A l’occasion du 70e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, l’Institut français, une institution annexe des ministères des Affaires étrangères et de la Culture, en partenariat avec le bureau du Premier ministre israélien, les ministères des Affaires étrangères, de la Culture, de l’Economie, des Sciences, des Affaires stratégiques, des Affaires de Jérusalem, la Chambre de commerce franco-israélienne et l’ambassade d’Israël à Paris, organisent ensemble « la Saison France-Israël » à partir du mois de juin 2018. Un événement culturel à caractère officiel, qui comporte un grand nombre d’activités dans le domaine de la culture : expositions, représentations théâtrales, lectures, projection de films, etc.
Cet événement est l’occasion pour les uns de manifester leur solidarité active à l’Etat d’Israël, au moment où celui-ci est de plus en plus critiqué ouvertement pour son comportement agressif et permanent contre le peuple palestinien et ses soutiens dans le Moyen-Orient. C’est aussi, pour les autres, une opération de propagande pour atténuer la dégradation de leur image devant l’opinion pour leur poursuite sans limite de la colonisation des terres palestiniennes et la brutalité avec laquelle ils traitent le peuple palestinien au quotidien avec son lot de morts et d’emprisonnements arbitraires.
Cette opération de soutien et de propagande au profit de l’Etat colonialiste d’Israël a été qualifiée d’opération où la culture sert de « vitrine » à l’Etat d’Israël et à sa politique colonialiste et criminelle envers le peuple palestinien par près de 80 personnalités du monde des arts, qui l’ont dénoncée courageusement par solidarité au peuple palestinien. Parmi elles, des musiciennes, écrivains, cinéastes, metteurs en scène, comédiens, techniciennes, plasticiennes, photographes, dessinateurs, danseurs, danseuses, etc.
Une action d’insoumission qui défie le chantage habituel du lobby sioniste et les représailles conséquents pour toute personnalité qui désavoue publiquement la politique israélienne à l’encontre du peuple palestinien.
Dans leur pétition du 4 mai 2018, on peut lire : « Nous refusons de figurer dans cette vitrine, nous ne participerons pas à la Saison France-Israël et nous appelons à ne pas y participer sous quelque forme que ce soit. » Parmi les signataires figurent Alain Damasio, Annie Ernaux, Tardi, Nathalie Quintane, Jean-Luc Godard, un anticolonialiste israélien de la première heure, et surtout Eyal Sivan, un réalisateur né en Israël, que le philosophe Alain Finkielkraut a défini comme un « juif antisémite » pour ses positions courageuses contre la colonisation de la Palestine et les crimes commis contre son peuple.
Eyal Sivan, Jean-Luc Godard et les autres signataires de cette pétition, ainsi que beaucoup d’autres intellectuels, scientifiques, politiques et militants de tous horizons, qui désavouent publiquement la colonisation de la Palestine et le martyre que subit le peuple palestinien au quotidien, sont l’arrière garde de la conscience morale des nations française et européennes, généralement, contrairement au soutien aveugle par leurs compatriotes à la dérive des politiques de leurs pays réciproques, par la solidarité et le soutient aveugle de l’Etat d’Israël dans le cadre d’un totalitarisme mondialiste qui tend de plus en plus vers un néofascisme non avoué. Comme l’ont été ces Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, qui protégeaient et sauvaient des juifs de la barbarie nazie, en contribuant à sauvegarder l’honneur et la conscience morale de la nation allemande.
Y. B.