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Les vignerons se cachent pour mourir, Gérard Le Puill.








L’ Humanité, mardi 7 août 2007.


Le vin est bon dans le Midi. Il s’en vend même de gros volumes à l’approche des vendanges. Mais trois ans de prix bas ont mis des milliers de paysans en situation de faillite. (...)

Olivier Pagoire était là . Ce trentenaire s’est installé en 2001 sur 13 hectares. Comprenant très vite qu’il ne s’en sortirait pas, il a passé et réussi l’année suivante un concours d’entrée dans la fonction publique. Depuis, il travaille à l’équipement du lundi au vendredi et s’occupe des vignes en fin de journée et le week-end. Son père, oenologue à la cave de Montagnac, lui donne également un coup de main. « Nous avons amélioré le vignoble en replantant du cabernet-sauvignon, de la syrah, du sauvignon blanc afin de fournir à la cave coopérative les vins de cépages les plus demandés sur le marché. Mais comme tout se vend mal, le bilan comptable de l’exploitation reste lourdement déficitaire. Nous en sommes, mon père et moi, à prélever régulièrement de l’argent sur nos comptes de salariés pour alimenter celui de l’exploitation. Je suis installé depuis six ans et je n’ai jamais prélevé un centime pour rémunérer mon travail de vigneron », explique Olivier. (...)

Bruno Abellan, quarante-neuf ans, avait aussi 13 hectares de vignes achetés voilà près de vingt ans. Ce vigneron coopérateur en a déjà arraché 6 hectares pour réduire ses dettes. Il effectue actuellement une formation pour tenter de trouver un travail de chauffeur de car. Son épouse s’est trouvé un petit boulot dans un magasin. (...)

En Languedoc, les vins d’entrée de gamme sont globalement bons et ils se vendent. Mais à des prix dérisoires. Depuis la récolte 2004, la perte moyenne d’un coopérateur est de 1 000 euros par hectare et par an. Certes, des stocks existent, mais ils diminuent. A la faveur d’une offre supérieure à la demande, les négociants et responsables des centrales d’achat de la grande distribution se conduisent en prédateurs depuis trois ans. Lors de la réunion du 25 juillet avec les vignerons, les représentants de Carrefour, Casino et Intermarché se sont contentés d’écouter les doléances du Syndicat des vignerons de l’Hérault, des représentants de la Confédération paysanne et du MODEF, sans prendre le moindre engagement.

Hormis Castel, les négociants étaient absents. Cette année, le vin de table leur a été vendu en vrac entre 25 et 30 euros l’hectolitre. Moins de trente centimes d’euro pour un litre de vin de table. C’est le prix de 1976 en monnaie constante ! (...)

- Lire l’ article www.humanite.fr + quatre articles


- Le dossier Viticulture de la Confédération paysanne




L’union Européenne veut détruire la viticulture européenne, par Raoul Marc Jennard.






 Photo : Vignoble des Corbières,
Fédération des Parcs naturels régionaux


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Cuba sous embargo - paroles cubaines sur le blocus
Viktor DEDAJ
Instauré depuis 1962 par les États-Unis après un échec de l’invasion de l’île, le blocus non seulement pourrit la vie des Cubains mais constitue également une véritable insulte à la communauté internationale, laquelle, dans sa quasi totalité, le condamne chaque année à l’ONU depuis près de trente ans. Cette négation de la souveraineté des États et cette sanctification du droit d’ingérence par l’asphyxie constitue l’un des plus grands scandales de tous les temps. Dans le carnet de bord qu’il (…)
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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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