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Les Etats-Unis en Deuil (un texte-fiction)

Un drame affreux vient de frapper le pays le plus puissant de la planète, replongeant les Etats-uniens dans leur immense tristesse du 22 novembre 1963, une date sombre où la Terre s’était arrêtée de tourner le temps du trajet de cette balle magique dans le corps de John Fitzgerald Kennedy, 35è président des Etats-Unis d’Amérique.

Neuf présidents plus tard, le Changement incarné, la Liberté personnifiée, la Paix nobélisée ont été fauchés par une nouvelle « balle » maléfique, détruisant les rêves de millions d’êtres humains.

Tout avait commencé par la décision de Michelle Obama, épouse du 44è président, de tenir tête à Monsanto en créant un potager bio à la Maison Blanche.

Elle avait déclaré : "Je veux être certaine que notre famille mange sainement et ait accès à des légumes et fruits vraiment frais". Sa production devait permettre de fournir en fruits et légumes les occupants, les salariés et les invités de la Maison Blanche.

Lorsque la MACA, l’association américaine qui représente des grands noms de l’agrochimie, dont le géant des pesticides et des semences OGM Monsanto, avait notamment écrit à Michelle Obama et précisé que ce jardin, où fruits et légumes sont cultivés sans pesticides, "pourrait donner aux consommateurs, par comparaison, une mauvaise image de l’agriculture conventionnelle dont les produits sont sains, savoureux et plus économiques", Barack Obama lui-même était monté au créneau pour défendre l’agriculture sans pesticides et un retour à une alimentation moins industrielle.

Cela s’était poursuivi par le coup de sang du président démocrate face aux dirigeants sans coeur de la multinationale du pétrole BP.

Tout le monde se souviendra de cette image mémorable des fesses dénudées de Tony Hayward et de Monsieur Svanberg, président de BP, penchés devant le lutrin de la maison Blanche, les derrières exposés à la vue de millions de spectateurs médusés, et, sous les innombrables flashs crépitant, frappés sans ménagements par la grande latte en acier de Monsieur Obama.

Par la suite, le président avait paru fatigué et accablé.

Etait-ce en rapport avec son refus de toute vaccination contre la grippe ï °H ½ Nï « revenue tourmenter l’espèce humaine cette année ?

Il avait par cet acte lancé un mouvement de protestation mondiale contre l’industrie des médicaments, mouvement à l’origine de l’effondrement définitif de quelques-unes des plus grandes firmes pharmaceutiques sur les marchés.

Après avoir annoncé le retrait des troupes US d’Afghanistan, d’Irak, du Venezuela et d’Iran, avoir accepté la réouverture d’une enquête en profondeur sur les attentats du 11 septembre 2001, avec Steve Jones, Richard Gage et Kevin Ryan comme experts principaux de la Commission, le président très amaigri avait reçu à la maison Blanche, puis emmené à Camp David, la résidence présidentielle célèbre, dans le Maryland, l’Irakien Mountazer Al-Zaïdi, célèbre pour avoir lancé ses chaussures contre le président américain George W. Bush en décembre 2008, afin de protester contre l’occupation injuste et inhumaine de son grand pays.

Justement, l’homme emprisonné pendant neuf mois dans d’horribles conditions, libéré depuis le 15 septembre 2009, aurait remis à Barack Obama une des ses chaussures dédicacées.

Certaines menaces sérieuses d’attentats ont commencé à fleurir dans les journaux, ainsi que des rumeurs sur la dégradation de l’état de santé du président.

Personne ne sait si le point culminant dans le changement d’attitude de Barack Obama fut sa fronde impitoyable lancée contre ses anciens donateurs, les nantis de Chicago, et les banquiers de Goldman Sachs et de JP Morgan Chase, le président ayant annoncé son projet de fermer Wall Street, de mettre les scellés sur la Bourse de New-York, carrément, ou bien son inscription comme passager de la flottille suivante déterminée à briser le blocus de Gaza par Israël.

Cette dernière décision avait galvanisé une série de politiciens démocrates, dont John Edwards, John Kerry, Russ Feingold, Al Gore récemment divorcé, Dennis Kucinich, Joseph Moakley et Cynthia McKinney qui s’étaient alors empressé de s’inscrire sur les navires de la Flottille de la Liberté II.

