Monsieur le Président Obama,
Nous voici déjà en octobre 2009, et les cinq Cubains Gerardo Hernandez, Fernando Gonzalez, Antonio Guerrero, Ramò n Labañino, et René Gonzalez sont toujours incarcérés dans votre pays.
Après leur arrestation le 12 septembre 1998, et pendant 17 longs mois, les Cinq ont été placés dans des cellules d’isolement, « le trou », de la prison de Miami dans des conditions absolument inhumaines.
Une fois leur jugement terminé, Les Cinq ont été affectés dans des prisons éloignées les unes des autres, et la plupart bien éloignées de Cuba. Leurs familles n’ont pu leur rendre que de rares visites, les visas leur étant attribuées au compte gouttes. Ces derniers mois toutefois, nous avons vu un changement positif à ce sujet, quelques familles ont reçu leurs visas plus rapidement.
Les épouses de Gerardo et de René quant à elles n’ont toujours pas obtenu de visa pour aller voir leurs maris, et cela depuis plus de dix ans !
Les Etats-Unis ont pourtant fait preuve d’un très grand laxisme dans la délivrance des visas, il n’y a pas si longtemps !
Pendant que les Cinq vivaient des mois de cauchemar au trou de la prison de Miami, alors qu’ils avaient travaillé pour éviter des attentats contre leur pays, il s’en passait de belles aux Etats-Unis avant le 11 septembre 2001, à propos de visas !!!
Les « pirates de l’air d’Al Qaida » qui allaient se distinguer ce fatidique 11 septembre : Zacarias Moussaoui, Mohammed Atta, Khalid Sheikh Mohammed, Nawaf al-Hazmi, Khalid al-Midhar, Hani Hanjour, Ziad samir Jarrah et une douzaine d’autres, n’ont jamais eu la moindre difficulté, eux, pour l’ obtention de leurs visas ! Ils se sont déplacés selon leur bon vouloir dans et hors des Etats-Unis sans que les autorités des aéroports ne soient alertées du danger encouru. Ces hommes étaient pourtant parfaitement connus de la CIA ou du FBI qui savaient un attentat majeur en préparation. Leurs demandes de visa avaient toutes les raisons d’être refusées. Inimaginable : treize d’entre eux ont obtenu des visas pour les USA à partir du consulat américain de Jeddah en Arabie saoudite… C’est la CIA qui dirigeait ce consulat !!! Selon Michael Springmann ancien chef de bureau de ce consulat, sur les 20 personnes envoyées de Washington y travaillant, seuls Springmann lui même et deux autres n’avaient aucun lien avec les services du renseignement américain.
Alors, bien sûr, quand on sait tout cela et que l’on apprend qu’Adriana, la femme de Gerardo Hernandez a eu son visa refusé le 15 juin 2009 pour la dixième fois, sous le prétexte qu’ « Adriana constitue une menace pour la stabilité et la sécurité nationale des Etats-Unis », cela paraît ridicule. Pourtant, ce ridicule ne nous amuse pas du tout, car cela fait maintenant plus de onze ans que ces deux êtres qui s’aiment n’ont pu se voir ne serait-ce que le temps d’une visite au parloir. C’est de la torture pure et simple.
Cette situation est aussi vraie pour Olga, l’épouse de René Gonzalez. Olga, René et leurs deux filles subissent la même torture. Depuis l’arrestation de René, leur petite famille n’a pu être réunie une seule fois !
A cette torture du visa d’Adriana, s’ajoute pour Gerardo celle de son courrier. Les lettres qui lui sont destinées attendent parfois des mois avant de lui être remises, même venant de Californie !
Le maintien en prison des Cinq est une monstruosité, une injustice tellement flagrante que l’on ne peut qu’en être indignés, révoltés.
Diviser pour régner, ce n’est pas nouveau, les sentences de trois d’entre eux vont être revues le 13 octobre à Miami, la cour d’appel d’Atlanta les ayant trouvées excessives. Les sentences des deux autres ont été maintenues. Mais ils sont cinq, et les Cinq doivent sortir de prison tout de suite !
Nous savons, Monsieur le Président qu’il est en votre pouvoir mettre fin à cette situation navrante qui n’a que trop duré. En graciant ces cinq hommes qui ont fait preuve d’un courage et d’une dignité qui méritent le respect, vous feriez preuve d’humanité et de justice. Votre pays en sortirait grandi. Une telle aspiration est portée par les amis des Cinq et les très nombreux comités de soutien qui se sont créés dans le monde entier.
Un tel geste de votre part serait de plus un encouragement pour initier de nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis, relations qui seraient bénéfiques pour vos deux pays. Nous avons confiance en une telle volonté de votre part.
En espérant que nous serons entendus, croyez Monsieur le Président, à mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie
XXXXX
à
Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500
Le premier octobre 2009
Copies a : Mesdames Michelle Obama, Hillary Clinton, Nancy Pelosi et à Monsieur Harry Reid.