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L’énergie nucléaire en Argentine

Les bêtises de Greenpeace ou de l’Impérialisme vert (Izquierdanacional.org)

Lors de la Conférence Internationale Ministérielle sur l’ Énergie nucléaire au XXIe siècle, qui se réalisait au mois de juillet 2013, à Saint-Pétersbourg, en Russie, le Ministre DeVido [1] a annoncé que le Plan Nucléaire argentin continuera avec la construction de la Quatrième et Cinquième centrale nucléaire de production électrique, et il a estimé que ce type d’énergie arriverait à représenter entre 15 et 18 % du total de la consommation du pays pour l’année 2023. Il a aussi annoncé que le projet de Centrale Argentine d’Éléments Modulaires se poursuivra avec une première version de 25 MW.

L’Impérialisme contre-attaque

Samedi le 6 juillet passé, dans le quotidien Clarín [2], on publie un article où nous apprenons la proposition de fermer les usines nucléaires d’ici 2020 et de les remplacer par de l’énergie éolienne !
Qui est-ce qui propose une pareille sottise ? Hé bien, c’est Juan Carlos Villalonga, président de l’Équipe de direction des Verts, ex-Directeur politique de Greenpeace.

Nous pouvons nous souvenir qu’en l’an 2000 l’Argentine a remporté une licitation internationale pour la fourniture d’un réacteur à l’Australie à des fins médicales, industrielles et de recherche scientifique.

Greenpeace, avec Villalonga en tête, s’est opposé au réacteur australien. Greenpeace a été secondé par Funam [3], dirigée par Raúl Montenegro, dont les précédents antinationaux ont été dénoncés par Roberto Ferrero en 1985. [4]

Villalonga a déclaré : “ on peut éteindre les centrales nucléaires d’ici 2020 et les remplacer par des éoliennes’’.

Des pays de différentes régions du monde, même après Fukushima, maintiennent leurs programmes nucléaires. L’IAEA, l’Agence Internationale d’Énergie atomique, fait remarquer sur son site Internet que la capacité établie d’énergie nucléaire qui était à 369 GW en 2011, atteindrait une valeur minimale de 456 GW et un maximum de 740 GW pour 2030.

Le gouvernement allemand projette de fermer ses 17 réacteurs nucléaires pour l’an 2022. Cette décision politique d’Angela Merkel (pressée par son alliance électorale avec l’influent parti Vert) a eu droit à la critique de l’ex-Chancelier Helmuth Kohl : “ l’usage de l’énergie nucléaire en Allemagne, n’est pas devenu plus dangereux par ce qui s’est produit au Japon’’. Le fort secteur industriel allemand a aussi exprimé son malaise devant la décision : cela impliquerait une augmentation moyenne des coûts de génération d’énergie électrique, en réduisant la compétitivité de l’industrie allemande, l’une des premières au monde. Ils sont même arrivés à suggérer que les centrales allemandes étudieraient la possibilité de relocaliser leurs installations dans d’autres pays aux coûts énergétiques plus faibles.

La danse des subventions, de l’énergie renouvelable et du charbon en Allemagne

L’Allemagne a inauguré, en août 2012, une centrale thermique au charbon de 2.200 MW. Il y a 23 autres centrales au charbon qui sont en projet.

N’est-il pas contradictoire que le ministre de l’environnement de l’Allemagne Peter Altamaier accepte qu’on investisse dans des centrales thermiques, émettrices de dioxyde de carbone, et qu’on ferme les nucléaires qui n’en émettent pas ?

Des programmes d’énergie éolienne causent une plus grande consommation d’énergies fossiles

L’Allemagne subventionne les frais versés aux générateurs éoliens pour compenser les coûts élevés de production et pour que les entreprises trouvent un intérêt dans l’activité.

