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Les Cinq : lettre du mois à Obama

Monsieur le Président,

Dans ma lettre du mois de novembre 2010, j’évoquais l’arrestation de Francisco Chavez Abarca. Ce terroriste salvadorien a été arrêté à Caracas le 1er juillet 2010 alors qu’il essayait d’entrer au Venezuela avec de faux papiers. Son but était, comme il l’a avoué ultérieurement, d’évaluer la possibilité de créer, en lien avec des membres radicaux de l’opposition, des troubles et des sabotages de nature à déstabiliser le Venezuela. Il a été ensuite extradé à Cuba le 7 juillet 2010 où il a été jugé en décembre dernier pour sa participation à de nombreux attentats contre des infrastructures touristiques de La Havane en 1997. Chavez Abarca a reconnu sa culpabilité dans ces attentats. Ce poseur de bombes a confirmé avoir été recruté par le terroriste Luis Posada Carriles. Ce dernier, avec José Ramón Sanfeliú, l’a initié à la fabrication de bombes, ce qui lui a permis à son tour, sur ordre de Posada Carriles, de recruter d’autres mercenaires comme les salvadoriens Otto Rodriguez Llerena et Raul Ersnesto Cruz Leon pour le même « sale boulot ». Un des engins explosifs posé par ce dernier à l’hôtel Copacabana a tué le jeune touriste italien Fabio Di Celmo le 4 septembre 1997.

Chavez Abarca a aussi été « invité » par Luis Posada Carriles à participer à un complot visant à assassiner le Président Fidel Castro à Panama en 2000.

Je ne peux pas ici m’étendre sur ce procès, mais je veux quand même signaler que Chavez Abarca a dénoncé l’implication dans les attentats, de Francisco José Hernández Calvo. Cet homme connu sous le pseudonyme de « Pépé Hernandez » occupe toujours à Miami la fonction de directeur de la FNCA. Cette organisation paramilitaire a été créée sous la présidence de Ronald Reagan pour déstabiliser Cuba et assassiner son président. Elle est encouragée par le gouvernement des Etats-Unis que vous représentez, Monsieur le Président.

Les révélations de Luis Chavez Abarca sont tombées à point nommé juste avant le procès de Luis Posada Cariles qui a débuté à El Paso le 10 janvier 2011.

Luis Posada Carriles sera t-il enfin jugé pour ses crimes ? Ceux dénoncés par Chavez Abarca ou tant d’autres comme par exemple l’attentat contre l’avion de la Cubana qui a fait 73 morts en 1976 ? Il est à craindre que cet assassin ne soit poursuivi que pour avoir menti au sujet de son entrée illégale aux Etats-Unis. Comme il l’a dit lui-même lors d’une interview à l’agence « The Associated Press », il en sait beaucoup trop long sur les interventions des Etats-Unis en Amérique Latine pour qu’on le condamne sévèrement. La plupart des preuves ont d’ailleurs été classées « confidentielles » à la demande du Ministère Public.

De plus, comme l’a signalé Ricardo Alarcon de Quesada : « …Dans son témoignage sous serment, le 18 janvier 2011, une fonctionnaire du Département de la Sécurité de la Patrie (Homeland Security) a avoué qu’elle avait demandé, au nom de son département au procureur Caroline Heck Miller de déférer Posada devant les tribunaux pour ses activités criminelles et que Mme Heck Miller avait refusé de le faire.

… Exactement en même temps, toujours en août 2005, la Cour d’Appel d’Atlanta avait décidé d’annuler le procès qui a condamné à Miami les 5 antiterroristes cubains inculpés injustement par Mme Heck Miller… »

Mais n’anticipons pas sur l’avenir…

Les nombreux et douloureux attentats contre Cuba à l’instigation de votre pays, Monsieur le Président, ont justifié l’envoi par le gouvernement cubain d’agents capables d’infiltrer les milieux terroristes de Floride afin de les prévenir.

C’est le rôle qu’ont joué les cinq Cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino, et René González. Leur travail a été fondamental pour déjouer bien des attentats fomentés depuis votre pays. Ces cinq courageux patriotes sont pourtant toujours emprisonnés depuis plus de douze ans aux Etats-Unis.
Il est grand temps, Monsieur le Président, que vous leur accordiez cette « clémence exécutive », dont vous avez le pouvoir. Le prix Nobel de la Paix que vous représentez doit en avoir maintenant la volonté.

En attendant rapidement ce geste de votre part, espéré par tous ceux qui, dans le monde, sont scandalisés par cette profonde injustice, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Le premier février 2011

Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies à  : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Messieurs Harry Reid, Eric Holder et M. l’Ambassadeur des USA en France.

URL de cette brève 1552
https://www.legrandsoir.info/les-cinq-lettre-du-mois-a-obama.html
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