Duterne ? « Les dynamiques qui sont en place ne me semblent pas en mesure d’être empêchées. Il faut se préparer à faire face à l’effondrement. L’interconnexion des “ crises ” que l’on traverse laisse augurer une forte convergence des luttes, si tant est que l’ensemble des protestataires arrivent à se mettre d’accord sur des revendications communes. »

Enfin, Yann Fiévet revient sur le nouveau scandale de Panama : « Au grand bal des hypocrites la France fait rarement banquette . Le nouveau « scandale de Panama » nous le démontre encore superbement. Les déclarations de bonnes intentions, faites la main sur le cœur, ont fusées illico presto dès la mise en lumière de l’affaire. Elles furent proférées par des responsables politiques, Président de la République en tête, qui savent pertinemment qu’ils ne changeront rien à l’ordre financier tentaculaire d’un capitalisme redevenu sauvage à force de déréglementations votées, depuis trente ans, la plupart du temps par des assemblées « démocratiquement élues ». Du reste, c’est également de manière toute démocratique que le Parlement européen a adopté le mois dernier la directive « secret des affaires ». Directive qui arrive cependant trop tard pour empêcher la grande presse de dévoiler le Panama papers. Raison de plus pour se protéger désormais de tous les indélicats qui fourrent leur nez partout, notamment dans les méandres du détournement éhonté de la richesse plus ou moins honnêtement amassée. »

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