L’Etat-major US, pour une fois en branle-bas de combat pour une cause humanitaire, avait prévu de rappeler ses hélicoptères et chasseurs prêtés à Tsahal pour escorter la Flottille, en attendant l’arrivée des sous-marins nucléaires et de porte-avions.

Malheureusement, l’explosion d’un engin artisanal, simple et ingénieux au point de surpasser les mesures de sécurité, très relâchées ces temps-ci, du secret service et des équipes de sécurité entourant le président, caché dans un des coussins du canapé du Bureau Ovale, a mis fin à la reconversion pacifique de l’ancien sénateur de l’Illinois et, au travers de lui, du pays le plus puissant du monde.

L’enquête préliminaire, menée par le dévoué Henry Kissinger, pointe du doigt la récente visite de l’Irakien Mountazer Al-Zaïdi, que le président avait insisté pour laisser libre de tout mouvement, le présentant comme un hôte de marque au même rang que les chefs d’Etats traditionnellement alliés.

Dans un premier rapport du NIST, de la FEMA et du FBI, la composition de l’engin et le mode de détonation indiquent qu’il s’agit clairement de la marque d’Al-Qaida.

Une petite vidéo d’Oussama Bin Laden, incriminant l’organisation du vieux terroriste, est actuellement soumise à l’analyse des experts de la SAIC, aidés par des interprètes spécialisés dans la lecture sur les lèvres.

Joe Biden décédé d’une crise cardiaque en apprenant la nouvelle, c’est Robert Gates, n°3 du gouvernement, qui a pris la tête du pays, conjointement avec Hillary Clinton, vu que Gates, déjà engagé par George W Bush pour succéder à Don Rumsfeld, est Républicain.

Bien qu’ils se soient dits très affectés et déterminés à poursuivre le rêve et le combat de leur ancien chef, les premières mesures importantes de Clinton et Gates ont été de stopper l’évacuation des soldats du Venezuela, du Proche et du Moyen-Orient, d’encourager le peuple US à prendre la menace grippale au sérieux en se faisant vacciner devant les caméras et de faire évacuer l’énorme ambassade récemment construite par Barack Obama à Gaza.

Le monde entier est sous le choc et une semaine de deuil national a été décrétée dans la plupart des pays occidentaux.

Quelques personnes ont bien été vues en train de faire la fête sur les toits de certains immeubles, ici ou là , mais globalement, la planète pleure aujourd’hui la perte d’un grand homme.

Michelle Obama, très affligée, actuellement entourée de Bill Clinton, d’Al Gore récemment divorcé, et de l’épouse de Benjamin Netanyahu, ne sort plus de ses appartements à la Maison Blanche.

Tristesse ou pas, elle a été sommée de répandre des pesticides sur son jardin bio.

Bernard-Henri du Tronc du Cactus
pour l’hebdomadaire Le Guillemet.

« Si j’étais président, j’arrêterais en quelques jours les attaques terroristes contre les Etats-Unis. Définitivement.

D’abord, je présenterais mes excuses à toutes les veuves, aux orphelins, aux personnes torturées, à celles tombées dans la misère, aux millions d’autres victimes de l’impérialisme américain.

Ensuite, j’annoncerais aux quatre coins du monde que les interventions américaines dans le monde sont définitivement terminées, et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51e état des Etats-Unis mais dorénavant - chose curieuse à dire - un pays étranger.

Et puis, je réduirais le budget militaire d’au moins 90%, utilisant le surplus à payer des réparations aux victimes. Ce serait plus que suffisant. Le budget militaire d’une année, soit 330 milliards de dollars, équivaut à plus de 18 000 dollars de l’heure depuis la naissance de Jésus-Christ. (*)

Voilà ce que je ferais les trois premiers jours.

Le quatrième jour, je serais assassiné. »

William Blum
ancien fonctionnaire au Département d’Etat US.
Auteur de Les guerres scélérates : interventions de l’armée US et de la CIA depuis 1945 et Etat Voyou, éditions Parangon.

(*) Note de l’auteur : le budget militaire US actuel, en 2009, frise les 900 milliards de dollars, soit trois fois plus que celui mentionné par William Blum en 2001. Une seule heure de vol d’Air Force One, l’avion présidentiel, coûte 34 000 dollars.

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