Robert Ménard, maire de Béziers vient de conseiller Marine Le Pen sur l’avenir du FN : pour élargir « le spectre électoral », briser « le plafond de verre », il faut que le parti change de nom et de programme et qu’elle en quitte la présidence.
Bref, comme Ménard se faisant élire en clamant « Je ne suis pas FN », il faut enfumer l’électeur.
La victoire acquise, il sera temps de jeter le masque, d’interdire de battre les tapis et d’étendre le linge aux fenêtres, de s’en prendre aux Kebabs, de christianiser les édifices publics, d’imposer une messe à tous à l’ouverture de la féria, d’affubler d’uniformes les écoliers, de recenser les non-catholiques, d’armer des policiers non formés, de chasser le Sarazin abrité dans une HLM vide, de créer des milices qui iront quatre par quatre dans les rues de la ville, rotant leur bière et comparant leurs tatouages et leur poing américain, faisant baisser la tête aux citoyens blancs-blancos-whites, provoquant les Noirs et les bronzés et tripotant en riant leurs femelles qui passent à leur portée (« Bien fermes, ces salopes »).
Le fascisme, s’il arrive parfois au pouvoir par la voie des urnes, n’accepte jamais d’en partir autrement que par celle des armes. D’où l’utilité pour lui de créer des clans bien tranchés en vue de la guerre civile.
Théophraste R. (alarmiste-confusionniste-complotiste).
(1) « C’étaient de ces natures naines qui, si quelque feu sombre les chauffe par hasard, deviennent facilement monstrueuses. Il y avait dans la femme le fond d’une brute et dans l’homme l’étoffe d’un gueux. Tous deux étaient au plus haut degré susceptibles de l’espèce de hideux progrès qui se fait dans le sens du mal. Il existe des âmes écrevisses reculant continuellement vers les ténèbres, rétrogradant dans la vie plutôt qu’elles n’y avancent, employant l’expérience à augmenter leur difformité, empirant sans cesse, et s’empreignant de plus en plus d’une noirceur croissante. Cet homme et cette femme étaient de ces âmes-là ». (Victor Hugo, Les Misérables).