Depuis lundi soir, 200 salariés en grève tournante se relaient pour occuper jour et nuit le portique sur la Seine, par lequel Alstom expédie ses transformateurs par voie fluviale. C’est un transformateur destiné à la centrale nucléaire de Koeberg en Afrique du Sud qui se trouve ainsi bloqué sur le quai, en même temps que la barge d’un affréteur hollandais chargée d’acheminer ce transformateur vers le port d’Anvers. Dès la première nuit de blocage, la Direction invoquait une perte de 120 000 euros du fait du retard ainsi occasionné. De nuit comme de jour, les différents directeurs de l’établissement ont défilé sur le site du portique, souvent flanqués d’huissier, pour lever le blocus. En vain.
Ce matin même à Lyon, les élus du Comité Central d’Entreprise d’Alstom T&D tiennent la deuxième réunion avec la Direction Générale sur le "plan social" qui devrait accompagner la suppression de 105 emplois de l’établissement TSO de Saint-Ouen. Cette réunion fait suite à une première réunion de négociation tenue la semaine dernière à Saint-Ouen. La Direction avait alors fermé les portes à plusieurs aménagements des mesures d’âge demandées par les 4 organisations syndicales du site (CGT-CFDT-FO-CGC) afin de limiter les licenciements prévus par la Direction : au moins 75 licenciements dont 27 de salariés de plus de 50 ans.
Hier et jusque tard dans la nuit, sur le site du portique, les salariés d’Alstom TSO Saint-Ouen ont reçu l’appui de dizaines de salariés extérieurs à l’établissement : des délégations de l’usine Alstom SIF située sur le même site (Division ferroviaire), de Rateau La Courneuve, des enseignants et postiers en grève. Ils entendent bien ne pas lâcher l’affaire tant que la Direction ne modifie pas significativement sa position, notamment en élargissant les mesures d’âge pour les salariés de plus de 50 ans (160 au total sur l’établissement).
Demain une autre assemblée sera convoquée à 9h30 pour rendre compte de la réunion du CCE et partir à la manifestation des Alstom : depuis le siège social d’Alstom rue Kléber dans le 16 ème, à 11h, jusque Matignon, où la complicité du gouvernement avec la Direction d’Alstom n’est plus à démontrer.