Grâce à l’intermittence du vent, les moulins ne fonctionnent pas en tout temps. On a prévu un facteur d’utilisation de 30 %, et après 20 ans d’expérience le facteur est déterminé à 17,5 %. Sur les 23 GW de capacité installée que possède l’Allemagne (34 % du total), elle obtient en réalité seulement 4 GW (6 % du total). Des centrales thermiques en support couvrent la différence. La nécessité de générateurs de secours explique l’option de l’Allemagne d’installer des centrales thermiques au charbon : pour chaque GW d’énergie éolienne produite, il doit y avoir un support de GW d’origine thermique.

Le débat sur l’énergie nucléaire n’est pas scientifique mais politique

Nous sommes d’accord avec Villalonga lorsqu’il dit que “le conflit peut devenir politique”. Jusque-là nous sommes d’accord.

La question est quelle position adopter dans ce conflit, en se positionnant du côté des pays semi-coloniaux comme le nôtre qui essaient de réaliser des programmes de développement de l’énergie nucléaire, ou en faveur des pays impérialistes qui essaient de les en empêcher.

Villalonga est clairement dans cette dernière position. Sa phrase est révélatrice :
“ souvent pour les argentins, le développement de l’énergie nucléaire fait partie des valeurs nationales, de la patrie”.

Il se réfère “aux argentins” comme s’il n’en était pas un. Villalonga est-il argentin ? Ignorer l’expérience fructueuse de plus de 60 ans de la CNEA (Commission Nationale de l’Énergie Atomique) dans le nucléaire, avec les développements incontestables qui remplissent d’une fierté justifiée le cœur des argentins qui luttent pour une patrie libérée de l’esclavage colonial, est typique de quelqu’un qui n’est pas argentin.

La décision du gouvernement de poursuivre le développement nucléaire est correcte, car elle est l’énergie de l’avenir.

Les énergies renouvelables pourront certes compléter, mais jamais remplacer les énergies fossiles.

Les réacteurs nucléaires à fission seront remplacés dans l’avenir par ceux à fusion. Le Réacteur Thermonucléaire Expérimental International (ITER) pourrait produire commercialement de l’énergie pour l’an 2040.

Il générera une énergie propre, étant donné que le résidu est le gaz inoffensif d’hélium ; pratiquement infinie, étant donné que les combustibles sont les isotopes de l’hydrogène, l’élément le plus abondant dans la nature ; et très sûre, car des accidents comme ceux de Tchernobyl et de Fukushima ne pourront pas arriver. [5]

Le projet appartient à l’Union Européenne, aux États-Unis, à la Chine, à la Russie, au Japon, à la Corée du Sud et à l’Inde.

En 2040, ces pays auront le monopole de ce type d’énergie. Il est pour cette raison extrêmement important pour l’Argentine, de dominer la technologie et la science nucléaires afin d’être en mesure d’intervenir dans le développement nucléaire et énergétique sans se trouver en position subordonnée.

L’humanité a toujours avancé depuis la maîtrise du feu, en assimilant dans son progrès un contrôle accru sur des matériaux dangereux et des forces hostiles, pour son propre bénéfice. Si l’homme primitif avait eu la même peur irrationnelle du feu que celle de l’énergie nucléaire et du progrès scientifique et industriel, nous serions encore à l’Âge de pierre.

Guillermo Hamlin, Buenos Aires, le 23 juillet 2013
publié le 13 août 2013 dans le site de la gauche nationale d’Argentine

»» Izquierdanacional.org

Canton, M., ”Un debate urticante : chau a la energía atómica”, Edición de Clarín del sábado 6 de julio de 2013, p. 22. Ferrero, R., Ecología e imperialismo, Ediciones del Mar Dulce, p. 40.

Marcelo Canton, « Une discussion cinglante urticante : adieu à l’énergie atomique ». Clarín édition du samedi 6 Juillet 2013, p. 22. Ferrero, R., Écologie et Impérialisme, Ediciones del Mar Dulce, p. 40.


[1Julio Miguel de Vido est le ministre de la planification fédérale de l’Argentine

[2L’un des principaux quotidiens argentins de droite

[3Funam, organisation transnationale de la ‘défense’ de l’environnement

[4Roberto Ferrero, Ecología e imperialismo (Écologie et impérialisme), Ediciones del Mar Dulce, page. 40


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